Ukraine: Zelensky dans le Donbass, où Kiev dit progresser à Severodonetsk

Un homme âgé se tient devant l'immeuble où il vit, alors qu'il brûle après un bombardement dans la ville de Lysychansk, dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine, le 5 juin 2022 (Photo, AFP).
Un homme âgé se tient devant l'immeuble où il vit, alors qu'il brûle après un bombardement dans la ville de Lysychansk, dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine, le 5 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Ukraine: Zelensky dans le Donbass, où Kiev dit progresser à Severodonetsk

  • Volodymyr Zelensky a annoncé dans son message vidéo quotidien avoir rendu visite à ses troupes à Lyssytchansk, ville voisine de Severodonetsk
  • À Severodonetsk, l'armée ukrainienne assure qu'elle fait mieux que tenir tête et qu'elle reprend du terrain

KIEV: L'Ukraine a affirmé dimanche avoir repris "la moitié" de Severodonetsk et progresser dans cette ville clé du Donbass sous le feu intensif des forces russes, au moment où le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu sur le front dans cette région pour y soutenir ses soldats.

À Severodonetsk, l'armée ukrainienne assure qu'elle fait mieux que tenir tête et qu'elle reprend du terrain. "La moitié de la ville est sous le contrôle de nos défenseurs", a assuré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, dans une interview diffusée sur les réseaux sociaux, en précisant qu'ils sont en train de "progresser".

Il faut s'attendre, a-t-il ajouté en citant des interceptions de communications du commandement russe, à une intensification de l'offensive russe pour une prise de la ville "avant le 10 juin".

"Nous nous attendons à ce que, dans un avenir proche, toutes les réserves auxquelles ils ont accès, toutes les machines, toutes les troupes, soient mises à contribution pour réaliser" cet objectif, a assuré le gouverneur.

Pour les Russes, mettre la main sur la ville se révèlerait déterminant en vue du contrôle intégral du bassin houiller du Donbass, déjà tenu en partie par des séparatistes prorusses depuis 2014.

La résistance ukrainienne à Severodonetsk "continuera probablement à attirer l'attention des forces russes sur la région de Lougansk et laissera donc des vulnérabilités dans les efforts défensifs russes dans la région de Kharkiv et le long de l'axe sud", a analysé dimanche l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

«Vrais héros»

Volodymyr Zelensky a annoncé dans son message vidéo quotidien avoir rendu visite à ses troupes à Lyssytchansk, ville voisine de Severodonetsk. "Nous avons apporté quelque chose à l'armée. Je n'en parlerai pas en détail", a-t-il rapporté.

Le chef de l'Etat s'est aussi rendu à Zaporijjia, dans le sud du pays.

Outre les autorités régionales, il y a rencontré des habitants de Marioupol ayant réussi à fuir les bombardements russes. "Chaque famille a sa propre histoire. La plupart étaient sans hommes", a-t-il relevé. "Le mari de l'une est allé à la guerre, celui de l'autre est en captivité, celui d'une autre encore, malheureusement, est mort. Une tragédie. Pas de domicile, pas d'être aimé. Mais nous devons vivre pour les enfants. De vrais héros, ils sont parmi nous".

Si les combats se concentrent sur le sud et l'est, particulièrement à Severodonetsk, "Kiev demeure l'objectif principal de l'occupant russe", a assuré dimanche la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar aux médias locaux, demandant aussi un "soutien constant" de l'Occident.

La capitale ukrainienne a en effet été frappée par plusieurs frappes russes dimanche matin, pour la première fois depuis fin avril.

Moscou dit avoir visé un atelier de réparation de wagons de marchandises, dans le sud-est de Kiev à 10 km du centre-ville, et y avoir détruit des blindés fournis à l'Ukraine par des pays d'Europe de l'Est.

"Des missiles de haute précision et de longue portée tirés (...) sur la banlieue de Kiev ont détruit des chars T-72 fournis par des pays d'Europe de l'Est et d'autres blindés qui se trouvaient dans des hangars", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Ce qu'ont démenti des responsables et des témoins ukrainiens sur place.

"C'est un autre exemple de falsification fabriquée par la Russie pour justifier cette guerre brutale contre l'Ukraine", a réagi auprès de l'AFP Serhii Leshchenko, le directeur adjoint du conseil de surveillance de la compagnie de chemins de fer ukrainienne.

Défaite à Cardiff

Dans la soirée, l'AFP a pu constater la destruction de plusieurs hangars et un large cratère causé par un obus, tandis que les pompiers tentaient toujours de maîtriser un petit incendie.

À la télévision Rossiya-1, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'autres frappes sur "des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent", si les Occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l'Ukraine, ce qui, selon lui, vise à "prolonger le conflit".

Cet avertissement n'a pas empêché Londres d'annoncer lundi la livraison à Kiev de lance-roquettes d'une portée de 80 kilomètres (M270 MLRS), venant en complément des Himars américains, lance-roquettes montés sur des blindés légers, d'une même portée, promis la semaine dernière par Washington.

Dimanche soir, sur un autre terrain, la sélection nationale s'est inclinée 1-0 à Cardiff face au pays de Galles, échouant ainsi à se qualifier pour le Mondial de football au Qatar.

Galvanisés par un drapeau signé par des soldats du front accroché au mur de leur vestiaire, les bleu et jaune ont mis tous les ingrédients pour remporter ce match: envie, combat, technique, tactique. Tous sauf un: l'efficacité. "Je pense qu'on a fait tout ce qu'on pouvait mais (...) on est désolé de ne pas avoir marqué (...), cela a été le plus gros obstacle", a admis le sélectionneur Oleksandr Petrakov en conférence de presse.


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.