Législatives 2022: Les réactions du monde politique aux résultats du premier tour

La Première ministre française Elisabeth Borne à Paris le 12 juin  2022 (Photo, AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne à Paris le 12 juin 2022 (Photo, AFP).
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Législatives 2022: Les réactions du monde politique aux résultats du premier tour

  • Le candidat Jean-Luc Mélenchon appelle les électeurs «à déferler dimanche prochain»
  • Sans surprise, la cheffe du gouvernement sort largement en tête lors de ce premier tour

CASABLANCA: Comme le prédisaient les sondages, la Nupes et Ensemble ! arrivent en tête d’après les premières estimations. Le Rassemblement national se place en troisième position. Après les premiers résultats, les réactions en cascades se sont fait entendre sur les plateaux ou bien aux différents sièges de campagnes.

Jean-Luc Mélenchon appelle à «déferler» dimanche prochaine lors du second tour

Le candidat Jean-Luc Mélenchon appelle les électeurs «à déferler dimanche prochain» pour rejeter définitivement «les projets funestes de la majorité de Macron». L'insoumis en chef s'adresse en particulier à «la jeunesse à qui le futur appartient et les milieux populaires si durement éprouvés par 30 ans de néolibéralisme à ouvrir la porte du futur».

Jean-Luc Mélenchon a également insisté sur certaines promesses de campagnes: Blocage des prix, smic  à 1 500 € et indice des fonctionnaires augmenté.

Élisabeth Borne en tête dans sa circonscription

Une défaite n’était pas envisageable pour la première élection de la nouvelle Première ministre. Elle avait donc hérité d’une circonscription jugée impossible à perdre pour la majorité, la 6e du Calvados, où le député ne s'est pas représenté.

Sans surprise, la cheffe du gouvernement sort largement en tête lors de ce premier tour. Elle obtient 34,9 % des voix, et compte une confortable avance sur le candidat Nupes, Noé Gauchard qui obtint le score de 24,9 % des suffrages. 

Marine Le Pen appelle à ne pas choisir entre la Nupes et Ensemble !

Depuis sa circonscription fétiche d'Hénin-Beaumont où elle est arrivé très largement en tête avec 55% des voix au premier tour, Marine Le Pen a invité ses soutiens et ses électeurs à envoyer «un groupe très important» de députés issus des rangs du  RN.

La députée sortante opte pour le «ni ni» en appelant à «ne pas laisser Emmanuel Macron avec une majorité absolue» pour ne pas le laisser appliquer un programme qu'elle qualifie d'antisocial.

L’ancienne présidente du RN a toutefois incité ses électeurs à «ne pas choisir» de candidat «dans les circonscriptions qui voient un second tour entre Emmanuel Macron et la Nupes».

La porte-parole du gouvernement se félicite du score de la majorité

Au coude-à-coude avec l’union de la gauche (Nupes), « la majorité est présente dans une écrasante majorité de circonscriptions » au second tour des élections législatives, s’est félicitée la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, sur le plateau de France 2.

Elle a en revanche déploré « la faible participation et le taux d’abstention », qui est selon elle « le fait majeur qui doit tous nous interroger ».

Entre la Nupes et le RN la macronie hésite

La ministre Agnès Pannier-Runacher affirme qu'Ensemble examinera au cas par cas chaque duel Nupes/RN au second tour

Interrogée par nos confrères d'RTL sur les résultats du premier tour des élections législatives, Agnès Pannier-Runacher explique qu'Ensemble examinera au cas par cas chaque duel Nupes/RN au second tour

Tout en ajoutant «J'ai toujours été adepte du front républicain» a précisé la ministre de la Transition énergétique.

Côté Républicains, Christian Jacob ne veut donner "aucune voix pour les extrêmes" au second tour.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.