Crédit immobilier : les courtiers sous la pression de la remontée des taux

Dans le monde de la banque, la période de remontée des taux «est tendue pour tout le monde» (Photo, AFP).
Dans le monde de la banque, la période de remontée des taux «est tendue pour tout le monde» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

Crédit immobilier : les courtiers sous la pression de la remontée des taux

  • Les banques traditionnelles rejettent actuellement 21% des demandes de prêts apportées par les courtiers, soit quatre fois plus qu'en fin d'année dernière
  • Les relations entre banquiers et leurs apporteurs d'affaires ont toujours été émaillées de tensions, mais c'est la remontée rapide des taux d'intérêt qui a rallumé l'étincelle

PARIS: Dans le monde de la banque, la période de remontée des taux "est tendue pour tout le monde : pour les emprunteurs, les banquiers, les courtiers", et ces derniers en font particulièrement les frais.

C'est le constat que dresse pour l'AFP Ludovic Huzieux, cofondateur d'Artémis courtage.

Les banques traditionnelles rejettent actuellement 21% des demandes de prêts apportées par les courtiers, soit quatre fois plus qu'en fin d'année dernière, indique le directeur général de l'Association française des intermédiaires en bancassurance (AFIB) Géraud Cambournac.

"Nous arrivons à une situation de blocage qui devient insupportable", s'alarme-t-il, "avec des banques qui refusent purement et simplement (tous) les dossiers, comme le groupe Société Générale".

Sans intermédiaire, plus de commission à régler par la banque ni à intégrer dans le calcul du taux effectif global du prêt (TAEG), plafonné par la loi.

La banque au logo rouge et noir confirme à l'AFP qu'elle "a décidé d'arrêter temporairement le recours aux prescripteurs (courtiers, agences immobilières locales, etc.)" mais souligne qu'elle continue à en accorder directement à ses clients.

Ce type de refus de dossier "est dommage, mais l'offre (de crédit) bancaire est encore suffisamment importante", tempère Cécile Roquelaure, du réseau de courtage Empruntis.

Les relations entre banquiers et leurs apporteurs d'affaires ont toujours été émaillées de tensions, mais c'est la remontée rapide des taux d'intérêt qui a rallumé l'étincelle.

Ces derniers sont passés d'une moyenne de 1,12% en décembre à une fourchette de 1,25% à 1,30% en avril, selon la Banque de France.

De l'air pour les marges

À ce taux nominal s'ajoute l'ensemble des frais liés à l'obtention d'un crédit, dont la commission demandée par les courtiers et le coût de l'assurance emprunteur.

Le total ne doit pas dépasser le taux d'usure, destiné à protéger les particuliers de conditions d'emprunt abusives et qui est fixé chaque trimestre par la Banque de France.

À titre d'exemple, le taux d'usure est actuellement de 2,40% pour un emprunt sur 20 ans, un niveau jugé désormais trop bas par de nombreux acteurs du marché, qui ne trouvent plus suffisamment d'air pour leurs marges.

D'autres contraintes entrent aussi en jeu, comme le plafonnement des traites mensuelles en fonction des revenus et la limitation de la durée d'endettement dans certains cas.

Il est "actuellement plus difficile d'obtenir un prêt", résume une note du comparateur Assurland.com, même si pour le moment les volumes ne baissent pas.

La Banque de France ne constate en effet pas de ralentissement de l'octroi de nouveaux crédits à l'habitat : l'encours était même en hausse de 6,3% sur un an en avril.

Laisser passer l'orage 

Kissy Peron, courtière et animatrice d'un communauté autour de la vulgarisation du crédit sur les réseaux sociaux, ne voit pour l'instant pas le flux de clients se tarir.

Les gens "continueront à acheter" des biens immobiliers, explique-t-elle à l'AFP, et les courtiers "savent se diversifier vers des produits qui sont au moins aussi rémunérateurs : regroupement de crédits, crédit à la consommation, voire des formations sur l'investissement immobilier".

Eu égard à sa méthode de calcul, il faudra attendre le 1er octobre pour que le taux d'usure remonte de façon significative, sauf décision politique d'ici là.

"Certains pourront passer l'orage, pour d'autres ce sera plus difficile", s'inquiète M. Cambournac.

À plus long terme, le président du réseau de courtage CAFPI Olivier Lendrevie écarte la menace durable d'une remontée des taux pour sa profession. Ce nouvel environnement de marché "rendra les emprunteurs plus sensibles à l'importance de faire le tour du marché, de comparer les taux des différentes banques", estime-t-il.

Ces dernières resteront néanmoins en position de force : la fin des taux bas signifie pour elles plus de marge, tandis que la rémunération des courtiers, en honoraires auprès du client et de la banque, dépend du volume de crédits.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com