Kiev renoue avec la peur après de nouvelles frappes russes

Une fille conduit une trottinette devant un immeuble résidentiel détruit dans le village de Horenka, région de Kiev, le 4 juin 2022 au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Une fille conduit une trottinette devant un immeuble résidentiel détruit dans le village de Horenka, région de Kiev, le 4 juin 2022 au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Kiev renoue avec la peur après de nouvelles frappes russes

  • Un immeuble rose de 10 étages a eu toutes ses vitres brisées. Non loin, une femme nettoie des bris de verre dans la rue devant un centre culturel dont les vitres ont également été soufflées par les explosions
  • Léonid, 63 ans, a lui aussi travaillé sur le site bombardé pendant 45 ans. «Il y a rien de militaire là-dedans mais ils bombardent tout!», s'insurge-t-il

KIEV: Natalia, 72 ans, a été réveillée dimanche à Kiev à 6 heures du matin par une série de puissantes explosions, les premières depuis fin avril dans la capitale ukrainienne qui reprenait un semblant de vie normale en pleine guerre avec la Russie.

Une des cibles, une infrastructure ferroviaire, située dans ce quartier du sud-est de Kiev à 10 km du centre-ville, est interdite d'accès.

La Russie a affirmé avoir détruit dimanche des blindés fournis à l'Ukraine par des pays d'Europe de l'Est qui se trouvaient dans les hangars d'une entreprise de réparation de wagons dans des frappes aériennes sur Kiev.

A Kiev, l'armée a installé un corridor de sécurité. Les pompiers intervenus y ont arrêté leurs opérations vers 9H locale (06H00 GMT), le feu a été éteint.

"J'ai entendu environ six explosions à 5H57 du matin", raconte à l'AFP Natalia. Ancienne employée du site bombardé, elle refuse de donner son nom de famille comme les autres témoins interrogés par l'AFP sur place car il est interdit de divulguer des informations sur les sites touchés dix heures après l'explosion.

Selon les premières informations, les explosions n'ont pas fait de morts. Une personne blessée a été hospitalisée, a annoncé sur Telegram le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Un immeuble rose de 10 étages a eu toutes ses vitres brisées. Non loin, une femme nettoie des bris de verre dans la rue devant un centre culturel dont les vitres ont également été soufflées par les explosions.

Ca risque de «revenir»

Léonid, 63 ans, a lui aussi travaillé sur le site bombardé pendant 45 ans. "Il y a rien de militaire là-dedans mais ils bombardent tout!", s'insurge-t-il.

Il dit ne pas avoir peur pour lui parce qu'il a "vécu sa vie", mais il s'inquiète pour ses petits-enfants. "On ne sait pas si ça va revenir, c'est imprévisible".

L'étau s'est desserré sur la capitale ukrainienne fin mars, les troupes russes s'étant retirées de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine pour concentrer leurs efforts sur le Donbass, dans l'est du pays, en partie contrôlé depuis 2014 par les séparatistes prorusses appuyés par Moscou.

Près des deux-tiers des 3,5 millions d'habitants de Kiev sont revenus dans la capitale qui s'était vidée de la majorité de ses habitants au début de l'invasion russe le 24 février, avait indiqué Vitali Klitschko, le 10 mai dernier.

Les ambassades occidentales qui ont évacué la capitale au début de la guerre ont également repris leurs activités à Kiev.

Le maire de Kiev a pourtant souligné que les autorités ne pouvaient pas donner de garanties de sécurité et plusieurs responsables ukrainiens soulignent que la Russie n'a pas abandonné l'ambition de prendre Kiev.

La capitale avait été frappée pour la dernière fois le 28 avril, le jour de la visite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

«les gens ont peur»

A son balcon, à une centaine de mètres de l'explosion, Tetiana, 58 ans, montre les nombreuses vitres brisées sur son immeuble en brique blanche.

Elle habite en Pologne et est venue à Kiev pour des naissances dans son entourage. Quand les explosions ont été entendues, tout le monde est sorti dehors, dit-elle.

Selon les forces aériennes ukrainiennes, plusieurs missiles de croisière ont été tirés dimanche à l'aube en direction de Kiev par des avions russes TU-95 basés dans la mer Caspienne dont un a été détruit.

Non loin, un appartement a également été endommagé avec de nombreuses vitres brisées.

Vassyl, 43 ans, y habite. Il ramène deux pains blancs dans un sac plastique.

"Les gens ont peur maintenant", souffle-t-il.


Trump appelle à l'application des sanctions contre l'Iran en pleine négociations sur le nucléaire

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  • "J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale
  • Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens

RIYAD: Le président américain Donald Trump a appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l'Iran, tout en affirmant espérer parvenir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien, dans un contexte d'opposition croissante des Etats-Unis à l'enrichissement de l'uranium par Téhéran.

"Je veux conclure un accord avec l'Iran. Je veux faire quelque chose, si c'est possible", a déclaré Donald Trump pendant un sommet réunissant les six pays du Conseil de Coopération du Golfe à Ryad.

"J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale.

Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales, le rendant caduc.

Il avait également instauré des sanctions drastiques contre tout pays important du pétrole iranien.

Trump a affirmé que ces sanctions secondaires "sont à certains égards encore plus dévastatrices" que les sanctions directes visant l'Iran.

L'administration Trump a déjà tenu quatre rounds de discussions avec l'Iran, alors que le président tente d'éviter une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Lancés le 12 avril, ces pourparlers visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.

Les deux pays ont déclaré que les discussions s'étaient déroulées dans une "atmosphère positive", mais elles ne semblent pas avoir abordé en profondeur les aspects techniques d'un éventuel accord.

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord nucléaire de 2015, alors qu'un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile inquiètent les puissances occidentales.

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, a indiqué qu'il comptait également poursuivre les négociations avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne vendredi en Turquie.


Le pape appelle les chrétiens d'Orient à ne pas «abandonner» leurs terres

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  • Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre"
  • "Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres"

CITE DU VATICAN: Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre".

"Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres", a-t-il affirmé lors d'une audience au Vatican aux participants au jubilé des Eglises d'Orient.


Séisme de magnitude 4,4 près de Naples, ni blessés ni dégâts

Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79
  • Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma

ROME: Un séisme de magnitude 4,4 a frappé mardi à la mi-journée la zone des Champs Phlégréens, près de Naples, où il a été ressenti dans le centre historique de cette métropole portuaire du sud de l'Italie mais sans faire de blessés ou causer de dégâts.

La secousse a été enregistrée à 12H07 (10H07 GMT), à trois kilomètres de profondeur, selon l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été ressentie dans les quartiers de Pozzuoli et du Vomero du centre de Naples, faisant sortir des habitants dans la rue. Deux lignes de métro ont été suspendues, selon RaiNews.

Cette secousse a été précédée et suivie de secousses de moindre ampleur, notamment un tremblement de terre de magnitude 3,5 un quart d'heure après le séisme principal.

La zone volcanique des Champs Phlégréens, où résident quelque 500.000 personnes, a déjà été touchée par plusieurs séismes ces dernières années. Le dernier épisode majeur en date, le 13 mars, était déjà de magnitude 4,4, de même qu'une autre secousse en mai 2024.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.