Sri Lanka: la longue attente des candidats à l'émigration pour un passeport

Le pays de 22 millions d'habitants ravagé par une crise économique historique subit des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments depuis des mois (Photo, AFP).
Le pays de 22 millions d'habitants ravagé par une crise économique historique subit des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments depuis des mois (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Sri Lanka: la longue attente des candidats à l'émigration pour un passeport

  • Avec l'espoir de partir à l'étranger pour chercher du travail, environ 3 000 candidats à l'émigration chaque jour font la queue
  • En payant 15 000 roupies (41 EUR) supplémentaires, il est possible de repartir le précieux sésame en poche

COLOMBO: Chaque jour des milliers de Sri-Lankais se pressent dans de longues files d'attente devant le bureau de l'immigration à Colombo afin d'obtenir un passeport qui doit leur permettre de fuir la crise économique historique qui mine leur pays.

Avec l'espoir de partir à l'étranger pour chercher du travail, environ 3 000 candidats à l'émigration chaque jour font la queue, plusieurs heures avant le lever du soleil, pour accomplir les démarches nécessaires à l'obtention d'un passeport.

En payant 15 000 roupies (41 EUR) supplémentaires, il est possible de repartir le précieux sésame en poche.

L'île, qui a fait défaut en avril sur sa dette étrangère de 51 milliards de dollars, n'a plus de devises pour financer ses importations essentielles, et compte désormais sur un plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI).

Après avoir déjà passé 12 heures dans la file devant le bureau de l'immigration, Madushini, propriétaire d'une maison d'hôtes dans la province d'Udawalawa (ouest) qui a périclité à cause du Covid, prévoyait dimanche soir d'y passer toute la nuit.

Face à l'affluence des demandes, le bureau est désormais ouvert 24 heures sur 24, six jours sur sept.

Le pays de 22 millions d'habitants ravagé par une crise économique historique subit des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments depuis des mois.

L'inflation était de 54,6% en juin, selon les chiffres officiels, et la population ne mange plus à sa faim.

«Assurer la vie de mon fils»

Madushini compte partir aux Etats-Unis où vivent des cousins afin d'y chercher du travail.

"Les réservations de touristes étrangers se sont taries, je dois trouver un moyen de gagner de l'argent pour assurer la vie de mon fils", dit cette femme de 35 ans à l'AFP.

"Tout le pays est fermé, et nous n'avons plus d'argent", ajoute-t-elle.

Devant le bureau de l'immigration, les gens patientent, sans eau ni nourriture, sous une chaleur tropicale humide.

Selon des militants des droits humains, plus d'une vingtaine de personnes sont mortes ces trois derniers mois en faisant la queue pour du carburant entre autres produits de première nécessité.

Les autorités n'ont ni confirmé ni démenti ces décès, assurant qu'elles enquêtaient.

"Je veux quitter le Sri Lanka dès que possible. Je n'ai pas de travail ici et pas d'argent", explique Samantha, un chef cuisinier de 34 ans.

"Je vais attendre dans cette file jusqu'à ce que j'obtienne un passeport" , dit-il après 18 heures passées dans cette queue, racontant avoir perdu son emploi et reçu une offre d'emploi d'un hôtel à Chypre.

Beaucoup viennent de régions rurales à bord de bus bondés.

"J'ai des connaissances en Arabie saoudite qui m'ont promis de m'aider à trouver du travail comme femme de chambre là-bas", confie Shantakala, 46 ans, venu de Chila (ouest) à quatre heures de bus de Colombo.

"Je n'ai pas d'enfants. Mon mari s'occupera de nos terres agricoles, nous ne gagnons pas assez d'argent pour nous deux", poursuit-elle.

De nombreux étudiants sont prêts à abandonner leurs études pour quitter le pays afin de gagner de l'argent pour aider leur parents.

«Aider notre pays»

A l'instar d'Imesh, 18 ans, et son frère Keshan Tarusha, 21 ans, qui ont pour l'instant mis une croix sur l'université. "Nous devons partir d'ici, trouver du travail et soutenir notre famille dans cette situation économique difficile", dit à l'AFP Imesh.

Le ministère de l'immigration a déjà délivré plus de passeports cette année que pour l'ensemble de l'année 2021, selon ses chiffres.

Généralement, il en établit environ 50 000 par mois, mais en juin, 122 000 passeports ont été délivrés.

Alors les fonctionnaires se relaient pour que le bureau de l'émigration tourne sans interruption.

"C'est épuisant", confie à l'AFP, un officier sous couvert d'anonymat, "personne ne rentre chez soi".

"Il est important de délivrer autant de passeports que possible pour que les gens puissent voyager et envoyer des fonds à leur famille", explique-t-il, et de souligner: "cela aidera notre pays".


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.