Les Etats-Unis et le Maroc lancent le plus large exercice militaire en Afrique

Le général de division marocain Belkhir el-Farouk (à droite), commandant de la zone sud, et le général de l'armée américaine Christopher Cavoli (à gauche), commandant général de l'armée américaine pour l'Europe et l'Afrique, inspectent une garde d'honneur à leur arrivée pour l'armée du «African Lion», à l'aéroport militaire de Grier Labouihi, dans le sud-est du Maroc, le 9 juin 2021. (AFP)
Le général de division marocain Belkhir el-Farouk (à droite), commandant de la zone sud, et le général de l'armée américaine Christopher Cavoli (à gauche), commandant général de l'armée américaine pour l'Europe et l'Afrique, inspectent une garde d'honneur à leur arrivée pour l'armée du «African Lion», à l'aéroport militaire de Grier Labouihi, dans le sud-est du Maroc, le 9 juin 2021. (AFP)
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Publié le Lundi 20 juin 2022

Les Etats-Unis et le Maroc lancent le plus large exercice militaire en Afrique

  • Le numéro deux de l'armée marocaine, le général Belkhir El Farouk, a appelé lundi dans un discours à faire face aux «défis sécuritaires»
  • Ces manoeuvres annuelles vont se dérouler jusqu'au 30 juin essentiellement au Maroc mais aussi en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, a indiqué le commandement américain pour l'Afrique (Africom)

AGADIR: Les Etats-Unis et le Maroc, pays hôte, ont lancé lundi à Agadir (sud) l'exercice militaire "African Lion 2022", le plus large sur le continent africain, dans un climat de tension régionale avec l'Algérie voisine.

Ces manoeuvres annuelles vont se dérouler jusqu'au 30 juin essentiellement au Maroc mais aussi en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, a indiqué le commandement américain pour l'Afrique (Africom).

Elle mobilisent plus de 7 500 soldats originaires de dix nations, dont le Brésil, le Tchad, la  France et le Royaume-Uni. Y participent des observateurs militaires en provenance de l'Otan et d'une quinzaine de "pays partenaires" dont, pour la première fois, Israël.

"African Lion" a notamment pour objectif de "renforcer nos capacités communes de défense pour contrer les menaces transnationales et les organisations extrémistes violentes", a précisé un communiqué d'Africom.

De son côté, le numéro deux de l'armée marocaine, le général Belkhir El Farouk, a appelé lundi dans un discours à faire face aux "défis sécuritaires".

Au Maroc, ces manoeuvres terrestres, aéroportées, aériennes, maritimes et de décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) auront lieu à Kénitra, près de Rabat, et dans plusieurs régions du sud, notamment à Mahbès, à la frontière algérienne, selon l’état-major des Forces armées royales (FAR) marocaines.

Comme en 2021, sont prévus des sauts de troupes aéroportées et des tirs d'artillerie dans le désert, à la lisière du Sahara occidental, non loin de Tindouf, la base des indépendantistes sahraouis du Front Polisario en Algérie.

La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario, soutenu par Alger.

Les indépendantistes sahraouis veulent un référendum d'autodétermination tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.

Dans le cadre d'un accord négocié par l'ex-président américain Donald Trump, les Etats-Unis ont reconnu en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur ce vaste territoire désertique, en contrepartie d'une reprise des liens diplomatiques entre le Maroc et Israël.

L'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en juin 2021, accusant Rabat d'"actes hostiles" et dénonçant sa coopération militaire et sécuritaire avec "l'entité sioniste" (Israël).


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.