En images: trois morts, plusieurs blessés dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame de Nice

La France à nouveau sous le choc après la décapitation d'au moins une personne à l'église Notre-Dame de Nice. (AFP).
La France à nouveau sous le choc après la décapitation d'au moins une personne à l'église Notre-Dame de Nice. (AFP).
Minute de silence à l'Assemblée nationale en hommages aux victimes de l'attaque de Nice. (AFP).
Minute de silence à l'Assemblée nationale en hommages aux victimes de l'attaque de Nice. (AFP).
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Publié le Jeudi 29 octobre 2020

En images: trois morts, plusieurs blessés dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame de Nice

  • Trois personnes, deux femmes et un homme, ont été tuées ce matin à l'église Notre-Dame de Nice
  • Au moins une des deux victimes aurait été décapitée, dans un nouvel acte de "terrorisme" tel que décrit par le député des Alpes Maritimes Eric Ciotti

ATHÈNES: Trois personnes, deux femmes et un homme, ont été tuées ce matin à l'église Notre-Dame de Nice. Au moins une des deux victimes aurait été décapitée, ce matin vers 9h heure de Paris dans un nouvel acte de "terrorisme" tel que décrit par le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti.

Plusieurs sources parlent d'une décapitation, mais rien ne semble confirmé pour l'heure. Les forces de l'ordre évoquent un "mode opératoire caractéristique", et le maire de Nice, Christian Estrosi, a évoqué le même mode opératoire qui a coûté la vie à Samuel Paty. "Trop c'est trop", a affirmé Christian Estrosi aux médias, depuis les lieux du drame. 

basilique de nice
Le secteur de la basilique Notre-Dame de Nice, bouclé par les forces de l'ordre. (AFP).

L'Assemblée nationale, réunie ce matin pour entériner les mesures du confinement décidé mercredi soir par le président français, Emmanuel Macron, a été suspendue par le président de l'Assemblée, Richard Ferrand.

assemblée nationale
Une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale, en présence du Premier ministre, en hommage aux victimes de l'attaque de Nice juste après le discours de Jean Castex sur le reconfinement. (AFP). 

Une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale, en présence du Premier ministre, en hommage aux victimes de l'attaque de Nice juste après le discours de Jean Castex sur le reconfinement.

Ce dernier a ensuite quitté l'Assemblée précipitamment pour se rendre à la cellule de crise mise en place en urgence par Gérald Darmanin, au ministère de l'Intérieur, place Beauvau à Paris.

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Jean Castex à l'Assemblée quelques minutes après l'attentat de Nice. (AFP). 

 

Le président français, Emmanuel Macron, s'y est rendu à son tour quelques instants plus tard, pour suivre le déroulé des opérations. 

L'auteur des faits a été blessé par balles lorsque les forces de l'ordre sont intervenues. Interpellé, neutralisé et blessé, il répétait en boucle "Allah Akbar", selon plusieurs médias français. Le parquet antiterroriste a été saisi. 

Attaque au couteau à Nice: les faits

Voici ce que l'on sait de cet attentat, qui survient deux semaines après la décapitation de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie dans un collège à Conflans-Saint-Honorine, en région parisienne, assassiné après avoir montré des caricatures de Mahomet aux élèves d'une de ses classes dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.

Que s'est-il passé?

Vers 9h00, un homme a attaqué à l'arme blanche des paroissiens qui se trouvaient à l'intérieur de la basilique Notre-Dame, en plein cœur de Nice, à quelques jours de la fête catholique de la Toussaint, qui célèbre traditionnellement le 1er novembre les saints de l'Église. 

Selon le maire de la ville, Christian Estrosi, l'alerte a été donnée par une personne qui a activé une borne de sécurité, proche de l'église, reliée à la police municipale.

Trois personnes ont été tuées.

Selon des sources proches du dossier, une femme a été égorgée à l'intérieur de l'église par l'auteur de l'attaque, qui a tenté de la décapiter.

Un homme a été trouvé mort, également à l'intérieur de l'église. Une femme blessée au couteau a réussi à s'enfuir pour se réfugier dans un bar tout proche où elle est décèdée peu après.

L'auteur a été rapidement interpellé par des policiers municipaux et nationaux intervenus sur place, selon les premiers éléments de l'enquête. Il a été blessé par balle et transporté à l'hôpital.

Dans un premier temps, des sources policières ont évoqué des blessés, mais en fin de matinée, le bilan de trois morts semblait définitif.

Le service de déminage s'est rendu sur les lieux pour sécuriser le périmètre mis en place par la police.

Qui sont les victimes?

L'une d'entre elles a été identifiée comme le sacristain de la basilique, un laïc âgé d'environ 45 ans, selon le chanoine Philippe Asso.

Les deux autres sont, semble-t-il, deux paroissiennes qui étaient entrées pour prier.

Qui est l'agresseur?

