Au Royaume-Uni, les conservateurs vantent la diversité incarnée par leur futur Premier ministre

Liz Truss, si elle est élue, sera la troisième femme Première ministre britannique, quant à Rishi Sunak, hindou pratiquant, il deviendrait le premier chef du gouvernement non blanc. (Photo, AFP)
Liz Truss, si elle est élue, sera la troisième femme Première ministre britannique, quant à Rishi Sunak, hindou pratiquant, il deviendrait le premier chef du gouvernement non blanc. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

Au Royaume-Uni, les conservateurs vantent la diversité incarnée par leur futur Premier ministre

  • L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak ou la cheffe de la diplomatie Liz Truss deviendra en septembre le nouveau dirigeant du pays
  • Les membres du parti voteront en août par correspondance pour déterminer le nouveau leader

LONDRES : Un parti politique dont les membres tendent à être des hommes blancs va choisir entre une femme et un homme d'origine indienne pour succéder à Boris Johnson et devenir le Premier ministre du Royaume-Uni.

L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak ou la cheffe de la diplomatie Liz Truss deviendra en septembre le nouveau dirigeant du pays.

"Treize des quinze Premiers ministres depuis la guerre ont été des hommes blancs, mais ce n'est plus quelque chose d'inévitable", explique à l'AFP Sunder Katwala, du groupe de recherche British Future.

Liz Truss, si elle est élue, sera la troisième femme Première ministre britannique, après Margaret Thatcher et Teresa May, toutes les deux également des Tories.

Quant à Rishi Sunak, hindou pratiquant, il deviendrait le premier chef du gouvernement non blanc, à la tête d'un pays qui, fut un temps, régnait sur le pays d'origine de sa famille.

Les minorités ethniques, dont les conditions de vie sont moins bonnes que celles de personnes blanches dans de nombreux domaines, "restent sceptiques sur le programme des conservateurs, même si la diversité s'affiche tout en haut", souligne M. Katwala.

Et elles "votent comme tout le monde: sur les taxes, l'économie, le Brexit".

S'il a fait l'objet d'attaques racistes sur les réseaux sociaux, M. Sunak et son ascension soulignent malgré tout un changement de mentalité chez les Tories.

Evoquant les insultes racistes qu'il a reçues enfant, Rishi Sunak avait affirmé en 2020 qu'elles "faisaient plus mal que d'autres". "Mais ça ne m'est pas arrivé depuis longtemps", avait-il dit en soulignant les "énormes progrès" en la matière.

En 1968, alors que de nombreux migrants venus des Caraïbes et d'Asie du Sud sont en train de changer le visage du pays, le député conservateur Enoch Powell prédit une guerre civile si l'immigration continue. Les sondages de l'époque montrent qu'une majorité des Britanniques blancs sont d'accord avec lui.

Scandales racistes et sexistes

Les conservateurs présentent désormais un visage plus inclusif, mais "le parti a ses nouveaux dossiers, comme Windrush et la campagne raciste contre Sadiq Khan", le maire travailliste et musulman de Londres, souligne M. Katwala.

En 2018, le "scandale Windrush" met en lumière la politique migratoire -"raciste" selon les association de défense des droits humains- des Tories quand des immigrés caribéens arrivés légalement il y a plus d'un demi-siècle se voient privés de droits, voire expulsés.

Plus récemment, le projet gouvernemental pour déporter au Rwanda des demandeurs d'asile, soutenu par Liz Truss comme par Rishi Sunak, a encore souligné la ligne dure des Tories concernant l'immigration.

Les Tories ont également multiplié les scandales sexistes et sexuels, avec plusieurs députés accusés de viols ou d'agressions sexuelles. Et des parlementaires conservateurs ont récemment accusé une députée de l'opposition de détourner l'attention du Premier ministre en croisant et décroisant les jambes au Parlement.

Oxford encore et toujours

Rishi Sunak et Liz Truss sont les deux derniers candidats en lice pour succéder au Premier ministre Boris Johnson qui a démissionné après une série de scandales et de mensonges. Les membres du parti voteront en août par correspondance pour déterminer le nouveau leader.

