Le marché des entrepôts s'enflamme, dopé par la pandémie et le commerce en ligne

Un employé du géant américain Amazon prépare une commande le jour de l'ouverture du nouveau centre de distribution d'Augny, dans l'est de la France, le 23 septembre 2021 (Photo, AFP).
Un employé du géant américain Amazon prépare une commande le jour de l'ouverture du nouveau centre de distribution d'Augny, dans l'est de la France, le 23 septembre 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 19 juin 2022

Le marché des entrepôts s'enflamme, dopé par la pandémie et le commerce en ligne

  • Le taux d'espace libre ne cesse de chuter depuis un an et demi, et atteint désormais 3,4%
  • La demande est telle qu'en six ans seulement, les prix à l'achat ont été multipliés par 3 ou 4 dans la région que couvre Michael Schipper, au nord du New Jersey

NEW YORK: La montée en puissance du commerce en ligne et le cauchemar logistique qu'a été la pandémie de coronavirus ont fait flamber la demande d'entrepôts aux Etats-Unis, une tendance qui n'a pas échappé aux fonds d'investissements, qui misent gros sur ce marché.

"C'est une bataille folle pour trouver un emplacement adapté pour les clients", explique Michael Schipper, du courtier Blau & Berg, spécialiste de l'immobilier commercial dans le New Jersey et à New York, "pour dénicher un bien à vendre."

Le taux d'espace libre ne cesse de chuter depuis un an et demi, et atteint désormais 3,4%, bien qu'aient été livrés plus de huit millions de mètres carrés de nouveaux entrepôts au premier trimestre 2022, selon la société immobilière Jones Lang LaSalle.

La demande est telle qu'en six ans seulement, les prix à l'achat ont été multipliés par 3 ou 4 dans la région que couvre Michael Schipper, au nord du New Jersey. A la location, le tarif moyen a augmenté de 22% aux Etats-Unis en deux ans, selon le cabinet Beroe.

"La logistique et la distribution pour le commerce électronique sont les catalyseurs de ce besoin d'espace sur le marché américain", indique Beroe, qui précise que la demande dépasse l'offre depuis 18 mois.

«Last mile»

En outre, à la différence des sites de stockage traditionnels, la préparation des commandes passées sur internet nécessite des entrepôts avancés technologiquement, souligne Mark Manduca, responsable de l'investissement chez GXO, qui propose des solutions logistiques aux entreprises.

Ces équipements, qui requièrent des investissements massifs, permettent "d'améliorer l'efficacité d'un site et d'accélérer les activités de l'entrepôt pour répondre à la demande de livraison le jour même", explique Beroe.

Inventée par Amazon, la nouvelle norme de la livraison immédiate s'est imposée aux grands concurrents du géant de Seattle, qui ont dû s'aligner.

Derrière le géant de Seattle, "beaucoup d'entreprises ont accéléré le développement de leur offre en ligne", souligne Mark Manduca. "Ce sont elles qui tirent la demande d'entrepôts pour le dernier kilomètre", le "last mile", c'est-à-dire qui permettent de desservir directement la destination finale.

La tyrannie de la livraison instantanée a ainsi obligé de nombreuses marques à multiplier les lieux de stockage pour se rapprocher des clients, en particulier dans des zones urbaines où l'immobilier était déjà cher.

La pandémie a stimulé un mouvement qui était déjà à l’œuvre, en faisant bondir de 56% le chiffre d'affaires du commerce électronique entre début 2020 et début 2022.

Bientôt une correction ?

Autre effet Covid, la grande pagaille logistique provoquée par les confinements et restrictions sanitaires. "On a eu des containers aux mauvais endroits, des problèmes d'approvisionnement et, plus récemment, des stocks trop importants", rappelle Mark Manduca.

Pour limiter ces risques, dit-il, beaucoup d'entreprises "cherchent des lieux de production plus proches" de leurs marchés, "ce qui augmente la demande d'entrepôts".

"Nous observons un bond des sociétés qui augmentent leurs stocks pour atténuer les problèmes d'approvisionnement" et cherchent donc des espaces supplémentaires pour les entreposer, a déclaré, en avril, Jon Gray, le numéro deux de la société d'investissement Blackstone.

Blackstone a investi massivement dans le secteur, et possède actuellement pour 170 milliards de dollars d'entrepôts. Il rivalise désormais avec Prologis, le numéro un mondial.

D'autres géants du capital-investissement, tels KKR, Carlyle, Apollo ou le Suédois EQT ont tous racheté des sites pour surfer sur la vague du "warehousing" (stockage en entrepôt).

"Les perspectives du marché des entrepôts sont positives à long terme, mais il va falloir faire une pause", prévient Michael Schipper, selon qui le resserrement des conditions de crédit, en cours actuellement, pourrait jouer. "Vous ne pouvez pas continuer sur cette trajectoire indéfiniment."

Parmi les signes d'une possible correction, la décision d'Amazon de sous-louer ou renégocier le loyer de plus de 2,7 millions de mètres carrés d'entrepôts.

"Vous allez voir la demande baisser et les loyers stopper leur hausse à ce rythme", a prévenu, dans le Wall Street Journal, Ward Fitzgerald, directeur général d'EQT Exeter, filiale d'EQT.

"La question", selon Michael Schipper, "c'est combien, et pendant quelle durée. Personne n'a la réponse."


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com