Inflation : Promotions et comparateurs en ligne ont la cote

Au total, 56% des Français «comparent les prix sur internet» au moment d'acheter un produit et 92% d'entre eux le font «au global». (Photo,  AFP)
Au total, 56% des Français «comparent les prix sur internet» au moment d'acheter un produit et 92% d'entre eux le font «au global». (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 juin 2022

Inflation : Promotions et comparateurs en ligne ont la cote

  • Selon l'Insee, l'augmentation des prix des produits alimentaires s'élevait à 4,3% sur un an le mois dernier
  • Au total, 56% des Français «comparent les prix sur internet» au moment d'acheter un produit et 92% d'entre eux le font «au global»

PARIS : Trouver le panier le moins cher, des promotions importantes sur des produits du quotidien : face à l'inflation, les Français ont davantage recours aux comparateurs de prix et aux applications recensant des réductions pour faire des économies.

"Les Français sont très attentifs au prix et aux promotions" depuis la guerre en Ukraine et la baisse du pouvoir d'achat, assure Franck Lehuédé, du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc).

Selon l'Insee, l'augmentation des prix des produits alimentaires s'élevait à 4,3% sur un an le mois dernier.

Au total, 56% des Français "comparent les prix sur internet" au moment d'acheter un produit et 92% d'entre eux le font "au global" (sur internet ou en magasin), selon l'enquête "Tendances de consommation" réalisée par le Crédoc en mars.

En outre, près d'un Français sur deux (48%) déclarent "réduire leurs dépenses de consommation par rapport à ce qu'ils prévoyaient en début d'année", conséquence directe de la hausse des prix, déclare à l'AFP M. Lehuédé. C'est le plus souvent le cas "des ménages modestes, des familles", précise-t-il.

Mais pour Guillaume Durand, directeur France et Belgique de Shopmium, application de cashback permettant aux consommateurs d'être remboursés d'une partie de leurs achats en magasin, "personne n'est contre le fait de faire des économies".

30% des utilisateurs de l'application sont issus de CSP+, selon lui.

"Avant, on voyait les promophiles, qui avaient des classeurs remplis de coupons promotionnels, maintenant, ce profil laisse sa place au consommateur lambda" qui veut optimiser son budget alimentaire.

L'application Shopmium, qui permet aux marques partenaires de proposer des réductions à ses utilisateurs, a récemment vu bondir son nombre d'inscrits : à la fin mars 2022, l'entreprise comptait 7 millions d'utilisateurs, ce qui correspond à une hausse de 23% des inscriptions ce trimestre par rapport au premier trimestre 2021, assure M. Durand.

Au total, 4,5 millions d'euros ont été remboursés aux utilisateurs de Shopmium en 2021.

"Les remises permettent de continuer à se faire plaisir, selon M. Durand, on voit que les +snacking+ sont toujours achetés", même s'ils sont moins essentiels que d'autres aliments.

Même constat chez France Verif, un assistant d'achats proposant un comparateur de prix. La plateforme, qui compte 450.000 utilisateurs, a constaté un afflux entre avril et mai 2022 de recherches de "meilleurs prix, coupons de réductions ou bons d'achat" sur le secteur alimentaire : +81% (72% tous secteurs confondus), selon son chargé de communication.

 "Gisement de pouvoir d'achat"

Où chercher les bons plans ? Le numérique "peut être vu comme le meilleur moyen de trouver un commerce proposant des prix compétitifs sur tel ou tel produit", dit-il. La chasse aux petits prix peut sembler plus facile à réaliser en ligne.

Mais sur l'alimentaire, "67% du total des recherches concernent des bons d'achat à faire valoir en magasins physiques", et non sur internet.

Le retour important des clients dans les magasins physiques avec la fin des restrictions sanitaires a pesé sur l'e-commerce alimentaire : il accuse une baisse de 4,3% au 1er trimestre 2022, selon les panélistes.

Pour le cabinet d'études spécialisé IRI, les consommateurs faisant leurs courses en ligne ont tendance à mieux contrôler leur budget et faire moins de folies. Ils réalisent moins d'achats coup de tête (4%, contre 16% dans les magasins physiques). Et peuvent éliminer plus facilement des produits en cas de montant final un peu trop salé : un panier en ligne est plus facile à vider qu'un caddie, relève Franck Lehuédé.

Bien que l'augmentation des coûts de transport et des matières premières pèse sur leurs finances, "les enseignes de la grande distribution continuent à faire des promotions", affirme Laurent Landel, président de Bonial, entreprise française recensant les catalogues de promotions de chaînes de magasins.

"Certains hypermarchés proposent entre 500 et 1.000 promotions chaque semaine", assure-t-il. Un "prétexte" pour attirer plus de clientèle. Avec à la clef un chiffre d'affaires où les promotions prennent de plus en plus de place : plus de 20% des ventes se font dans ce cadre, selon lui.

Du côté des consommateurs, la chasse aux promos et les comparateurs de prix représentent "un gisement de pouvoir d'achat non négligeable", dit M. Landel. Mais cela "prend du temps".

 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.