La Nupes agite le spectre d'une hausse de la TVA, la majorité dément

La Nupes prévoit dans son programme 250 milliards de dépenses annuelles (générant 267 milliards de recettes). (Photo, AFP)
La Nupes prévoit dans son programme 250 milliards de dépenses annuelles (générant 267 milliards de recettes). (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

La Nupes agite le spectre d'une hausse de la TVA, la majorité dément

  • Dimanche soir après le premier tour, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a fustigé les « projets funestes» d'Emmanuel Macron, et notamment « la partie cachée de son programme» avec 80 milliards (d'euros) qu'il compte retirer du budget de l'Etat
  • Le chiffre de 80 milliards d'euros correspondrait à une division par deux du déficit public de 2021, chiffré à 160,9 milliards soit 6,5% du PIB

PARIS : "Budget caché" ou "délire"? Avant le deuxième tour des législatives, la Nupes accuse Emmanuel Macron de vouloir augmenter la TVA pour contenir le déficit, ce que la majorité conteste vigoureusement en assurant vouloir au contraire alléger la fiscalité.

Dimanche soir après le premier tour, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a fustigé les "projets funestes" d'Emmanuel Macron, et notamment "la partie cachée de son programme" avec "80 milliards (d'euros) qu'il compte retirer du budget de l'Etat pour parvenir au retour des 3% de déficit promis imprudemment à la Commission européenne".

Les pays européens sont censés maintenir leur déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB, mais cette règle a été assouplie lors de la crise sanitaire.

Le chiffre de 80 milliards d'euros correspondrait à une division par deux du déficit public de 2021, chiffré à 160,9 milliards soit 6,5% du PIB.

Or "il est impossible de retirer d'un budget une telle somme", qui correspond selon M. Mélenchon aux budgets des ministères de l'Intérieur et de l'Education nationale. A moins d'instaurer "une TVA augmentée, qui permettrait de financer ce projet", a-t-il assuré.

En meeting mardi à Toulouse, il a insisté: "Je mets au défi Emmanuel Macron de dire qu'il ne fera pas de TVA sociale". Il a assuré que la Nupes s'y prendrait "tout autrement" en relançant "par l'emploi, la consommation, le changement des manières de vivre..."

Le chef de file des socialistes Olivier Faure a renchéri mardi dans le Huffington Post: "Comment (Emmanuel Macron) va-t-il faire puisqu’il nous dit que les impôts directs n’augmenteront pas, qu’il ne touchera pas aux revenus et au patrimoine des plus riches ni aux superprofits des multinationales? Il va augmenter la TVA".

Pressé de s'expliquer mercredi sur France Inter, M. Faure a évoqué "des indiscrétions qui nous viennent d'un certain nombre de gens qui travaillent dans les bureaux à Bercy, et qui nous disent que cette hypothèse-là est posée".

Le bras droit de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, a enfin souligné sur Twitter que l'idée de cette "TVA sociale" avait été agitée par le député LREM Sylvain Maillard en 2020.

«Invention»

Le projet a été vigoureusement démenti par la majorité, qui contre-attaque.

En campagne dans le Calvados, la Première ministre Elisabeth Borne a résumé à sa façon le programme de la Nupes : "Des projets de taxation, des projets qui remettent en cause le soutien à l’Ukraine dans le contexte que l’on connaît, des projets qui trouvent des excuses à la Russie, qui veulent sortir de l’Europe, des projets aussi d’une écologie contrainte".

Dès lundi, en visioconférence devant des candidats du camp présidentiel, la cheffe du gouvernement avait reproché à M. Mélenchon de mentir "en insinuant partout que nous voudrions augmenter la TVA".

"Notre programme est clair : pas un impôt de plus. C'est ironique de la part de quelqu'un qui veut créer 30 nouvelles taxes et 35 nouveaux interdits", avait assuré la Première ministre.

Pour le ministre des comptes publics Gabriel Attal, "cela ne se fonde sur absolument rien". "On a toujours été très clairs sur le fait que, non, on ne veut pas augmenter les impôts", a-t-l affirmé mardi sur France Inter.

Quant au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, il a tenu à "démentir avec la plus extrême fermeté cette invention, ce délire de nos adversaires".

"Nous n'augmenterons pas les impôts, nous continuerons à baisser les impôts" alors qu'à l'inverse, "Monsieur Mélenchon propose 100 milliards d'augmentation d'impôts", a-t-il assuré sur BFMTV, en se présentant comme "le ministre des Finances qui a le plus baissé les impôts depuis deux décennies en France".

La Nupes prévoit dans son programme 250 milliards de dépenses annuelles (générant 267 milliards de recettes). De son côté, Emmanuel Macron avait évalué en mars le coût de son propre programme à 50 milliards d'euros par an, avec des baisses d'impôts de 15 milliards bénéficiant pour moitié aux ménages et pour moitié aux entreprises.

La TVA reste un sujet politiquement sensible: en 2007, des dizaines de candidats de l'UMP avait été envoyés au tapis par une maladresse de Jean-Louis Borloo, qui avait évoqué une TVA sociale entre les deux tours des législatives.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.