Soudan: Jugé pour coup d'Etat, Béchir risque la peine de mort

L'ex-président soudanais Omar el-Béchir comparaît mardi devant la justice à Khartoum, où il risque la peine de mort pour son coup d'État de 1989. (Khaled DESOUKI/AFP)
L'ex-président soudanais Omar el-Béchir comparaît mardi devant la justice à Khartoum, où il risque la peine de mort pour son coup d'État de 1989. (Khaled DESOUKI/AFP)
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Publié le Lundi 20 juillet 2020

Soudan: Jugé pour coup d'Etat, Béchir risque la peine de mort

  • Il s'agit d'un procès inédit dans le monde arabe, car jamais l'auteur d'un putsch réussi n'avait été jugé dans l'histoire récente
  • constitutionnel et sera jugée pour ce crime ; cela sauvegardera la démocratie soudanaise »

KHARTOUM: L'ex-président soudanais Omar el-Béchir comparaît mardi devant la justice à Khartoum, où il risque la peine de mort pour son coup d'État de 1989 contre le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi.

Il s'agit d'un procès inédit dans le monde arabe, car jamais l'auteur d'un putsch réussi n'avait été jugé dans l'histoire récente.

M. Béchir sera dans le box des accusés avec 10 autres militaires et six civils, parmi lesquels ses anciens vice-présidents Ali Osman Taha et le général Bakri Hassan Saleh. Après une instruction menée par le bureau du procureur, il sera jugé par une cour spéciale composée de trois juges.

Son procès et celui de 16 co-accusés intervient alors que le gouvernement de transition post-révolutionnaire du Soudan a lancé une série de réformes, dans l'espoir de rejoindre pleinement la communauté internationale.

 « Omar el-Béchir et Bakri Hassan Saleh ont refusé totalement de coopérer lors de l'instruction mais ils seront présents au tribunal », a affirmé à l'AFP Moaz Hadra, un des avocats à l'origine de la procédure contre le dictateur déchu.

Le Soudan s'est également engagé à livrer Béchir à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu'il soit jugé pour crimes de guerre et génocide dans le cadre du conflit au Darfour en 2003-2004, qui a fait 300.000 morts et des millions de déplacés.

« Ce procès sera un avertissement à toute personne qui essaiera de détruire le système constitutionnel et sera jugée pour ce crime. Cela sauvegardera la démocratie soudanaise. Nous espérons ainsi clore l'ère des putschs au Soudan », a plaidé l'avocat.

« C'est la première fois que quelqu'un qui commet un coup d'État est traduit en justice. Nous avons des preuves très solides et nous les présenterons à la cour », a-t-il ajouté.

Le 30 juin 1989 au petit matin, la radio annonçait le coup d'État au Soudan. L'armée fermait l'aéroport, procédait à l'arrestation des principaux dirigeants politiques et suspendait les institutions, notamment le Parlement. Le colonel Béchir, devenu ensuite général, est resté au pouvoir pendant 30 ans. Renversé le 11 avril 2019 après un mouvement de contestation populaire qui a duré quatre mois, il est depuis emprisonné.

Un procès « politique »

Pour l'ex-général de police Salah Mattar, qui fut chef de la sécurité intérieure en 1989, ce procès est un soulagement. « J'avais observé six mois avant le coup d'Etat des mouvements et des réunions du Front National Islamique et fait un rapport au ministre de l'Intérieur Moubarak al-Mahdi, mais il l'a ignoré. Après le coup j'ai été chassé avec six hauts gradés de la police ». 

Les accusés auront 150 avocats pour les défendre, a expliqué l'un d'eux, Me Hachem al-Gali.

« Pour nous il s'agit d'un procès politique qui se cache derrière la loi. Ce procès va se dérouler dans un environnement hostile de la part du système judiciaire envers les accusés et nous pourrons le prouver », a-t-il expliqué.

Pour lui, ce procès n'a pas lieu d'être car les faits se sont déroulés il y a plus de 10 ans.

Parallèlement, l'avocat met en avant le bilan politique d'Omar el-Béchir, qui a signé en 2005 un accord de paix avec les rebelles du sud cautionné par l'ONU, la Ligue arabe, l'Union européenne et l'Union africaine.

Cependant, il y aura un grand absent à ce procès, le cerveau du coup, l'islamiste Hassan Tourabi.

Ce dernier, qui a longtemps été le mentor de M. Béchir, est mort en 2016.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.