Le sommet de Djeddah sur la sécurité s'achève sur fond d’optimisme américain et régional

Des dirigeants et des représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), des États-Unis, de l'Égypte, de l'Irak et de la Jordanie participent au sommet de Jeddah sur la sécurité et le développement (CCG+3). (AFP)
Des dirigeants et des représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), des États-Unis, de l'Égypte, de l'Irak et de la Jordanie participent au sommet de Jeddah sur la sécurité et le développement (CCG+3). (AFP)
Biden a déclaré que les États-Unis ne se retireraient pas de la région au profit de la Russie, de la Chine et de l'Iran. (AFP)
Biden a déclaré que les États-Unis ne se retireraient pas de la région au profit de la Russie, de la Chine et de l'Iran. (AFP)
Le prince héritier saoudien a appelé l'Iran à coopérer et à ne pas s'ingérer dans les affaires des pays de la région. (AFP)
Le prince héritier saoudien a appelé l'Iran à coopérer et à ne pas s'ingérer dans les affaires des pays de la région. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a été reçu à l'aéroport international Roi-Abdelaziz par le prince héritier Mohammed ben Salmane. (SPA)
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a été reçu à l'aéroport international Roi-Abdelaziz par le prince héritier Mohammed ben Salmane. (SPA)
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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

Le sommet de Djeddah sur la sécurité s'achève sur fond d’optimisme américain et régional

  • L'Arabie saoudite ne dispose d'aucune capacité supplémentaire pour augmenter sa production de pétrole au-delà de 13 millions de barils par jour, selon le prince héritier saoudien
  • Il a également appelé à adopter une approche équilibrée à travers une transition progressive vers des sources d'énergie durables

DJEDDAH: Le sommet de Djeddah sur la sécurité et le développement s'est achevé samedi au King Abdullah International Conference Center. L'Arabie saoudite a déclaré qu'elle ne disposait d'aucune capacité supplémentaire pour augmenter sa production de pétrole au-delà de 13 millions de barils par jour.

Au cours de la réunion bilatérale qui a duré 30 minutes, les dirigeants ont souligné les efforts conjoints déployés pour renforcer les partenariats entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ainsi que l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et les États-Unis.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a inauguré le sommet en souhaitant la bienvenue aux dirigeants présents: le président américain, Joe Biden, le roi Abdallah II ben Al-Hussein de Jordanie, le président égyptien, Abdel Fattah El-Sissi, le Premier ministre irakien, Moustafa Al-Kazimi, le roi de Bahreïn Hamad Al-Khalifa, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le prince héritier du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, le vice-premier ministre d'Oman chargé des relations internationales et de la coopération, Assaad ben Tarek ben Taymour Al-Said, et le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed.

Le prince héritier a déclaré: « Le Royaume a annoncé une augmentation de son niveau de capacité de production à 13 millions de barils par jour, après quoi le Royaume n'aura plus de capacité supplémentaire pour augmenter sa production. »

Il a également abordé le changement climatique, appelant à adopter une attitude équilibrée à travers une transition progressive vers des sources d'énergie durables.

« Les défis environnementaux auxquels le monde est actuellement confronté, en particulier le changement climatique, et la détermination de la communauté internationale à maintenir la température de la Terre conformément aux niveaux fixés par l'Accord de Paris, exigent de les traiter de manière réaliste et responsable », a-t-il déclaré.

Cela permettrait de parvenir à un développement durable, grâce à une « approche équilibrée » et à une « transition progressive et responsable vers des sources d'énergie plus durables, qui tienne compte des circonstances et des priorités de chaque pays », a-t-il ajouté.

T
Le prince héritier a déclaré que pour atteindre la neutralité nette des émissions de carbone, l'Arabie saoudite suit l'approche de l'économie circulaire du carbone, conformément à ses plans de développement. Il a affirmé que le Royaume favorisait la diversification de son économie sans pour autant compromettre la croissance et les chaînes d'approvisionnement, afin de réduire les émissions grâce à l’initiative verte saoudienne et l’initiative verte du Moyen-Orient.

