Législatives: le Nord-Gironde, ancien foyer des «  gilets jaunes », dans le viseur du RN

Dans la 11ème circonscription de la Gironde, la candidate et cheffe de file régionale du Rassemblement national Edwige Diaz compte faire basculer ce territoire viticole, ex-foyer des "gilets jaunes". (AFP).
Dans la 11ème circonscription de la Gironde, la candidate et cheffe de file régionale du Rassemblement national Edwige Diaz compte faire basculer ce territoire viticole, ex-foyer des "gilets jaunes". (AFP).
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Publié le Mercredi 08 juin 2022

Législatives: le Nord-Gironde, ancien foyer des «  gilets jaunes », dans le viseur du RN

  • Entre 2017 et 2022, Marine Le Pen grimpe de six points au premier tour de la présidentielle, passant de 30 à 36%
  • Emmanuel Macron reste lui autour de 20%. Sur les 87 communes, seules 5 l'ont placé en tête

PARIS: "Cela fait 5 ans que je suis en campagne". Dans la 11ème circonscription de la Gironde, la candidate et cheffe de file régionale du Rassemblement national Edwige Diaz compte faire basculer ce territoire viticole, ex-foyer des "gilets jaunes", après la percée de Marine Le Pen à la présidentielle.

Sur le marché de Saint-André-de-Cubzac, à 25 km au nord de Bordeaux, les tracts n'ont pas le temps de brûler les doigts de la candidate aux faux airs de Marion Maréchal Le Pen. Edwige Diaz, 34 ans, embrasse, tutoie et reçoit le soutien de sympathisants "espérant que ça passe, ce coup-ci".

"Je ne mords personne", sourit celle qui s'est présentée à chaque échéance électorale depuis son entrée en politique en 2014.

Grimpant les échelons du parti, jusqu'à intégrer récemment le bureau exécutif du RN, cette "vraie mariniste" n'a eu de cesse, depuis, de labourer le terrain. Fêtes champêtres, commémorations, vide-greniers, "pas une commune ni un bureau de vote" n'a échappé à la conseillère régionale et conseillère municipale d'opposition à la mairie de Saint-Savin (3.200 habitants).

Aux législatives de 2017, elle avait été nettement battue par la députée sortante LREM Véronique Hammerer, élue à 57,02% contre 42,98% pour Edwige Diaz.

Mais c'est désormais une autre bataille qui se joue. Ancienne place forte des "gilets jaunes", la circonscription "a enregistré une progression assez sensible" du vote RN, note le politologue girondin Jean Petaux.

Entre 2017 et 2022, Marine Le Pen grimpe de six points au premier tour de la présidentielle, passant de 30 à 36%, indique-t-il.

Emmanuel Macron reste lui autour de 20%. Sur les 87 communes, seules 5 l'ont placé en tête, souligne le RN. Marine Le Pen est arrivée pour la première fois en tête aux premier et second tours dans les communes historiquement à gauche de Blaye et Saint-André-de-Cubzac.

Dans ce territoire mal desservi par des routes saturées vers Bordeaux et des trains au compte-gouttes, les arguments sur la "démétropolisation" ou le pouvoir d'achat ont visiblement capté les anciens électeurs du PS.

«Machine à perdre»

Dans ce "couloir bordelais de la pauvreté" -  un croissant contournant la métropole depuis le Médoc jusqu'à l'Entre-Deux-Mers et les portes du Lot-et-Garonne-, 14,9 % de la population de la circonscription a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté en 2019, selon l'Insee.

"Ici, Macron a échoué, il y a une vraie sensation d'abandon des gens", pointe la candidate qui fustige le "manque de bilan" de la députée sortante LREM Véronique Hammerer et ses "zéro proposition de loi en cinq ans".

Consciente de la montée du RN, cette élue de 53 ans ne part pas la fleur au fusil. Elle rejette vivement l'étiquette de "députée godillot" et dit préférer débattre "projet contre projet".

Sur le pouvoir d'achat, elle met en avant le bilan de la majorité "qui n'a pas démérité"; prône le développement de navettes fluviales sur l'estuaire de la Gironde.

Autre point de friction entre les candidates qui pourrait faire la différence, la sortie du nucléaire dans une circonscription qui possède une installation vieille de 40 ans.

Si Véronique Hammerer entend mener une "réflexion stratégique autour de l'accueil d'un nouveau EPR", "pas question de fermer la centrale du Blayais" pour la candidate RN qui critique vertement "le revirement de la majorité après avoir fermé Fessenheim".

Face à elles, le candidat Insoumis de la Nupes Mathieu Caillaud, 39 ans, assume sans sourciller le démantèlement du site. "On ne va pas mettre les gens dans le noir, et licencier ceux qui y travaillent demain. On a besoin de leur compétence pour aller vers le énergies renouvelables", assure le "local de l'étape".

Il brocarde la "transparence" de la députée sortante et traite Edwige Diaz de "machine à perdre". "Les gens sont toujours de gauche ici", insiste celui qui se voit au second tour face au RN.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.