Procès Fifa: Al-Khelaïfi et Valcke fixés sur leur sort vendredi

Nasser Al-Khelaifi assiste à un match de football de Ligue 1 disputé par le PSG et Anger SCO le 2 octobre dernier au PArc des Princes. (AFP).
Nasser Al-Khelaifi assiste à un match de football de Ligue 1 disputé par le PSG et Anger SCO le 2 octobre dernier au PArc des Princes. (AFP).
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Publié le Jeudi 29 octobre 2020

Procès Fifa: Al-Khelaïfi et Valcke fixés sur leur sort vendredi

  • Vendredi, le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone rendra à 13h30 (12h30 GMT) son jugement contre Valcke et Khelaifi
  • Il s'agit du réquisitoire le plus sévère jamais prononcé sur le sol européen dans les multiples affaires qui minent la Fifa, alors que les Etats-Unis ont déjà envoyé deux anciens dirigeants latino-américains derrière les barreaux

LAUSANNE : Premiers hauts dirigeants du football à risquer la prison en Europe dans le cadre du "Fifagate", le patron de beIN et du PSG Nasser Al-Khelaïfi, et l'ancien numéro 2 de la Fifa Jérôme Valcke, connaîtront leur sort vendredi en Suisse dans une affaire de droits télévisés.

Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone rendra à 13h30 (12h30 GMT) son jugement contre les deux prévenus, entendus pendant dix jours en septembre, ainsi que contre un homme d'affaires grec qui n'avait pas comparu pour raisons de santé, Dinos Deris.

Dans cette affaire, premier scandale du football mondial à trouver son épilogue judiciaire en Suisse, le parquet avait requis 28 mois d'emprisonnement contre M. Al-Khelaïfi, 3 ans contre M. Valcke et 30 mois contre M. Deris, avec sursis partiel dans les trois cas.

Il s'agit du réquisitoire le plus sévère jamais prononcé sur le sol européen dans les multiples affaires qui minent la Fifa, alors que les Etats-Unis ont déjà envoyé deux anciens dirigeants latino-américains derrière les barreaux.

Ancien bras droit du patron déchu de la Fifa Sepp Blatter, Jérôme Valcke répond de deux affaires distinctes liées à sa quête d'argent pour assurer un train de vie "de cigale", comme l'a résumé le procureur fédéral Joël Pahud.

 Contrat 'en or'

Dans le premier volet, le parquet lui reproche d'avoir sollicité à l'été 2013 l'aide de Nasser Al-Khelaïfi pour acheter une luxueuse villa en Sardaigne, au moment où beIN négociait la prolongation de ses droits médias en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour les Mondiaux-2026 et 2030.

"Personnalité phare du football", patron du Paris SG et membre du comité exécutif de l'UEFA, a rappelé le parquet, le dirigeant qatari avait acquis la "Villa Bianca" pour 5 millions d'euros, via une société transférée presque aussitôt au frère d'un de ses proches collaborateurs, avant de la mettre à disposition de M. Valcke.

Les deux hommes, qui nient tout "pacte corruptif" et plaident la relaxe, ont martelé face au tribunal qu'il s'agissait d'un arrangement "privé", sans lien avec le contrat de droits TV finalement conclu par beIN avec la Fifa en avril 2014.

Surtout, ils ont tour à tour dépeint un accord "en or" et même "sublime" pour l'instance du football, puisque beIN a payé 480 millions de dollars pour deux Coupes du Monde, soit 60% de plus que pour les Mondiaux-2018 et 2022, alors qu'il était seul en lice.

Peu importe, pour le parquet: M. Valcke aurait dû déclarer le montage autour de la Villa Bianca à la Fifa, et a donc été poussé par le patron de beIN à léser son employeur - deux délits relevant de la "gestion déloyale" et de l'"instigation" à cette infraction.

Corruption abandonnée

Mais la défense de Nasser Al-Khelaïfi n'a cessé de dénoncer une qualification "artificielle", conçue par l'accusation pour "tenter de sauver son dossier", puisqu'elle a dû abandonner la charge de "corruption" après un accord survenu en janvier entre la Fifa et le patron de beIN.

Pour Mes Marc Bonnant, Grégoire Mangeat et Fanny Margairaz, le dirigeant qatari n'a jamais "incité ou encouragé" M. Valcke à quoi que ce soit.

Dans une affaire distincte portant sur des droits télévisés en Grèce et en Italie, l'ancien numéro 2 de la Fifa était jugé pour avoir touché 1,25 million d'euros en trois versements de la part de Dinos Deris.

Il s'agissait cette fois, selon l'accusation, de favoriser l'obtention des droits médias de plusieurs Coupes du monde en Grèce et en Italie.

Partie plaignante dans ces deux dossiers, la Fifa réclame "entre 1,4 et 2,3 millions d'euros" à Jérôme Valcke pour avoir profité pendant 18 mois de la "Villa Bianca". Elle demande par ailleurs 1,25 million d'euros à son ex-secrétaire général et à Dinos Deris.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.