L'UE reproche aux Houthis de refuser d'ouvrir les routes à Taïz

Un combattant houthi ouvre le feu en l'air lors d’une parade à Sanaa en juillet 2020 (Photo, Reuters).
Un combattant houthi ouvre le feu en l'air lors d’une parade à Sanaa en juillet 2020 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 20 juillet 2022

L'UE reproche aux Houthis de refuser d'ouvrir les routes à Taïz

  • Bruxelles a également appelé les parties en conflit au Yémen à prolonger de six mois la trêve conclue sous l'égide des Nations unies
  • «L'UE exhorte les Houthis à reconsidérer et à accepter la proposition de l'envoyé spécial des Nations unies au Yémen», a ajouté le communiqué

AL MUKALLA: L'UE a critiqué mardi les Houthis, soutenus par l'Iran, qui refusent de mettre fin à leur siège de Taïz, une grande ville yéménite, alors que l'envoyé des Nations unies pour le Yémen pousse les parties belligérantes à prolonger la trêve.

«L'UE regrette profondément le rejet par les Houthis de la dernière proposition de l'envoyé spécial des Nations unies, sur la réouverture des routes, notamment autour de Taïz», a déclaré le porte-parole de l'UE dans un communiqué, exhortant les Houthis à accepter les propositions de l'ONU à Taïz.

Bruxelles a également appelé les parties en conflit au Yémen à prolonger de six mois la trêve conclue sous l'égide de l’ONU.

«L'UE exhorte les Houthis à reconsidérer et à accepter la proposition de l'envoyé spécial des Nations unies. L'UE demande à toutes les parties d'accepter une nouvelle prolongation de six mois de la trêve au-delà du 2 août. C'est ce que le peuple yéménite souhaite et mérite après avoir souffert du conflit pendant trop longtemps», a ajouté le communiqué.

La trêve de deux mois, entrée en vigueur le 2 avril, a été prolongée de deux mois    supplémentaires, mais elle a subi un coup dur en juin après le rejet par les Houthis de la proposition de l'émissaire des Nations unies d'ouvrir des routes à Taïz afin de mettre partiellement fin aux souffrances de la population dans le cadre du siège de la ville par les Houthis depuis sept ans.

Le gouvernement yéménite a salué la déclaration de l'UE au sujet de l'ouverture des routes à Taïz et a exhorté les pays de l'UE à maintenir la pression sur la milice houthie jusqu'à ce qu'elle mette fin à leur siège de la ville.

L'appel de l'Union européenne aux parties yéménites pour une prolongation de la trêve d'au moins six mois est intervenu alors que l’envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, cherche à convaincre le gouvernement yéménite et les Houthis de mettre en œuvre toutes les conditions de la trêve et de la renouveler.

La porte-parole de l'envoyé, Ismini Palla, a déclaré mardi à Arab News que Grundberg participera à de nombreuses réunions avec les deux parties dans l'espoir de prolonger la trêve pour «une période plus longue».

La trêve vise à ouvrir des routes à Taïz et dans d'autres provinces, à mettre fin aux hostilités, à reprendre les vols depuis Sanaa, tenue par les Houthis, et à permettre aux navires de ravitaillement en carburant d'entrer dans le port d’Al-Hodeidah.

La proposition des Nations unies concernant Taïz suggère d'ouvrir dans un premier temps une route principale et plusieurs routes secondaires menant à Taïz et en sortant.

Les Houthis ont affirmé qu'ils n'ouvriraient qu'une petite route alors qu'ils déployaient de nouvelles forces et de nouveaux équipements militaires à l'extérieur de la ville.

La résistance des Houthis aux initiatives visant à soulager les souffrances de la population de Taïz a suscité l'indignation et les condamnations locales et internationales.

Les représentants d'Oman, d'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de la Grande-Bretagne et des États-Unis ont publié lundi une déclaration commune à l'issue de leur réunion à Londres, exhortant les Houthis à faire preuve de souplesse lors des discussions sur Taïz et à ouvrir immédiatement les routes de la ville.

Ils ont remercié le gouvernement yéménite d'avoir fait des concessions et ont exprimé leur soutien aux efforts de l'envoyé des Nations unies pour le Yémen visant à prolonger la trêve au-delà de la date limite du 2 août.

Les représentants ont salué la poursuite de la mise en œuvre des mesures de confiance convenues par le gouvernement du Yémen, et ont appelé les Houthis à faire preuve de souplesse dans les négociations sur la fermeture des routes autour de Taïz, et à ouvrir immédiatement les routes principales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.

 


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.