A Venise, le palais de Sissi sort des oubliettes de l'Histoire

Le palais vénitien de Sissi, la fantasque impératrice Elisabeth d'Autriche, rouvrira enfin ses portes au public le 14 juillet 2022 après des décennies d'abandon. (AFP).
Le palais vénitien de Sissi, la fantasque impératrice Elisabeth d'Autriche, rouvrira enfin ses portes au public le 14 juillet 2022 après des décennies d'abandon. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 11 juillet 2022

A Venise, le palais de Sissi sort des oubliettes de l'Histoire

  • Situés entre la place Saint-Marc et l'embouchure du Grand Canal, donc au coeur de la Sérénissime, ces superbes appartements comptent pas moins de 27 pièces ayant nécessité 22 ans de travaux
  • Quand on lui demande si Sissi reconnaîtrait aujourd'hui «son» palais, il répond avec ironie: «Connaissant l'esprit vagabond de la princesse, reste à savoir si elle serait restée ou si elle aurait encore changé de résidence»

VENISE : En fermant les yeux, on pourrait presque encore sentir son parfum ou entendre le froufrou de ses robes: le palais vénitien de Sissi, fantasque impératrice d'Autriche, rouvrira enfin ses portes au public le 14 juillet après des décennies d'oubli.

Des hauts plafonds de la salle de bal à l'intimité du minuscule boudoir d'Élisabeth d'Autriche, également reine de Hongrie, de Bohême et de Lombardie-Vénétie, le visiteur plonge dans une atmosphère d'un autre siècle et découvre le cadre de vie de celle qui tomba sous les coups d'un anarchiste italien en 1898 à Genève, à seulement 60 ans.

Le boudoir, particulièrement touchant avec "une frise représentant ses fleurs préférées qui étaient les muguets et les bleuets (...) a été entièrement fait pour elle", raconte à l'AFP Jérôme Zieseniss, président du Comité français pour la sauvegarde de Venise, l'organisme qui a intégralement financé les sept millions d'euros de travaux grâce aux dons de généreux mécènes.

"C'est elle qui a vécu le plus longtemps dans ce palais": outre des visites ponctuelles, "elle a passé sept mois de suite ici", précise-t-il à propos de celle qui fut immortalisée au cinéma par Romy Schneider et Ava Gardner. "Elle recevait peu, elle se faisait envoyer des photos de jeunes femmes de toute l'Europe pour se comparer avec elles et voir si elle était encore belle".

Debout devant un portrait de l'impératrice, Andrea Bellieni, directeur du Musée Correr et à ce titre administrateur du palais, révèle que "Sissi, à la personnalité complexe et introvertie, n'aimait pas la vie publique et apparemment aimait sortir de nuit en gondole".

Situés entre la place Saint-Marc et l'embouchure du Grand Canal, donc au coeur de la Sérénissime, ces superbes appartements comptent pas moins de 27 pièces ayant nécessité 22 ans de travaux.

"Il fallait faire sortir cinq administrations parce que ces pièces avaient été transformées en bureaux à la fin de la monarchie (...) Cela n’a pas été très simple", euphémise Jérôme Zieseniss.

Si l'impératrice d'Autriche est son hôte la plus connue, le palais doit sa naissance à l'empereur français Napoléon 1er, devenu roi d'Italie en 1805, même s'il n'y mit lui-même jamais les pieds. Une statue le figurant en empereur romain est néanmoins exposée dans le palais pour rappeler son rôle.

Le Louvre de Venise

"Ensuite, les Autrichiens lui succèdent pendant 50 ans, puis les Savoie (la dynastie qui régna sur l'Italie de 1861 à 1946, NDLR) arrivent, en somme les vrais rois d'Italie, les rois d'Italie italiens", observe avec malice M. Zieseniss.

Quelques semaines avant l'ouverture au public, des artisans de haut vol sont encore à pied d'oeuvre pour mettre la dernière touche aux aménagements, comme Andrea Dal Mas, tapissier de son état et occupé à ajuster le drapé d'un lit à baldaquin.

Quand on lui demande si Sissi reconnaîtrait aujourd'hui "son" palais, il répond avec ironie: "Connaissant l'esprit vagabond de la princesse, reste à savoir si elle serait restée ou si elle aurait encore changé de résidence".

Après ses années de travail acharné, Jérôme Zieseniss, ici comme chez lui, a choisi de raconter les péripéties du lieu dans un livre, "Le Palais royal de Venise - Le joyau caché de Venise", préfacé par l'ancien président-directeur du Louvre Pierre Rosenberg.

Fourmillant d'anecdotes, il relate avec gourmandise l'entrelacs des liens familiaux entre les occupants successifs de ces lieux d'exception.

Dans la chambre de Sissi, il montre du doigt le lit de repos d'Eugène de Beauharnais, "qui était le beau-fils de Napoléon, vice-roi d'Italie et prince de Venise".

"Eugène était marié à Auguste-Amélie de Bavière, qui était la propre tante de Sissi. Donc les dynasties se sont succédé, mais en fait pratiquement c'est toujours la même famille qui reste", note-t-il avec un sourire.

Sur le plan pratique, les salles enfin restaurées du Palais royal sont accessibles avec le billet d'accès au Musée Correr, un complexe muséal surnommé par certains "le Louvre de Venise". Une appellation volontiers acceptée par son directeur car "cet édifice concentre des siècles d'histoire et abrite depuis 1922 le musée de la ville, qui raconte la grande histoire de la Sérénissime".


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Short Url
  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Short Url
  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Short Url
  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

View this post on Instagram

A post shared by El Gouna Film Festival (@elgounafilmfestivalofficial)

Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com