La foi en la démocratie diminue dans la région Mena, selon une enquête menée par BBC News Arabic

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Publié le Jeudi 07 juillet 2022

La foi en la démocratie diminue dans la région Mena, selon une enquête menée par BBC News Arabic

  • Près de vingt-trois mille personnes ont été interrogées en Égypte, en Irak, en Jordanie, au Liban, en Libye, en Mauritanie, au Maroc, au Soudan, en Tunisie et en Palestine sur divers sujets
  • La plupart des personnes sondées sont convaincues que les conditions économiques se détériorent

LONDRES: BBC News Arabic a révélé mercredi les résultats d’une grande enquête menée dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) entre 2021 et 2022.

Près de vingt-trois mille personnes ont été interrogées en Égypte, en Irak, en Jordanie, au Liban, en Libye, en Mauritanie, au Maroc, au Soudan, en Tunisie et en Palestine sur divers sujets, notamment la démocratie, les droits des femmes, l’économie et l’origine ethnique.

Menée entre octobre 2021 et avril 2022, l’enquête a été réalisée par BBC News Arabic en partenariat avec le baromètre arabe, un réseau de recherche basé à l’université de Princeton.

Sam Farah, responsable de BBC News Arabic, déclare: «L’édition 2021/2022 de l’Arab World Survey est essentielle pour nous aider à comprendre ce que les personnes vivant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pensent des problèmes urgents qui affectent leur vie.»

L’un des résultats les plus remarquables est que la foi en la démocratie est en net déclin dans les pays étudiés.

Plus de 50 % des participants en Tunisie, au Soudan, en Jordanie, au Liban, en Irak, en Libye et en Palestine pensent que l’économie de leur pays est faible sous un régime démocratique. C’est l’Irak qui compte le plus grand nombre de personnes ayant perdu foi en la démocratie (72 %).

Cela dit, dans tous les pays interrogés, les gens estiment, pour la plupart, que la démocratie demeure meilleure que les autres systèmes politiques, même si elle connaît des difficultés.

En Mauritanie, en Tunisie, en Libye, au Soudan, au Liban, en Jordanie, en Irak et dans les territoires palestiniens, plus de la moitié des personnes interrogées sont d’accord avec l'affirmation selon laquelle leur pays a besoin de dirigeants compétents, capables de contourner les règles si nécessaire pour faire avancer les choses.

Un autre résultat notable est que les gens sont convaincus que les conditions économiques se détériorent.

Le Liban se place au dernier rang des pays de l’enquête. Moins de 1 % des Libanais interrogés affirment que la situation économique actuelle est bonne.

Globalement, la plupart des personnes interrogées ne s’attendent pas à ce que la situation économique de leur pays s’améliore dans les prochaines années. Un certain optimisme existe néanmoins. Dans six pays, plus d’un tiers des citoyens interrogés déclarent que la situation pourrait s’améliorer dans les deux à trois prochaines années.

Parmi les personnes interrogées, beaucoup ont connu l’insécurité et la pénurie alimentaires et soulignent que, souvent ou parfois, elles n’avaient pas d’argent pour acheter plus de nourriture. La lutte pour continuer de se nourrir est particulièrement visible en Égypte et en Mauritanie, où près de deux personnes sur trois ont déclaré que cela se produisait parfois ou souvent.

De manière générale, les attitudes à l’égard du rôle des femmes dans la région deviennent lentement plus progressistes, à l’exception du Maroc où 49 % des Marocains déclarent que les hommes sont meilleurs en matière de leadership politique que les femmes.

Alors que les attitudes concernant le rôle des femmes s’améliorent, la majorité des participants pensent que la violence à l’égard des femmes augmente. Parmi les participants tunisiens, 60 % sont d’accord avec cette affirmation.

L’enquête suggère également que les gens semblent retrouver leur foi, en particulier les jeunes. Cependant, la confiance dans les chefs religieux diminue. Quarante-sept pour cent des Libanais et 31 % des Soudanais interrogés déclarent ne pas faire confiance aux chefs religieux.

En termes d’attitude à l’égard des dirigeants mondiaux, les politiques du président américain, Joe Biden, pour la région Mena sont considérées comme n'étant guère meilleures que celles de son prédécesseur Trump, mais le retrait américain d’Afghanistan est largement soutenu dans les pays étudiés.

Parallèlement, les décisions politiques du président turc, Recep Tayyip Erdogan, restent populaires dans ces pays.

Enfin, plus d’un tiers des personnes sondées dans tous les pays étudiés à l’exception de l’Égypte conviennent que la discrimination raciale est un problème, particulièrement en Tunisie où le taux est le plus élevé (80 %).

Toutefois, 82 % des Égyptiens affirment qu’il n’y a aucune discrimination raciale à l’égard des personnes de couleur.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.