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L’une des plus grandes crises internes auxquelles les États-Unis ont fait face au fil des ans est le franchissement illégal par des migrants de leur longue frontière avec le Mexique. À la lumière de l’augmentation continue de ces chiffres, l’ancien président américain, Donald Trump, a imposé des mesures drastiques, notamment la construction d’un long mur séparant les deux pays et le retour des candidats à l’immigration au Mexique en attendant qu’une décision soit prise quant à leur demande.
Cependant, depuis que Joe Biden a pris ses fonctions, le nombre de migrants traversant illégalement la frontière mexico-américaine a augmenté.
L’administration Biden était déterminée à mettre fin à toutes les politiques d’immigration et à tous les programmes d’exécution établis par l’ancien président en assouplissant les mesures aux frontières, en arrêtant la construction du mur et en levant les restrictions imposées à ceux qui entrent illégalement dans le pays. Elle a également suspendu le programme «Rester au Mexique» dans l’attente d’une décision de la Cour suprême des États-Unis, qui s’est prononcée la semaine dernière en faveur de la fin de cette politique.
Le président Biden semble faire fi des conditions économiques et sanitaires des citoyens américains et des personnes qui résident dans le pays en raison de la pandémie de Covid-19, de la hausse du taux d’inflation et des conséquences économiques du soutien fourni par les États-Unis à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
En 2021, le nombre de passages frontaliers illégaux a atteint 1,7 million, un record selon un rapport publié par Politico. Le rapport ajoute que plus de personnes sont susceptibles de traverser la frontière cette année, selon une nouvelle analyse. Cela aggraverait la crise le long de la frontière mexicaine au Texas, en Arizona et en Californie.
Au début du mois de juin, les organismes gouvernementaux ont signalé avoir rencontré plus d’1,2 million de migrants le long de la frontière en 2022. Ce nombre devrait doubler avant la fin de l’année.
Cependant, malgré ces chiffres record, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a envoyé en avril un mémorandum aux parties intéressées pour fournir des détails supplémentaires sur le «plan global de l’administration en vue de gérer l’augmentation des non-citoyens à la frontière sud-ouest des États-Unis». Il déclare que son ministère avait mis en œuvre une stratégie approfondie et délibérée pour sécuriser les frontières et mettre en place un système d’immigration sûr, ordonné et humain.
«Au début du mois de juin, les organismes gouvernementaux ont signalé avoir rencontré plus d’1,2 million de migrants le long de la frontière en 2022.» - Dalia al-Aqidi
«Après avoir hérité d’un système d’immigration brisé et démantelé, le Département de la sécurité intérieure a, depuis janvier 2021, efficacement géré un nombre sans précédent de non-citoyens cherchant à entrer aux États-Unis et il a interdit l’entrée de drogues et entravé les opérations de contrebande plus que jamais par le passé», peut-on lire dans le mémorandum.
Si vous examinez la question du point de vue de la sécurité, vous constaterez que les passages frontaliers illégaux constituent une menace importante pour la sécurité nationale des États-Unis. Il n’existe aucun moyen fiable ou efficace de vérifier les antécédents de ces personnes ou les pays dont elles sont originaires. Par conséquent, plusieurs d’entre elles pourraient être des terroristes, des assassins, des criminels, des fugitifs recherchés par la justice ou des trafiquants de drogue.
Selon Fox News, les républicains de la Commission sénatoriale des relations étrangères ont publié le mois dernier un rapport intitulé Biden et la crise frontalière: passer en revue les politiques qui poussent à l’immigration clandestine. Le rapport établit un lien entre les politiques de l’administration Obama et celles mises en œuvre sous Biden, soulignant comment les politiques de ce dernier ont «incité à l’immigration illégale et sapé la capacité des forces de l’ordre américaines à sécuriser nos frontières».
«Les politiques désastreuses en matière d’immigration et de frontières sous l’administration Biden, combinées au nombre croissant de migrants en provenance de l’hémisphère occidental et aux tactiques de contrebande et de trafic d’êtres humains des organisations criminelles transnationales en perpétuelle évolution, ont des répercussions néfastes sur la sécurité des États-Unis», ajoute le rapport.
Il est bien connu que les cartels facturent entre 10 000 et 20 000 dollars (1 dollar = 0,98 euro) par personne pour une entrée illégale aux États-Unis, ce qui en fait une activité extrêmement rentable.
Les forces de l’ordre de San Antonio, au Texas, ont découvert la semaine dernière les corps de dizaines de migrants dans une semi-remorque abandonnée, à la chaleur étouffante. Ils ont été retrouvés sans carte d’identité officielle ni passeport, ce qui rend difficile pour les autorités américaines la tâche d’identifier les victimes et d’informer leurs gouvernements ou leurs familles. Cette terrible tragédie humaine a coûté la vie à quarante hommes et treize femmes. Douze adultes et quatre enfants ont été transportés dans des hôpitaux locaux afin de recevoir des soins pour déshydratation et coup de chaleur.
Cette crise s’ajoute aux nombreux défis auxquels le président Biden est confronté en raison de l’échec de ses politiques qui ont alourdi le fardeau des contribuables, souffrant déjà des prix élevés du carburant, de la nourriture et des biens. Avec la baisse de popularité du président et de la vice-présidente, Kamala Harris, les chances que le parti démocrate garde le contrôle de la Chambre des représentants après les élections de mi-mandat de novembre diminuent et le risque qu’il perde le contrôle du Sénat augmente également.
L’administration aurait alors énormément de mal à mettre en œuvre son programme au cours des deux prochaines années, ce qui signifie que la possibilité qu’elle perde la Maison-Blanche en 2024 augmenterait.
Dalia al-Aqidi est chercheure principale au Center for Security Policy. Twitter: @DaliaAlAqidi
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
