Les méduses, fléau de la baignade mais trésor de la science

Des gens regardent des méduses du Pacifique à l'aquarium de Monterey Bay à Monterey, en Californie, le 22 septembre 2018 (Photo, AFP).
Des gens regardent des méduses du Pacifique à l'aquarium de Monterey Bay à Monterey, en Californie, le 22 septembre 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 juillet 2022

Les méduses, fléau de la baignade mais trésor de la science

  • Depuis la mi-juin, sur nombre de plages de la Côte d'Azur et de l'île française de Corse, les Pelagia noctiluca, petites méduses violettes présentes partout en Méditerranée, sont ballottées par dizaines par le ressac de la mer
  • Mais espérer s'en débarrasser est illusoire

AJACCIO: Elles sont petites, violettes et leurs piqûres sont incroyablement douloureuses: si les méduses perturbent la baignade sur le littoral méditerranéen, elles recèlent aussi des spécificités physiologiques dont l'étude a fait avancer la science et laisse entrevoir des utilisations multiples.

Depuis la mi-juin, sur nombre de plages de la Côte d'Azur et de l'île française de Corse, les Pelagia noctiluca, petites méduses violettes présentes partout en Méditerranée, sont ballottées par dizaines par le ressac de la mer. Mais espérer s'en débarrasser est illusoire.

Car les méduses, apparues il y a 600 millions d'années, font partie des premiers habitants de la planète.

Constituées de 95 à 98% d'eau, dépourvues de cerveau, capables de flotter et nager mais pas de résister aux courants marins, elles font parties du zooplancton. Et "elles sont présentes toute l'année, dans un courant qui fait le tour de la Méditerranée et a tendance à rester au large", a expliqué à l'AFP Fabien Lombard, enseignant-chercheur au centre d'océanographie de Villefranche-sur-Mer, dans le Sud-Est de la France. "C'est le flux de sud qui les a ramenées sur les côtes".

A Ajaccio, en Corse, elles ont été vues par milliers. Sur la plage Saint-François, au coeur de la ville, Simone Martini, un baigneur italien, a été l'un des nombreux à faire leur douloureuse rencontre: couverts de cellules urticantes, les cnidocytes, les tentacules des méduses ont effleuré son front, libérant de minuscules harpons qui injecte un cocktail de venin.

Piquer pour manger

"Quinze jours après, j'ai toujours une brûlure qui me fait mal par moment", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Ces animaux aveugles piquent tout ce qu'ils touchent pour essayer de manger. Ils injectent des neurotoxines pour immobiliser leur proie, et des enzymes de digestion", explique Fabien Lombard.

Des sites internet permettent de suivre leur présence, comme meduseo.com ou www.frequence-sud.fr/carte-meduses.

Et chacun a sa méthode pour calmer les douleurs d'après-piqûres. "Faire pipi dessus ne sert à rien", assure en riant Fabien Lombard, qui conseille de ne surtout pas "frotter, rincer à l'eau de mer et enlever les cellules urticantes avec du sable mouillé".

Au niveau environnemental, leur prolifération serait telle qu'elle provoquerait une "gélification" des océans, selon un rapport de septembre 2019 du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec).

Une affirmation qui divise la communauté scientifique: "On n'a pas de mesures fiables permettant de dire qu'il y en a plus", précise Fabien Lombard. Tout en reconnaissant que si "dans les années 80-90, à Villefranche-sur-Mer, il y avait 5 à 6 années avec des méduses et les 5-6 années suivantes sans, c'est la 25e année non-stop avec des méduses".

Pour Lovina Fullgrabe, scientifique de la station de recherche sous-marine et océanographique (Stareso) de Calvi en Corse, "la surpêche, qui élimine leurs prédateurs comme les thons ou les tortues, est une des hypothèses" privilégiées pour expliquer cette plus grande fréquence.

Et si l'organisation des Nations unies pour l'alimentation (FAO) recommandait en 2013 de les manger, pour lutter contre leur prolifération, Fabien Lombard met en garde contre l'idée de traiter "ce symptôme d'un déséquilibre dans la mer" plutôt que la maladie originelle, qui est la raréfaction des poissons du fait de la surpêche.

Deux prix Nobel

Mais si ces animaux inquiètent, ils ont aussi permis des avancées scientifiques notables.

En 1913, le prix Nobel de médecine a récompensé des travaux sur le fonctionnement du venin de cousines de méduses qui ont permis de comprendre "le choc anaphylactique": le venin diminue au lieu de renforcer l'immunité des personnes déjà piquées.

"C'était un peu une révolution, jusque-là tout le monde était plutôt dans l'idée que +plus on s'expose à quelque chose, moins on y est sensible+", explique Fabien Lombard.

En 2008, un second prix Nobel, de chimie cette fois-ci, a couronné des travaux sur la capacité de certaines méduses à briller dans le noir, via une protéine. Cette fluorescence a été utilisée par de nombreux biochimistes, biologistes et chercheurs en médecine dans leurs recherches, notamment sur les tumeurs ou la maladie d'Alzheimer, avait souligné en 2008 le comité Nobel.

"Ca a révolutionné la biologie cellulaire en permettant littéralement d'+allumer+ les cellules quand elles s'activent, pour voir comment elles fonctionnent", a résumé Fabien Lombard.

La Nasa a elle embarqué des méduses à bord de vols spatiaux pour étudier leur reproduction en apesanteur, et l’Union européenne a lancé un appel à projets en 2017, "GoJelly", pour étudier comment en tirer profit dans les secteurs de l’alimentation, la fertilisation, la cosmétique ou la dépollution.

Car "les méduses sont pleines de potentiel", assure l'enseignant-chercheur: elles servent comme alimentation de poissons d'aquaculture, engrais ou stabilisant d'humidité des sols pour des cultures comme la vigne dans les Landes, le riz en Chine ou le basilic au Mexique. Leur collagène est utilisé dans les cosmétiques, les couches-culottes ou les tampons hygiéniques, en Israël, et pour assouplir le béton dans des installations antisismiques en Russie, énumère le scientifique.

Pour lui, l'utilisation la plus prometteuse est celle "du mucus de méduse", composé d'une molécule qui "semble favoriser la repousse des cartilages" humains.

A méditer lors de la prochaine baignade.


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.