« Nous espérons que ce sommet permettra d'établir une nouvelle ère de coopération conjointe pour approfondir le partenariat stratégique entre nos pays et les États-Unis d'Amérique afin de servir nos intérêts communs et renforcer la sécurité et le développement dans cette région vitale pour le monde entier », a-t-il déclaré.

Lors de son discours d'ouverture du sommet, il a également appelé l'Iran à faire preuve de coopération et à ne pas s'ingérer dans les affaires régionales.

G

Le président américain Joe Biden est intervenu à la suite du discours du prince héritier en affirmant que les États-Unis resteraient un partenaire actif et engagé au Moyen-Orient.

M. Biden, le huitième président américain à se rendre en Arabie saoudite, a également exprimé son optimisme.

« Pour la première fois depuis le 11 septembre, un président américain se rend dans cette région sans que les troupes américaines ne soient engagées dans un combat et une mission de combat dans la région », a-t-il expliqué.

« Pour rétablir la confiance et obtenir de vrais résultats, nous opérerons dans le contexte du Moyen-Orient tel qu'il est aujourd'hui, une région plus unie qu'elle ne l'a été depuis des années, le CCG en est le meilleur exemple. Les anciens adversaires rétablissent des liens diplomatiques et économiques, de nouvelles adhésions se forment et, de plus en plus, le monde voit le Moyen-Orient à travers le prisme de l'ouverture d'une opportunité. » 

« Permettez-moi de dire clairement que les États-Unis vont rester un partenaire actif et engagé au Moyen-Orient. Alors que le monde devient plus compétitif et que les défis auxquels nous sommes confrontés sont plus complexes, il ne fait aucun doute pour moi que les intérêts de l'Amérique sont étroitement liés au succès du Moyen-Orient », a-t-il déclaré.

N
Pour sa part, le prince héritier a déclaré que les principaux défis auxquels le monde a récemment fait face – en raison de la pandémie de Covid-19 et de la situation géopolitique – ont nécessité un effort international plus concerté pour relancer l'économie mondiale et assurer la sécurité alimentaire et sanitaire.

« Les défis environnementaux auxquels le monde est actuellement confronté, notamment le changement climatique, exigent d'y faire face de manière réaliste et responsable afin de parvenir à un développement durable en adoptant une approche équilibrée par le biais d'une transition progressive et responsable vers des sources d'énergie plus durables », a-t-il déclaré.

Il a également affirmé que la croissance de l'économie mondiale était étroitement liée à l'utilisation de toutes les sources d'énergie disponibles, y compris les hydrocarbures, tout en contrôlant leurs émissions grâce à des technologies propres.

« Le Royaume a adopté une approche équilibrée pour atteindre la neutralité carbone zéro, en suivant l'approche de l'économie circulaire du carbone, conformément à ses plans de développement et en permettant sa diversification économique », a-t-il précisé.

T

 

Quant au roi Abdallah II de Jordanie, il déclaré durant le sommet: « Nous devons ici réaffirmer l'importance de parvenir à une solution juste et globale pour la cause palestinienne sur la base de la solution à deux États. »

Il a ajouté: « Il n'y a pas de sécurité, de stabilité et de prospérité dans la région sans une solution qui garantisse la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, pour vivre en paix et en sécurité à côté d'Israël. »

Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a, pour sa part, déclaré: « Il n'est plus acceptable d'avoir parmi les fils de notre nation arabe un réfugié ou une personne déplacée ou touchée par le fléau des guerres et des catastrophes. Il est temps que nos efforts s'unissent pour mettre fin à tous les conflits. »

Le prince héritier a conclu: « Nous sommes optimistes quant au fait que le sommet conduira à la mise en place d'un cadre global pour une nouvelle étape dans laquelle nous donnerons de l'espoir aux jeunes hommes et femmes de la région en leur offrant un avenir radieux où ils pourront réaliser leurs ambitions et offrir au monde notre message et les valeurs nobles dont nous sommes fiers et que nous n'abandonnerons pas. Et nous espérons que le monde les respectera. »


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.