Législatives: Les partisans de Macron en tête chez les Français de l'étranger, percée à gauche

Une femme dépose son bulletin de vote pour le premier tour des élections législatives françaises dans un bureau de vote à Rabat le 5 juin 2022. (FADEL SENNA / AFP)
Une femme dépose son bulletin de vote pour le premier tour des élections législatives françaises dans un bureau de vote à Rabat le 5 juin 2022. (FADEL SENNA / AFP)
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Législatives: Les partisans de Macron en tête chez les Français de l'étranger, percée à gauche

  • Dans les onze circonscriptions des Français de l'étranger, la Nupes est parvenue à placer ses candidats en tête dans deux d'entre elles, et à décrocher la deuxième place presque partout, à l'exception de la 8e circonscription
  • Les Français de l'étranger semblent s'être davantage mobilisés qu'en 2017 quand le taux de participation avait atteint 19,1%, selon des chiffres provisoires

PARIS: Les candidats de la macronie sont arrivés majoritairement en tête dimanche chez les Français de l'étranger au premier tour des législatives, à l'exception de Manuel Valls, éliminé, devancé par l'alliance de gauche Nupes qui s'est qualifiée dans 10 circonscriptions sur 11.

La défaite de Manuel Valls, investi par LREM, a jeté un froid mais le patron de LREM, Stanislas Guérini, et le chef de file des députés sortants LREM Christophe Castaner, ont appelé lundi à voter pour le député sortant et candidat dissident de la majorité Stéphane Vojetta. L'ancienne ministre Emmanuelle Wargon a estimé à propos de M. Valls que "c'est bien d'avoir des respirations dans une carrière politique".

M. Castaner a toutefois dénoncé "la violence" des réactions à l'échec de M. Valls. "Bon débarras" avaient clamé sur les réseaux sociaux plusieurs membres de la Nupes. "C'est une bonne nouvelle pour la démocratie", a renchéri sur Sud Radio l'insoumis Manuel Bompard.

Mobilisés

"En dépit des bugs et de toutes les embûches et absence de contrôle des résultats, les candidats Nupes sont présents dans 10 cas sur 11 au second tour (+5 par rapport à 2017)" s'est félicité sur Twitter M. Mélenchon, et la Nupes est en tête dans deux d'entre elles. Mais elle est absente dans la 8e du pourtour méditerranéen, dont l'Italie et Israël, où le député sortant UDI Meyer Habib est arrivé en tête.

Dans un communiqué, LFI a attaqué lundi le ministre de l'Intérieur qui, selon elle, "ne sait ni organiser la police ni des élections", citant des "problèmes de transmissions des codes d'identification ou des mots de passe nécessaires", "la présence du seul bulletin de vote de la candidate macroniste" en Bolivie, ou encore  des "affiches électorales Nupes absentes à New York". Elle demande des mesures "d'urgence pour garantir les conditions démocratiques du second tour".

Dans la 1ère circonscription (Amérique du Nord), Roland Lescure, député sortant de la macronie, est arrivé premier (35,8%), mais avec un score inférieur à 2017 (58%) et talonné par la candidate de la Nupes (33,06%), Florence Roger, selon un calcul à partir des résultats publiés par le Consulat de France à New York.

La ville de New-York fait tout de même exception à ce résultat en demi-teinte avec 50% des votes en faveur de Roland Lescure.

Dans la 6e (Suisse), le député sortant Joachim Son-Forget, élu en 2017 pour LREM avant de flirter avec l'extrême droite, a été éliminé, au profit de Marc Ferracci, économiste proche d'Emmanuel Macron.

Les Polynésiens, qui votaient dès samedi, ont eux aussi placé en tête les candidates investies par la majorité présidentielle dans la première (Nicole Bouteau, 41,9%) et la deuxième circonscriptions (Tepuaraurii Teriitahi, 33,2%). Dans la troisième, c'est en revanche le sortant Moetai Brotherson, qui siégeait avec les communistes à l'Assemblée, qui est arrivé en tête (34,2%), deux points devant le candidat macroniste.

Les Français de l'étranger semblent s'être davantage mobilisés qu'en 2017 (19,1%) selon des chiffres provisoires.

Plus encore qu'à la présidentielle, l'abstention est attendue à un niveau record pour un premier tour le 12 juin (52 ou 53% selon les sondages contre 51,3% en 2017).

«Inquiétude»

L'abstention des jeunes et des classes populaires pourrait avantager la majorité actuelle, qui s'appuie sur un électorat plus âgé et plus aisé que celui du RN ou de la Nupes, estiment des spécialistes.

Mais "l'inquiétude est là" chez les macronistes, expliquait dimanche sur LCI le sondeur Frédéric Dabi (Ifop) car "il y a des hypothèses qui donneraient des majorités relatives" au camp d'Emmanuel Macron, sous la majorité absolue des 289 sièges.

La majorité présidentielle devancerait la Nupes (LFI, EELV, PS, PC) qui pourrait atteindre entre 170 et 205 sièges, devant LR (35 à 55 députés) et le RN (20 à 50 sièges), selon l'Ifop.

Mais "le scénario d'une majorité absolue pour la Nupes est pour l'instant exclu", selon M. Dabi.

Dans ce contexte Stanislas Guérini a appelé lundi à faire campagne "encore plus fort" en vue du premier tour "face au cartel" des gauches.

A l'extrême droite, Marine Le Pen, jusque là très discrète, a assuré dimanche qu'il était "encore temps d’empêcher Macron de disposer de tous les pouvoirs" et de "vaincre la malédiction d'un mode de scrutin injuste, qui maintient en place un système vermoulu", appelant ses partisans à lui "donner 100 à 150 députés".


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.