L'homme a crié "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe) avant d'être blessé lors de son interpellation. Il a dit s'appeler "Brahim" et être âgé de "25 ans", selon une source proche de l'enquête. Pour autant, son identité n'était pas encore formellement établie en fin de matinée.

Où en est l'enquête?  

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert immédiatement une enquête pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".


10 septembre: la CGT accuse le gouvernement de tenter de «faire peur»

Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée. (AFP)
Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée. (AFP)
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  • "La dernière cartouche qui reste au gouvernement c'est de rendre impopulaires les mobilisations, c'est de faire peur", a commenté Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur France 3
  • "Et c'est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes"

PARIS: Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée.

"La dernière cartouche qui reste au gouvernement c'est de rendre impopulaires les mobilisations, c'est de faire peur", a commenté Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur France 3. "Et c'est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes".

Son syndicat a annoncé son soutien aux mobilisations du mercredi 10 septembre, considérées comme une "première étape" pour dénoncer les projets budgétaires du gouvernement Bayrou.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait estimé vendredi que "la mouvance d'extrême gauche, d'ultra-gauche, aidée par la CGT" allait "être à l'oeuvre" mercredi et qu'il pouvait y avoir "des actions spectaculaires".

"Le gouvernement cherche à faire monter une forme de pression sur le mouvement, à expliquer qu'il peut déjà être violent", a estimé dimanche sur France 3 le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Il a prévenu que "toute violence qui serait aujourd'hui exercée le 10 ne servirait pas la cause que nous défendons ensemble", mais permettrait au gouvernement de "passer à autre chose et de revenir à une logique purement sécuritaire".

François Bayrou, dont la démission est probable lundi à l'issue du vote de confiance à l'Assemblée nationale, a affirmé sur Brut que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés pour éviter le blocage du pays et les violences".

Blocages à Paris? 

Les autorités s'attendent mercredi à des actions diverses allant de blocages de gares, de raffineries, d'axes de circulation, à des opérations de sabotages de radars automatiques et des manifestations classiques.

Des appels à la grève ont été lancés par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux. Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux.

Les services de renseignements soulignent la difficulté à anticiper l'ampleur de ce mouvement "horizontal" et sans chef.

Sur une place du centre de Paris, une réunion a rassemblé environ 200 à 300 personnes dimanche en début de soirée pour évoquer de possibles actions, avec beaucoup de jeunes parmi les participants, a constaté une journaliste de l'AFP.

Y ont été mentionnés différents types d'actions comme des piquets de grève à la RATP et dans des hôpitaux, de possibles blocages des Halles, de certaines portes de Paris et de lycées, mais aussi des rassemblements et un "bal populaire" en fin de journée dans l'est de la capitale.

Selon un sondage publié par la Tribune dimanche, un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents.

La première raison pouvant expliquer ce mouvement est "la baisse du pouvoir d'achat", selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d'ingénieurs) réalisée les 3 et 4 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes.

 


Un peu moins d'un Français sur deux soutient le mouvement du 10 septembre

Le Premier ministre français François Bayrou pose depuis le balcon de son bureau à l'hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre français, à Paris, le 6 septembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose depuis le balcon de son bureau à l'hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre français, à Paris, le 6 septembre 2025. (AFP)
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  • Un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre
  • Les sympathisants de gauche soutiennent massivement (à 73% pour LFI, 67% pour les écologistes et 61% pour le PS) ce mouvement né sur les réseaux sociaux

PARIS: Un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents, selon un sondage publié par la Tribune Dimanche.

La première raison pouvant expliquer ce mouvement serait par ailleurs "la baisse du pouvoir d'achat", selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d'ingénieurs) réalisée du 3 au 4 septembre auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Les sympathisants de gauche soutiennent massivement (à 73% pour LFI, 67% pour les écologistes et 61% pour le PS) ce mouvement né sur les réseaux sociaux, et dans une moindre mesure (à 58%) ceux du Rassemblement national, selon l'enquête.

A l'inverse, le mouvement est rejeté à 73% par les sympathisants Renaissance-Horizons-Modem et à 57% par les LR.

Par catégories d'âge, seuls les 60 ans et plus récusent majoritairement l'appel à tout bloquer et ses initiatives hétéroclites.

Des appels à la grève ont été lancés pour mercredi par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux, et d'autres actions annoncées dont certaines rappellent celles des Gilets jaunes, avec des blocages d'axes routiers ou des sabotages de radars ou de distributeurs de billets.

Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux et messageries.

Les Français expliquent à 51% le mouvement "Bloquons tout" par "la baisse du pouvoir d'achat des ménages", à 47% par "le plan de François Bayrou pour la réduction du déficit", et à 43% par "l'hostilité" au président Emmanuel Macron et au Premier ministre François Bayrou, d'après le sondage publié à la veille de la chute probable de ce dernier, lundi, à l'issue d'un périlleux vote de confiance à l'Assemblée nationale.


