La France et le Moyen-Orient doivent collaborer pour faire avancer la technologie

(Kenzo TRIBOUILLARD/AFP)
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Publié le Mardi 21 juillet 2020

La France et le Moyen-Orient doivent collaborer pour faire avancer la technologie

La France et le Moyen-Orient doivent collaborer pour faire avancer la technologie
  • « Il existe beaucoup de potentiel de codéveloppement et de co-création au Moyen-Orient, et nous sommes prêts à travailler avec nos partenaires et nos clients pour créer ensemble de nouvelles technologies »
  • « Sous la présidence d’Emmanuel Macron, on s'est vraiment attaché à faire de la technologie le moteur de l'économie »

J'ai écrit cet article le 14 juillet à l'occasion de la Fête nationale française, le jour de la prise de la Bastille, un moment chargé d'histoire pour la France, l'Europe et le monde entier. Beaucoup de personnes au Moyen-Orient connaissent bien l’Histoire de la France, ils connaissent également sa culture, grâce à son rayonnement artistique, ou encore la présence d’institutions comme le Louvre Abu Dhabi.

J’aime bien me projeter vers l’avenir et me pencher sur une question différente et primordiale de nos jours : la place de la science et la technologie. La France a une riche histoire d'innovation scientifique. Avez-vous entendu parler de René Descartes, Marie Curie ou Louis Pasteur ? La France est au cœur du progrès technologique depuis de nombreuses années. C’est grâce en partie à ses centres d’apprentissage, comme la Sorbonne et l’École normale supérieure (ENS). Mais c'est aussi dû à sa volonté naturelle de progresser et de réinventer de nouveaux concepts. À titre d'exemple, la France est le troisième pays, après la Russie et les États-Unis, à avoir lancé son propre satellite spatial, en 1965.

Aujourd'hui, la France a la possibilité d'en faire encore plus dans ce domaine. Ce pays est considéré comme la Silicon Valley de l'Europe, et voici pourquoi.

Tout d'abord, la France a investi de manière significative dans le capital humain français et étranger : le pays compte plus de 75 000 doctorants, dont plus de 40% n’ont pas la nationalité française (beaucoup sont originaires du Moyen-Orient et d'Afrique).

Par ailleurs, en France, l’innovation et l’attrait pour les révolutions technologiques sont un état d'esprit. Une enquête réalisée en 2018 a révélé que 50% des jeunes français âgés de 18 à 24 ans et 70% des étudiants de l'École polytechnique - une école d’ingénieurs phare - souhaitent travailler pour des start-up en tant qu'entrepreneurs et pousser à plus de développements technologiques (« entrepreneur » selon la définition théorisée par l'économiste français Jean-Baptiste Say).

La troisième transformation a été apportée par le gouvernement. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, on s'est vraiment attaché à faire de la technologie le moteur de l'économie. Le pays offre des visas French Tech aux fondateurs, aux employés et aux investisseurs, et le financement du développement technologique est plus facile d'accès. La France cherche à attirer les meilleurs scientifiques et ingénieurs du monde à Paris et dans le reste du pays, à leur donner les outils et les plateformes adéquates pour faire de nouvelles découvertes, et les diffuser dans le monde entier. Je dirais même que l’ouverture de la France contraste avec nos voisins de l’Ouest – la France profite à la fois d’être au cœur de l’Europe et de mener une politique internationale accueillante.

C’est ce que nous avons réalisé dans cette entreprise. L'histoire et l'héritage de Schneider Electric sont français, mais nous avons adopté une approche mondiale. Et je suis convaincu que nous verrons davantage d'entreprises technologiques françaises adopter notre stratégie dans les années à venir.

Ce qui me réjouit au plus haut point, ainsi que de nombreux collègues dirigeants d'entreprises originaires de France, c'est le potentiel de partenariats au Moyen-Orient. Les gouvernements de la région redoublent d'efforts pour promouvoir la science comme moteur clé de la croissance économique. Ils investissent dans plus d'universités– avec par exemple l'Université Paris Sorbonne Abou Dhabi – et ils cherchent à promouvoir les start-up qui accéléreront le développement et fourniront de nouveaux emplois passionnants aux jeunes de la région.

Mon point de vue est simple, nous faisons plus en collaborant et en partageant nos connaissances. Nous le faisons avec nos 5 000 partenaires à travers la région, et nous faisons de même avec nos clients. Il existe beaucoup de potentiel de codéveloppement et de co-création, et nous sommes prêts à travailler avec nos partenaires et nos clients pour créer ensemble de nouvelles technologies.

Saudi Vision 2030 ainsi que d’autres initiatives ambitieuses au Moyen-Orient permettent déjà d’affirmer que l’avenir de la région sera propulsé par la technologie. Mais nous y arriverons plus rapidement en nous unissant pour travailler ensemble, entreprises de France et du Moyen-Orient, soutenues par nos gouvernements respectifs.

Je vais vous laisser avec une dernière pensée. Ce ne sont pas mes paroles, mais celles de Khaldoon al-Moubarak, président de l'Autorité des Affaires exécutives d'Abou Dhabi, qui a partagé son point de vue sur les relations de la France avec les Émirats arabes unis le mois dernier. Je voudrais que ce soit vrai pour tout le Moyen-Orient… « En tant que pays dont la prospérité continue dépend d'une économie diversifiée et fondée sur la connaissance, nous recherchons à investir dans des projets dans lesquels une éducation de classe mondiale, un échange d'expertise et un développement des compétences professionnelles sont essentiels. Nous trouvons avec la France un partenaire qui est fondamentalement aligné sur cette priorité. L'amitié entre la France et les Émirats arabes unis représente la référence en matière de coopération avec nos partenaires internationaux. »

Caspar Herzberg est président de Schneider Electric Afrique et Moyen-Orient.

Les opinions exprimées dans cette rubrique par leurs auteurs sont personnelles, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.