Stade de France: les supporters demandent à être auditionnés au Sénat

Gérald Darmanin avait affirmé que "35 000" supporters munis de billets falsifiés ou sans billet s'étaient présentés au Stade de France. (Photo, AFP)
Gérald Darmanin avait affirmé que "35 000" supporters munis de billets falsifiés ou sans billet s'étaient présentés au Stade de France. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Stade de France: les supporters demandent à être auditionnés au Sénat

  • Des scènes de chaos avaient émaillé la finale de C1 remportée par Madrid (1-0), provoquant notamment le retard du coup d'envoi de la rencontre
  • Des auditions de supporters «sont d'autant plus précieuses qu'elles forment le témoignage vivant et direct le plus important après la destruction des images vidéo de la RATP et du stade de France.»

PARIS : Près de trois semaines après les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, l'organisation Football Supporters Europe (FSE) a demandé à ce que les supporters du Real Madrid et de Liverpool soient auditionnés par le Sénat.

"Nous déplorons que les commissions du Sénat, dans le cadre des auditions réalisées suite aux événements survenus au stade de France le 28 mai dernier, n'aient pas jugé utile d'entendre les représentants des supporters du Real Madrid et de Liverpool" a écrit dans un communiqué le FSE, réseau européen de supporters, demandant de les "intégrer dans le cycle des auditions".

Des scènes de chaos avaient émaillé la finale de C1 remportée par Madrid (1-0), provoquant notamment le retard du coup d'envoi de la rencontre.

Depuis le 1er juin dernier, plusieurs acteurs de la soirée ont été entendus pour revenir sur les causes des incidents, parmi lesquels la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra, celui de l'Intérieur Gérald Darmanin ou le préfet de police de Paris Didier Lallement.

Si le FSE s'est dit satisfait de "la mise en place des auditions pour contribuer à la manifestation de la vérité", celles-ci n'auraient pas dû "s'organiser sans prendre en compte la parole et l'expérience vécues par les supporters".

Des auditions de supporters "sont d'autant plus précieuses qu'elles forment le témoignage vivant et direct le plus important après la destruction des images vidéo de la RATP et du stade de France."

En effet, la FFF et la RATP ont avoué que les images de la soirée n'avaient pas été conservées, celles autour du Stade ayant été supprimées au bout de sept jours.

Toujours selon le FSE, ne pas écouter les supporters dont "des milliers de témoignages ont été recueillis par les deux clubs" serait "une forme de mépris supplémentaire à l'égard de celles et ceux qui ont vécu une soirée cauchemardesque et qui ont été injustement pointés du doigt comme les seuls coupables".

Gérald Darmanin avait affirmé que "35 000" supporters munis de billets falsifiés ou sans billet s'étaient présentés au Stade de France.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.