Macron, en quête d'un Premier ministre, remet les mains dans le cambouis national

Le président français Emmanuel Macron arrive à la cérémonie d'adieu aux armes de l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burkhard dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, le 5 septembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive à la cérémonie d'adieu aux armes de l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burkhard dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, le 5 septembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron se prépare à nommer un nouveau Premier ministre, anticipant la chute attendue du gouvernement Bayrou

PARIS: Une main tendue aux socialistes, le pied sur le frein face à leur programme économique, et un oeil ouvert sur de probables remous sociaux et financiers. Emmanuel Macron prépare l'après-Bayrou, en quête d'un Premier ministre ouvert sur sa gauche... mais capable aussi de le protéger.

A peine sorti d'un sommet sur l'Ukraine, voilà que le président doit remettre les mains dans le cambouis national.

Lundi, tout le monde s'attend à ce que le gouvernement de François Bayrou soit renversé à l'Assemblée nationale. Dès le soir, les regards se tourneront vers l'Elysée.

Le chef de l'Etat prendra-t-il la parole? Recevra-t-il les partis? Les questions, et le sentiment de déjà-vu, sont les mêmes à chaque épisode du feuilleton de l'instabilité politique née de la dissolution ratée de l'Assemblée l'an dernier.

"Le président proclame qu'il veut aller vite", rapporte un macroniste historique. "Il l'a déjà dit par le passé", tempère un autre proche, rappelant sa tendance à procrastiner lorsqu'il s'agit de nommer.

Les stratèges présidentiels ont plusieurs échéances en tête qui devraient l'inciter à brusquer son naturel: le mouvement "Bloquons tout" mercredi, suivi le 18 septembre d'une mobilisation syndicale; entre les deux, l'agence Fitch pourrait dégrader vendredi la note de la dette, envoyant un signal inquiétant aux marchés financiers.

Puis, le 22 septembre, Emmanuel Macron s'envole pour New York où il doit reconnaître l'Etat de Palestine à la tribune de l'ONU, son grand rendez-vous diplomatique qu'il prépare depuis des mois.

"Ce qui l'intéresse c'est l'international, et il a besoin de stabilité pour ça", théorise un député socialiste.

D'autant que son impopularité bat des records depuis 2017, et que les appels de LFI et du RN à sa démission connaissent un écho croissant dans l'opinion - 64% des Français la souhaitent, selon un sondage.

De fait, le président de la République s'est borné à invoquer la "responsabilité" et la "stabilité", prenant soin de ne pas devancer la chute de son allié historique.

Mais dans le huis clos élyséen, il prépare la suite, et exhorte la coalition gouvernementale à "travailler avec les socialistes".

Justement, leur patron, Olivier Faure, a fait acte de candidature pour Matignon, à la tête d'un gouvernement de gauche, sans LFI, mais aussi sans les macronistes, avec lesquels il serait seulement prêt à négocier des compromis.

Sans qu'on en connaisse l'origine, l'idée a flotté ces derniers jours qu'Emmanuel Macron caresserait l'idée de le nommer. Pourtant, aucun des nombreux proches et interlocuteurs du président interrogés par l'AFP ne l'imaginent emprunter cette voie.

"Si Faure expliquait qu'il veut prendre le pouvoir avec nous", dans une nouvelle alliance entre les socialistes et la macronie, "ça pourrait avoir de la valeur", explique un cadre du camp présidentiel. "Mais ce n'est pas du tout ce qu'il dit."

Ces mêmes sources voient plutôt le locataire de l'Elysée se tourner, à nouveau, vers un profil de la droite ou du centre.

"Quelqu'un dans le bloc central, plutôt proche du président, mais qui sache discuter avec le PS" pour négocier un pacte de non-censure plus durable que sous François Bayrou, résume un ténor du gouvernement.

Il s'agira du troisième Premier ministre en un an dans ce périmètre et les mêmes noms circulent que lors des précédentes nominations.

Parmi eux, les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Eric Lombard (Economie). Ou encore le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand.

Ces dernières heures, une source au fait de la réflexion présidentielle évoquait un pressing important auprès de l'ex-chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, 78 ans et retiré de la politique active.

Emmanuel Macron avait déjà tenté en décembre de convaincre son ami breton d'aller à Matignon, en vain. Aujourd'hui, l'ex-socialiste serait moins ferme dans son refus, selon cette source.

"En réalité, ça dépendra de ce que le PS accepte", glisse un proche du président.

Tous préviennent que pour obtenir la non-censure du PS, il faudra lui "offrir de vraies victoires politiques".

Parmi les totems que les socialistes espèrent décrocher, un effort budgétaire revu à la baisse, mais aussi une remise en cause de la retraite à 64 ans et une taxation substantielle des plus riches.

Or sur ces deux derniers points, Emmanuel Macron "n'acceptera jamais", prévient un fidèle de la première heure. C'est pour cela qu'il veut choisir un Premier ministre "dans sa zone de confort".