Diriyah, le futur du tourisme durable saoudien

Le projet se distingue par l'association de plusieurs éléments, dont l'écotourisme, le développement urbain et la croissance économique (Photo, Shutterstock).
Le projet se distingue par l'association de plusieurs éléments, dont l'écotourisme, le développement urbain et la croissance économique (Photo, Shutterstock).
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Diriyah, le futur du tourisme durable saoudien

  • Le Royaume aspire à devenir une destination touristique mondiale, comme le prévoit son plan de développement Vision 2030
  • Le projet, une fois achevé, devrait attirer plus de 7 millions de touristes par an

RIYAD: Alors que le monde entier se tourne vers un avenir durable, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a pris les devants en transformant une ville historique en un point de repère écologique accessible au monde entier.
En lançant le projet de développement de la porte de Diriyah (Diriyah Gate), le Royaume aspire à devenir une destination touristique mondiale, comme le prévoit son plan de développement Vision 2030.
Le projet se distingue par l'association de plusieurs éléments, dont l'écotourisme, le développement urbain, la croissance économique et la proclamation du passé culturellement riche du Royaume.
Des efforts sont actuellement déployés pour mettre en place une stratégie environnementale qui permette de trouver un équilibre idéal entre le tourisme et le riche héritage de la ville.
Afin d'atteindre cet objectif, l'autorité de développement de la porte de Diriyah (DGDA) crée en ce moment une zone dédiée à l'écotourisme au sud de la ville, où se trouvent le Centre de conservation de la faune sauvage de Barari Diriyahet ainsi que le Centre de recherche et de développement du patrimoine de Palm.
Focus sur la durabilité
L'autorité a récemment signé un protocole d'accord avec le Programme de durabilité pétrolière (Oil Sustainability Program) afin de promouvoir l'utilisation de matériaux de construction en polymère durable dans le projet en cours.
Ce programme, contrôlé par le ministère de l'Énergie, veille à ce que les hydrocarbures fassent toujours partie du bouquet énergétique mondial de la manière la plus efficace et la plus durable possible.
Dans le cadre du protocole d'accord, l'autorité utilisera le polymère durable pour restaurer et rénover l'ancienne ville en utilisant les principes de l'architecture traditionnelle Najdi qui ont conféré à la région centrale du Royaume son identité unique.
Ce qui est particulièrement intéressant dans ce projet, c'est qu'il place les gens au cœur de son processus de développement.
L'autorité prévoit également de sensibiliser la population à la nécessité de protéger l'environnement et d'optimiser le rendement économique de la ville, qui deviendra bientôt une destination touristique incontournable.
«À Diriyah, nous avons affaire à de multiples problèmes, et nous envisageons des moyens novateurs mais pratiques pour trouver les bonnes solutions. Certaines de ces questions relèvent de la durabilité environnementale, et d'autres se rapportent à l'optimisation du rendement économique des villes en tant que destinations touristiques», a déclaré l'autorité dans un communiqué.
«D'autres questions portent également sur la manière de favoriser la prise de conscience de la conduite et de l'impact écologique des individus, y compris l'administration de la législation – existante et souhaitée – qui régit, ou devrait régir, la conduite environnementale humaine conformément à des objectifs, des exigences et des normes durables», a-t-elle ajouté.
Le tourisme en tête des priorités
Selon l'autorité, le projet, une fois achevé, devrait attirer plus de 7 millions de touristes par an, ce qui correspond aux objectifs de la Vision 2030, qui vise à construire une économie durable, un environnement vivant et une société animée dans le Royaume.
Le projet de développement de la porte de Diriyah revêt une importance historique et culturelle considérable, surtout parce que le district de Turaif a été la première capitale des Saoudiens.
Lors du sommet «Future Hospitality» qui vient de s'achever, Jerry Inzerillo, PDG du groupe DGDA, a révélé que 36% des travailleurs impliqués dans le projet étaient des femmes.
Il a ensuite précisé que 16 % de la main-d'œuvre féminine opérait dans le secteur de la gestion.
Par ailleurs, il a indiqué que 40 % de la main-d'œuvre du projet Diriyah Gate était issue de la communauté locale de Diriyah.
Pendant l'entrevue, il a annoncé que le projet, une fois achevé, compterait 20 000 unités résidentielles et que les contrats pour la construction de ces logements étaient attribués à des constructeurs saoudiens.
L'autorité de développement de la porte de Diriyah a récemment fait alliance avec l'hôtel de luxe international Four Seasons pour construire un nouvel hôtel sur le site basé à Riyad.
Il comptera 150 chambres et suites, de vastes espaces de réunion et d'événements, un centre de bien-être ainsi qu'une salle de sport.
«Four Seasons travaille en collaboration avec l'autorité de développement pour améliorer l'expérience des voyageurs à Diriyah, en mettant en valeur l’hospitalité remarquable de la ville et en restant fidèle à son riche passé culturel», a expliqué Inzerillo.
L'hôtel sera situé à côté du quartier culturel de Diriyah, le long de l'escarpement de Wadi Hanifah, et offrira des vues incroyables vers l'ouest et vers le site du patrimoine mondial de l'UNESCO, At-Turaif.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.