La vague de chaleur s'amorce sur la France, la sécheresse s'aggrave

Un enfant se rafraîchit dans une fontaine du centre-ville de Montpellier, dans le sud de la France, le 14 juin 2022 alors qu'une vague de chaleur frappe la France. (Photo, AFP)
Un enfant se rafraîchit dans une fontaine du centre-ville de Montpellier, dans le sud de la France, le 14 juin 2022 alors qu'une vague de chaleur frappe la France. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 juin 2022

La vague de chaleur s'amorce sur la France, la sécheresse s'aggrave

Un enfant se rafraîchit dans une fontaine du centre-ville de Montpellier, dans le sud de la France, le 14 juin 2022 alors qu'une vague de chaleur frappe la France. (Photo, AFP)
  • Avec l'arrivée d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne qui suffoque déjà, le sud-ouest du pays sera touché en premier dès mardi avec des températures pouvant aller jusqu'à 36°C
  • Signe sans équivoque du réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient et s'intensifient un peu partout dans le monde et la France n'est pas épargnée

PARIS: La vague de chaleur exceptionnelle et précoce qui va frapper la France jusqu'au week-end, nouveau signe du changement climatique, s'amorce mardi par le Sud-Ouest, renforçant la sécheresse inquiétante des sols et les risques d'incendies. 

Avec l'arrivée d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne qui suffoque déjà, le sud-ouest du pays sera touché en premier dès mardi avec des températures pouvant aller jusqu'à 36°C, mais c'est toute la France qui sera frappée progressivement d'ici le week-end, avant une baisse des températures attendue probablement dimanche. 

Signe sans équivoque du réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient et s'intensifient un peu partout dans le monde et la France n'est pas épargnée. 

Encore une fois, le mercure va s'affoler cette semaine: 35°C à 39°C attendus lors du pic entre jeudi et samedi dans la moitié Sud, avec des pointes à plus de 40°C localement dans le Sud-Ouest, selon Météo-France. Et entre 30°C et 35°C dans la moitié Nord vendredi et samedi. 

Alors la Première ministre Elisabeth Borne réunit mardi préfets et agences régionales de santé pour s'assurer « que tous les dispositifs sont en place » pour protéger les plus vulnérables, et le ministre de l'Intérieur a adressé un télégramme aux préfets, dont l'AFP a eu connaissance, qui les invite à se mobiliser « personnellement ». 

A Bordeaux déjà, on se prépare. « Nous avons acheté des brumisateurs, qui viennent d’arriver, que nous allons installer dans des espaces publics, à la fois dans des places de la ville qui sont des fours, ou des espaces comme les dortoirs de maternelles et des salles de résidences seniors », explique Sylvie Justome, adjointe à la Santé et aux Seniors. 

La France métropolitaine a déjà connu des températures plus exceptionnelles en juin. Le record absolu date d'ailleurs de juin 2019, avec 46°C à l'ombre à Vérargues (Hérault) mais c'était à la toute fin du mois (28 juin). 

« été de tous les dangers »  

Cette vague est ainsi la plus précoce, devant celles de 2017 et 2005 qui avaient commencé le 18 juin. « On pourrait atteindre 40°C pour la première fois aussi tôt dans la saison », a indiqué mardi Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France. 

Une précocité qui pèse sur les organismes avec des journées plus longues et des nuits plus courtes en juin qu'en juillet ou en août. 

Cette vague de chaleur qui intervient après un printemps particulièrement chaud et sec va encore aggraver la sécheresse des sols, notamment agricoles. 

« La sécheresse va malheureusement s'accentuer avec les fortes chaleurs prévues dans les prochains jours », a déclaré mardi Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. « Les niveaux d'humidité des sols sont très bas à l'échelle de la France, digne d'une fin juillet ». 

Quant aux nappes phréatiques, que les précipitations ponctuelles d'été, même fortes, ne peuvent pas recharger, elles sont en baisse, avec une situation « préoccupante » dans certaines régions comme la Vendée ou PACA, selon le bulletin mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières, publié mardi. 

Dans ce contexte, 36 départements restreignent l'utilisation de l'eau. 

Les fortes chaleurs sont particulièrement risquées pour les personnes âgées, les personnes vulnérables ou les nourrissons, mais aussi pour les travailleurs en extérieur. 

Comme sur ce chantier de construction du tram qui doit relier le centre de Bordeaux à l'aéroport de Mérignac. « Cette semaine on va au moins attaquer à 7 heures. Peut-être 6 heures », explique Aurélien Theillaud, directeur de travaux. Et « le minimum syndical, c’est trois litres d’eau par salarié et par jour ». 

C'est aussi dans cette chaleur étouffante que plus de 500 000 lycéens de terminale plancheront mercredi pendant 4 heures sur l'écrit de philo. 

Cet épisode correspond à une « vague de chaleur », c'est-à-dire des températures élevées pendant plusieurs jours consécutifs (l'indice thermique national doit atteindre 25,3°C au moins un jour durant l'épisode, être supérieur à 23,4°C pendant au moins trois jours et ne pas descendre une seule fois sous 22,4°C). L'indice devrait atteindre cette semaine 27°C, selon Météo-France. 

Mais il est probable que le seuil de « canicule », qui prend en compte le danger que la chaleur de jour comme de nuit représente pour la population, soit atteint dans plusieurs départements à partir de jeudi, enclenchant la mise en place de vigilances orange. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.