UE: Première réponse vendredi aux aspirations européennes de l'Ukraine

Klaus Iohannis, Mario Draghi, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et Olaf Scholz tiennent une conférence de presse à Kyiv, le 16 juin 2022 (Photo, AFP).
Klaus Iohannis, Mario Draghi, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et Olaf Scholz tiennent une conférence de presse à Kyiv, le 16 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

UE: Première réponse vendredi aux aspirations européennes de l'Ukraine

  • L'Ukraine est prête à travailler pour devenir «membre de plein droit» de l'Union, leur a assuré le président Volodymyr Zelensky
  • L'Ukraine est déjà liée à l'UE par un accord d'association entré en vigueur en septembre 2017

BRUXELLES: La Commission européenne se prononce vendredi sur l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'UE mais tout feu vert sera assorti de conditions et devra être validé à l'unanimité par les Vingt-Sept avant l'ouverture de longues négociations en vue de son adhésion.

Jamais un avis n'aura été rendu en si peu de temps sur une demande de candidature, une urgence due à la guerre menée par la Russie depuis plus de trois mois et qui s'inscrit dans le soutien apporté par les Européens à l'Ukraine face à Moscou.

Paris, Berlin et Rome sont toutes pour l'octroi "immédiat" du statut officiel de candidat, a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron lors d'une visite à Kiev où il était accompagné du chancelier allemand Olaf Scholz et du chef du gouvernement italien Mario Draghi.

L'Ukraine est "prête" à travailler pour devenir "membre de plein droit" de l'Union, leur a assuré le président Volodymyr Zelensky.

Kiev a présenté sa candidature fin février, peu après le début de l'invasion, et M. Zelensky n'a cessé depuis de mettre l'UE au défi de prouver que "les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains".

Pour être candidat à l'adhésion à l'UE, un pays doit satisfaire à une série de critères politiques (démocratie, Etat de droit, protection des minorités), économiques (économie de marché viable) et s'engager à intégrer les règles du droit européen.

L'Ukraine est déjà liée à l'UE par un accord d'association entré en vigueur en septembre 2017.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui s'est rendue à deux reprises en Ukraine, a reconnu que les autorités de ce pays avaient "fait beaucoup" en vue de leur candidature, mais estimé qu'il y avait encore "beaucoup à faire", notamment en matière de lutte contre la corruption et du respect de l'Etat de droit.

La corruption en Ukraine reste endémique: dans son rapport 2021, l'ONG Transparency International la classe 122e sur 180. C'est mieux qu'en 2014 (142e) , mais encore très loin derrière ses voisins de l'UE (le moins bien placé, la Bulgarie, est au 78e rang).

Trouver l'unanimité

"Il s'agit d'un exercice très délicat pour la Commission car elle ne peut pas être moins exigeante pour l'Ukraine que pour les autres pays pour lesquels elle a rendu un avis favorable par le passé. Sa crédibilité exige le maintien de standards élevés", estime Sébastien Maillard de l'Institut Jacques Delors.

Il s'attend à un avis positif sur l'octroi du statut à l'Ukraine, mais avec des conditions à remplir assorties d'un délai. Le même traitement pourrait être accordé à la Moldavie, également candidate, tandis que la Géorgie pourrait être reconnue comme "candidat potentiel"  --comme le sont le Kosovo et la Bosnie qui ne remplissent pas encore les critères d'adhésion.

L'avis de la Commission servira de base de discussions au sommet des dirigeants de l'UE les 23 et 24 juin à Bruxelles.

Il faudrait "faire tout le nécessaire" pour "trouver l'unanimité" sur les candidatures de l'Ukraine et la Moldavie, a reconnu jeudi le chancelier allemand, alors que des pays comme le Danemark ou les Pays-Bas ont exprimé des réserves. En assortissant le statut de candidat de conditions à remplir, les Etats pourraient trouver des marges de manoeuvre pour dégager un consensus.

La reconnaissance du statut de candidat sera le début d'un long processus, avec la mise en place par la Commission d'une "stratégie de pré-adhésion": un programme de soutien aux réformes nécessaires à l'intégration, assorti d'une aide financière. L'ouverture de négociations officielles exigera ensuite, là encore, un feu vert unanime des Vingt-Sept.

Cinq pays sont déjà officiellement candidats: Turquie (1999, un processus aujourd'hui gelé), Macédoine du Nord (2005), Monténégro (2010), Serbie (2012) et Albanie (2014).

Les négociations ne sont toujours pas ouvertes avec la Macédoine du Nord et l'Albanie, et Emmanuel Macron, dont le pays exerce actuellement la présidence de l'UE, avait estimé en mai qu'une adhésion de Kiev prendrait "des décennies".

Dans l'attente d'une intégration, il a proposé la création d'une communauté politique européenne pour accueillir les pays désireux de rejoindre l'UE, une initiative accueillie avec méfiance par l'Ukraine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.