L'OMS veut conquérir le monde: un traité contre les pandémies embrase la sphère complotiste

Des passagers traversent la rivière Huangpu sur un ferry à Shanghai le 7 juin 2022, suite à l'assouplissement des restrictions de Covid-19 (Photo, AFP).
Des passagers traversent la rivière Huangpu sur un ferry à Shanghai le 7 juin 2022, suite à l'assouplissement des restrictions de Covid-19 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 juin 2022

L'OMS veut conquérir le monde: un traité contre les pandémies embrase la sphère complotiste

  • Des responsables de la santé se retrouvent cette semaine à Genève pour discuter des contours d'un texte qui pourrait aider les pays à mieux se préparer et mieux contrer une future pandémie
  • Dans l'espoir de ne pas reproduire les erreurs -aux conséquences souvent funestes- qui ont marqué la lutte contre la Covid-19

GENEVE: Les efforts des Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé de s'accorder pour mieux combattre les futures pandémies sont devenus aux yeux de complotistes un plan machiavélique ourdi par l'OMS pour contrôler les politiques sanitaires du monde entier.

Des responsables de la santé se retrouvent cette semaine à Genève pour discuter des contours d'un texte qui pourrait aider les pays à mieux se préparer et mieux contrer une future pandémie.

Dans l'espoir de ne pas reproduire les erreurs -aux conséquences souvent funestes- qui ont marqué la lutte contre la Covid-19.

"Nous allons devoir faire face à de graves pandémies à l'avenir et on a sacrément intérêt à être mieux préparés que nous ne le sommes à l'heure actuelle", a lancé Michael Ryan, chargé de gérer les situation d'urgence à l'OMS.

"Et pour cela, il va falloir que les pays travaillent ensemble", estime le médecin irlandais.

Pour l'heure, un grand flou continue de régner sur la forme que pourrait prendre cet accord et les discussions n'en sont qu'au tout début.

«Infodémie»

Mais malgré ce flou -ou peut-être à cause de lui- et en dépit du fait que ce sont bien les Etats membres et pas le secrétariat de l'OMS qui négocient, les théories du complot fleurissent.

Récemment, Tucker Carlson, présentateur emblématique de la chaîne Fox News et connu pour propager diverses thèses complotistes, a mis en garde ses millions d'auditeurs: le président américain Joe Biden est tout proche "de remettre à l'Organisation mondiale de la santé le contrôle sur tous les aspects, les aspects intimes de votre vie".

Christine Anderson, élue du Parlement européen pour le parti d'extrême-droite allemand AfD a affirmé que le futur accord donnera à l'OMS "le pouvoir de facto sur les Etats membres".

Plus direct, le comédien et youtubeur britannique Russel Brand a lancé à ses 5,5 millions d'abonnés que le futur traité signifie "que votre démocratie est niquée".

L'OMS et les experts soulignent de concert que ces théories -qui sous une forme ou une autre ont aussi apparu en Australie, en Russie ou ailleurs- n'ont aucun lien avec la réalité des faits.

"Franchement, le niveau de désinformation me rend perplexe", reconnaît Suerie Moon, co-directrice du Global Health Centre de l'Institut de hautes études internationales et du développement, auprès de l'AFP, insistant sur le fait que le processus des discussions "est vraiment à un stade embryonnaire".

Un grand nombre des affirmations des complotistes "n'ont rien à voir avec la réalité de ce qui est proposé et sera potentiellement négocié".

«Manipuler les faits»

Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a déploré qu'une "petite minorité" fasse des "déclarations fallacieuses et manipule sciemment les faits", affirmant que les objectifs de l'OMS sont "publics, ouverts et transparents".

Le docteur Ryan renchérit: l'accord sur la pandémie a "pour seul but d'établir la stratégie sur la manière dont nous allons nous préparer" à des menaces futures.

Mais leurs propos sont noyés dans le brouhaha de la désinformation même si l'OMS est habituée à être la cible des complotistes en particulier depuis la pandémie de Covid-19.

Elle a même inventé un mot pour ce mal: l'"infodémie".

Les experts estiment qu'on est face à une vaste campagne de mensonges autour des discussions sur le futur accord, sans savoir qui l'orchestre et pourquoi.

Epouvantail

L'OMS "est un épouvantail", explique à l'AFP Tristan Mendès France, expert des nouvelles cultures numériques, et il est donc facile de "réactiver" l'immense audience attirée par les complotistes pendant la pandémie.

Sebastian Dieguez, un chercheur en neurosciences et spécialiste de la désinformation à l'Université de Fribourg confirme en citant l'exemple de groupes sur les réseaux sociaux qui changent de nom et de sujet et entraînent avec eux leur milliers d'abonnés.

"Quand vous avez un solide réseau sur un sujet vous pouvez facilement l'utiliser pour autres chose", note le chercheur.

Et la désinformation a un impact.

"Même s'il y a des choses absurdes, il faut quand même les confronter, il faut expliquer et cela pèse sur vos ressources", explique Sebastian Dieguez.

Suerie Moon souligne que les ripostes sont limitées "dans cette ère post-vérité, où les gens vivent dans des univers parallèles en termes d'information".


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."