Donald Trump, dernière ligne droite au pas de charge

Le président américain Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral à l'aéroport du comté de Waukesha. (AFP)
Le président américain Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral à l'aéroport du comté de Waukesha. (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 25 octobre 2020

Donald Trump, dernière ligne droite au pas de charge

  • Donald Trump a enchainé samedi trois meetings de campagne en une seule journée. Et affiché sa volonté de continuer sur ce rythme effréné jusqu'à l'élection du 3 novembre
  • Pour l'heure, le président américain fonce, avec son indéniable énergie en bandoulière, invoquant sans relâche le souvenir du finish victorieux de 2016.

WAUKESHA : Plus de 3.000 km à bord d'Air Force One, du sud de la Floride à Washington en passant par la Caroline du Nord, l'Ohio, et le Wisconsin.

Donald Trump a enchainé samedi trois meetings de campagne en une seule journée. Et affiché sa volonté de continuer sur ce rythme effréné jusqu'à l'élection du 3 novembre.

Si l'on en croit les sondages, la victoire tend les bras à son rival démocrate Joe Biden. Ce coup d'accélérateur sera donc pour l'ancien homme d'affaires soit le déclencheur d'une autre surprise colossale, soit le dernier tour de piste.

Pour l'heure, le président américain fonce, avec son indéniable énergie en bandoulière, invoquant sans relâche le souvenir du finish victorieux de 2016.

"Comme un homard!"

A Lumberton, en Caroline du Nord, une scène a été aménagée au milieu d'un champ. Un immense drapeau américain accroché entre deux grues hydrauliques flotte au vent.

Il entre en scène en début d'après-midi, sous un soleil de plomb.

"Je vais finir comme un homard!", lance-t-il dans les rires. "Est-ce que quelqu'un aurait un peu de crème solaire pour votre président?".

Les sondages? Il s'en sort par cette forme de roublardise dont il use souvent pour mettre l'auditoire de son côté.

"Lorsqu'ils sont en ma faveur, je les aime, je les mentionne tout le temps, je dis qu'ils sont fantastiques. Lorsqu'ils ne sont pas en ma faveur, je n'en parle pas".

Quatre heures plus tard, il est à Circleville, dans l'Ohio, plus au nord. Ciel gris, le froid est tombé. Il a enfilé un manteau. L'audience est moins réactive. Il est moins joueur aussi.

Dans la soirée il retrouve Waukesha (Wisconsin), pas loin du lac Michigan.

La foule, compacte, est au rendez-vous malgré le froid automnal qui pique (température proche de zéro).

"Si on gagne le Wisconsin, on a gagné, c'est fini!", lance Trump, qui a retrouvé son énergie de début de journée.

Une nouvelle fois, il met en scène sa performance. "Il faut voter hein! Moi, je suis ici à je ne sais pas quelle heure de la nuit. Et il fait un froid polaire! Si je ne gagne pas cet Etat, je vais revenir et je serai très en colère contre vous!".

Lumberton, Circleville, Waukesha: au-delà des hauts et des bas du show présidentiel, la foule retrouve toujours son enthousiasme lorsque sortent, à plein volume, les premières notes de "Y.M.C.A." des Village People, qui conclut tous les meetings. Les quelques mouvements de danse présidentiels sont devenus un incontournable, qui a aussi enflammé TikTok.

"On a jamais vu ça!"

Tout est fait pour marquer le contraste avec son rival démocrate, qui, est de fait, spectaculaire.

A l'annonce de cette journée-marathon, l'un des porte-parole de la Maison Blanche, Ben Williamson, soulignait que Donald Trump se serait rendu "dans plus d'Etats en une seule journée que Joe Biden au cours de toute cette semaine".

Lorsqu'il se déplace à l'arrière d’Air Force One pour un bref échange les journalistes qui l'accompagnent, le président se charge lui-même d'accentuer le contraste.

Affichant un visage décontracté, il s'amuse à l'idée de pousser jusqu'à cinq par jours. "Vous pensez que Joe Biden pourrait en faire cinq par jour? Je ne crois pas..."

Sous couvert d’anonymat, un haut responsable de la Maison Blanche résume ainsi l'équation de la dernière ligne droite: “La campagne Biden pense qu’avec une stratégie d’attente ils peuvent surfer sur les sondages positifs et l’emporter. On verra si cela fonctionne...”

 

"Covid! Covid! Covid!"

Message central de ces rassemblements? Le Covid-19 appartient presque déjà au passé.

Donald Trump, qui aime brandir les scénarios apocalyptiques en évoquant les mouvements de contestation ou l'immigration, devient le plus optimiste des dirigeants dès qu'il s'agit de la pandémie.

Il se moque des mises en garde de Joe Biden sur les difficiles semaines et mois à venir. "Vous l’avez entendu l’autre soir? +L’hiver sera sombre+", lance-t-il d’une voix traînante. “Ils sait trouver les mots qui inspirent ce type...”.

Il promet un proche retour à la normale, "avec ou sans vaccin", sans, à aucun moment, dire comment.

Il dénonce l'attitude des médias: "J’allume la télévision et tout ce que j’entends c’est Covid! Covid! Covid!", s'égosille-t-il.

"Au fait, je l’ai eu et je suis là", ajoute-t-il sans un mot sur le lourd bilan de la pandémie (près de 225.000 morts) et la cascade d'indicateurs inquiétants qui repartent à la hausse depuis quelques jours.

Arrivé à la Maison Blanche peu après une heure du matin dimanche, il devait s'envoler de nouveau, avant midi. Cette fois pour le New Hampshire.

Comme il y a quatre ans, Donald Trump a fait de son omniprésence sur les estrades de campagne l'alpha et l'omega de sa stratégie. Pourtant, si l'on en juge les sondages, notoirement stables depuis plusieurs mois, elle semble cette fois moins payante.

"Il y a une forme de saturation", explique à l'AFP Julian Zelizer, professeur de sciences politiques à l'université de Princeton.

"C'était nouveau en 2016. Aujourd'hui il est au pouvoir, au beau milieu d'une crise majeure, et cela sonne différemment".

Est-ce pour autant un exercice futile? Pas si vite, répond ce spécialiste de l'histoire politique américaine.

"Ce serait une erreur de balayer d'un revers de manche le possible impact (de ces meetings), même s'il est clairement derrière."


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Short Url
  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.