Ras-le-bol du zéro Covid: ces Chinois qui choisissent l'expatriation

Des personnes portant un équipement de protection individuelle (EPI) font du vélo dans une rue lors du confinement dans le district de Jing'an à Shanghai, le 29 mai 2022. (Photo, AFP)
Des personnes portant un équipement de protection individuelle (EPI) font du vélo dans une rue lors du confinement dans le district de Jing'an à Shanghai, le 29 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

Ras-le-bol du zéro Covid: ces Chinois qui choisissent l'expatriation

  • Le confinement de Shanghai a choqué la Chine en raison de sa longueur, des difficultés d'accès à la nourriture et des envois dans les centres de quarantaine, qui ont généré un fort ressentiment envers les autorités
  • Nombre de Chinois veulent désormais quitter un pays autrefois réputé pour sa stabilité, mais où les restrictions anti-Covid ont rendu l'activité économique, les déplacements et les projets de vie souvent imprévisibles

PÉKIN : "A l'étranger, tout est plus stable": Alan Li peste contre les strictes restrictions chinoises anti-Covid qui coulent son entreprise, perturbent l'éducation de son fils et isolent son pays. Comme d'autres compatriotes, il a choisi l'expatriation.

Après plusieurs mois d'un dur confinement à Shanghai (est), ce Chinois a perdu l'espoir d'un retour rapide à la normale en Chine. Il a décidé de liquider sa compagnie et de prendre un aller simple pour la Hongrie.

Le pays d'Europe centrale est pour lui un endroit idéal pour recréer une entreprise et permettre à son fils de 13 ans d'être scolarisé dans une bonne école internationale.

"On a eu tellement de pertes cette année", déclare-t-il à l'AFP en demandant de ne pas révéler son vrai nom. "On a même utilisé notre propre épargne pour payer nos 400 employés (durant le confinement). Comment on aurait fait si ça s'était reproduit l'hiver prochain?"

Le confinement de Shanghai a choqué la Chine en raison de sa longueur, des difficultés d'accès à la nourriture et des envois dans les centres de quarantaine, qui ont généré un fort ressentiment envers les autorités.

Nombre de Chinois veulent désormais quitter un pays autrefois réputé pour sa stabilité, mais où les restrictions anti-Covid ont rendu l'activité économique, les déplacements et les projets de vie souvent imprévisibles.

Au nom de la situation sanitaire, plusieurs examens ont été annulés en Chine ces derniers mois - notamment ceux indispensables pour être recruté par une université américaine.

Explosion des demandes

Alan Li a beaucoup payé pour la coûteuse école bilingue chinois-anglais où est scolarisé son fils, alors il fulmine contre les cours en ligne qui n'en finissent plus et le contrôle idéologique croissant des programmes.

"Tout ça gâche la jeunesse de nos enfants", estime-t-il.

Très aisé, le chef d'entreprise bénéficie d'un programme d'investissement européen qui lui permet, à lui et à sa famille, de résider à Budapest.

"Beaucoup de gens savent que s'ils vendent tous leurs biens, ils peuvent se la couler douce dans un pays européen", souligne-t-il. "A l'étranger, c'est plus stable et tu peux mieux prévoir l'avenir."

Alan Li n'est pas le seul candidat à l'expatriation.

Consultant en émigration à Pékin, Guo Shize affirme à l'AFP que son agence a vu une explosion des demandes depuis mars. Le nombre de clients de Shanghai a notamment été multiplié par trois.

"Quand les gens ont cette idée en tête, ils ne changent pas d'avis si vite", affirme-t-il.

Mais les expatriations sont contrariées par la politique de sortie du territoire que la Chine a commencé à appliquer durant l'épidémie.

Tous les voyages à l'étranger "non indispensables" sont ainsi découragés voire interdits. Et les autorités chinoises ne renouvellent plus les passeports de leurs citoyens lorsqu'ils arrivent à échéance - sauf impératif.

Concrètement, les Chinois peuvent sortir du pays pour étudier dans une université ou aller occuper un emploi, mais pas pour faire du tourisme.

«Nouvelle vie»

L'idée? Limiter les allers-retours de voyageurs susceptibles de ramener le coronavirus après un séjour à l'étranger.

Durant le premier semestre 2021, les services de l'immigration n'ont ainsi délivré que... 2% du nombre de passeports délivrés sur la même période de 2019.

Un journaliste pigiste chinois, qui désirait se rendre fin 2021 en Irak (via un séjour en Turquie) pour travailler, raconte avoir été empêché d'embarquer dans son avion Pékin-Istanbul par la police aux frontières.

"Ils ont pris mon passeport pendant 15 minutes et sont revenus me dire que je ne remplissais pas les critères", raconte-t-il à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Le reporter n'avait pas encore son visa pour l'Irak, ni de lettre formelle de son futur employeur. Il a finalement réussi à quitter la Chine depuis le territoire chinois semi-autonome de Macao (sud).

"J'ai juste envie de vivre dans un pays où le gouvernement ne s'immisce pas dans ma vie privée", déclare Lucy, étudiante de 20 ans dans une grande université de Pékin.

Les mesures anti-Covid l'ont lassée car elles ont "permis au gouvernement de tout contrôler", estime-t-elle.

"Plutôt que d'accepter et de s'adapter à ce système, peut-être qu'il vaut mieux aller ailleurs et commencer une nouvelle vie."


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.