Législatives: dans les pas de Mélenchon à Marseille, un boulevard pour Bompard ?

Jean-Luc Mélenchon a fait ici 54,4% au premier tour de la présidentielle (Photo, AFP).
Jean-Luc Mélenchon a fait ici 54,4% au premier tour de la présidentielle (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 09 juin 2022

Législatives: dans les pas de Mélenchon à Marseille, un boulevard pour Bompard ?

  • Dans cette circonscription qui longe le port maritime en passant par le Panier et remonte jusqu'à Saint-Mauront, près de 43% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté selon l'Insee, contre 14,5% dans le reste de la France
  • Et l'effondrement meurtrier de deux immeubles à Noailles en 2018 a mis une lumière crue sur le scandale du logement insalubre dans la 2e ville de France

MARSEILLE: A Marseille, Manuel Bompard découvre la circonscription que vient de lui léguer Jean-Luc Mélenchon, la 4e des Bouches-du-Rhône: sans doute un boulevard électoral pour le candidat Insoumis, mais aussi un défi politique et humain, dans ces quartiers parmi les plus pauvres d'Europe.

Veste bleu, jeans/tee-shirt, Manuel Bompard entre timidement distribuer des tracts dans les commerces du quartier de Belsunce, à deux pas de la gare Saint-Charles: "ça va, vous allez bien ?"

"C'est gagné d'avance", lui lance un bénévole d'une association qui dispense gratuitement des cours de français. "Il n'y a jamais d'élection gagnée par avance", rectifie l'actuel député européen auprès de journalistes.

Jean-Luc Mélenchon a fait ici 54,4% au premier tour de la présidentielle. Mais Manuel Bompard, docteur en mathématiques de 36 ans, parachuté dans cet ancien bastion communiste, sait bien que son "principal adversaire est l'abstention, la résignation, le fait que ça sert à rien d'aller voter".

"Figures parmi les plus éminentes de la nouvelle génération", selon le leader Insoumis, il a été son directeur de campagne aux deux dernières présidentielles et l'un des artisans de l'accord de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Habitué des coulisses, il a visiblement plus de mal à engager la conversation avec les Marseillais. A ses côtés, des militants à la gouaille bien locale font le service après-vente, comme Patrick: "Vous avez voté pour papa, maintenant faut voter pour le fiston".

"Il y a des voix acquises, mais aussi beaucoup de déçus de la politique. Alors pour les convaincre, je leur parle concrètement de notre proposition d'une retraite à 60 ans, des injustices, de l'avenir de leurs enfants", explique Hocine Nansri, ex-militant socialiste converti aux Insoumis.

Dans cette circonscription qui longe le port maritime en passant par le Panier et remonte jusqu'à Saint-Mauront, près de 43% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté selon l'Insee, contre 14,5% dans le reste de la France. Et l'effondrement meurtrier de deux immeubles à Noailles en 2018 a mis une lumière crue sur le scandale du logement insalubre dans la 2e ville de France.

Le logement d'abord 

"Ni Mélenchon ni dégun" (personne, ndlr), crie un jeune assis sur une chaise pliante dans la rue au passage de la délégation. "Je vote mais ça sert à rien, ils sont tous plein de tchatche", embraye un autre habitant, Abdelkader, qui ne souhaite pas donner son nom et a voté Mélenchon à la présidentielle.

L'abstention pourrait atteindre un nouveau record dimanche, et particulièrement ici, où elle avait frôlé les 58% au premier tour de 2017 (contre 51,3% au niveau national). Ce qui pourrait compromettre toute chance au candidat Insoumis de gagner dès le premier tour.

A quelques rues de là, Najat Akodad, avocate de 38 ans qui a grandi à Montbéliard (Doubs) dans une famille d'origine marocaine de huit enfants, laboure le terrain pour la majorité présidentielle.

"On cherche un HLM, toujours on cherche et on n'a pas de réponse", lui confie une première passante. "Je travaille depuis 21 ans, je demande un changement de logement social et je n'obtiens rien. Mes APL ont baissé", énumère une autre, avant de fondre en larmes.

"Vous êtes émue, je comprends", lui répond la candidate, qui l'invite à s'assoir à une terrasse.

Face à des statistiques effarantes à Marseille, avec 40.000 demandeurs de logements sociaux et autant de taudis, Manuel Bompard estime que les "réponses sont nationales" et promet de porter une loi sur le sujet de l'habitat insalubre s'il est élu.

Najat Akodad vante elle le plan impulsé par Emmanuel Macron, "Marseille en grand", qui comprend un volet logement: "Je sais que ça va être difficile, mais l'électorat voudra quelqu'un de proche", veut-t-elle croire.

La LR Solange Biaggi joue elle la carte de la "Marseillaise sur ce terrain depuis dix ans" et raille son concurrent Insoumis, "un parachuté de plus qui va faire trois petits tours et puis s’en va".

Pendant ce temps, Manuel Bompard continue son acculturation, à la rencontre d'un groupe de supporters de l'OM. Lui qui est né dans la Loire, à deux pas de Saint-Etienne...


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.