Selon une étude réalisée l'année dernière, les membres du parti sont plutôt des hommes blancs relativement âgés.

Il y avait au départ huit candidats pour succéder à Boris Johnson: quatre femmes et quatre prétendants non blancs.

Quand il a gagné l'élection à la tête du parti en 2005, David Cameron et ses six rivaux étaient tous des hommes blancs, a récemment noté l'ancien Premier ministre dans le Sunday Times, encourageant les minorités à se lancer sans complexe.

"Certains considèrent la cohésion (sociale) comme un concept mou et une politique de second rang", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas le cas."

Quand il était au pouvoir, David Cameron a mis en place des réformes pour féminiser et diversifier les rangs conservateurs. Liz Truss comme Rishi Sunak en ont bénéficié.

Mais certaines choses ne changent pas: parmi les 15 derniers chefs du gouvernement, 11 ont étudiés à Oxford. C'est le cas de Rishi Sunak et de Liz Truss.

"L'élite est plus ouverte, à condition d'avoir l'éducation qu'il faut", souligne M. Katwala.

"Il faut encore trouver le moyen de faire de même pour les personnes de la classe ouvrière", a-t-il ajouté. "Mais c'est quand même un progrès."


Incendies en Turquie: "amélioration" autour d' Izmir, craintes pour les jours à venir

De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
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  • La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir
  • Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi

ISTANBUL: La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir.

"La situation est bien meilleure qu'hier concernant les incendies (autour) d'Izmir", sur la côte égéenne, a déclaré le ministre İbrahim Yumaklı lors d'un point de presse.

Il a cependant précisé que six incendies sont toujours en cours dans le pays, attisés par des vents violents qui risquent de redoubler encore dans les prochains jours, particulièrement dans la région de Hatay et Antakya (sud), "la plus problématique", selon lui.

Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi et des centaines d'habitations ont été brûlées lundi dans le pays, a annoncé l'autorité turque de gestion des urgences AFAD.

La province de Hatay qui abrite notamment l'antique Antioche avait été dévastée par un violent séisme en février 2023.

Selon M. Yumakli, "342 incendies de forêt se sont déclarés depuis vendredi".

"Nous traversons des périodes difficiles en raison de vents violents et instables" et alors que les températures, normales pour la saison, dépassent les 30°C.

"À partir de demain, des vents violents nous attendent dans une grande partie de Marmara, de l'Égée et de la Méditerranée. Les températures augmenteront de manière significative", a mis en garde le ministre en lançant un appel aux à ne pas allumer de feux à l'extérieur.

"Ne jetez pas vos cigarettes dans les zones herbeuses. Je demande une prise de conscience collective à ce sujet", a insisté le ministre.

La Turquie, épargnée ces derniers jours par les vagues de chaleur qui touchent l'Europe du Sud, est confrontée à des sécheresses récurrentes sous l'effet du changement climatique.


Trump met fin aux sanctions visant la Syrie sauf pour Assad

Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
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  • Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie
  • Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité et de stabilité

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie, une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux pays après la chute de Bachar al-Assad.

"Il s'agit d'un effort pour promouvoir et soutenir le chemin du pays vers la stabilité et la paix", a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avant la signature du décret à huis clos.

Le président Trump avait créé la surprise en annonçant lors d'une visite à Ryad le 13 mai la levée des sanctions américaines, disant vouloir "donner une chance de grandeur" aux nouvelles autorités de Damas.

Il avait aussi rencontré le lendemain le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à la tête de la coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ayant renversé en décembre le président syrien.

Depuis, Washington a assoupli la plupart de ses sanctions pour faciliter le retour de la Syrie dans le système financier international et met en oeuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie.

Le département d'Etat a délivré une dérogation au titre de la "loi César" sur la protection des civils en Syrie. Cette loi de 2020 prévoyait des sanctions sévères contre toute entité ou entreprise coopérant avec le pouvoir déchu de Bachar al-Assad.

La Syrie, dirigée par le clan Assad pendant plusieurs décennies, fait l'objet de sanctions internationales depuis 1979. Celles-ci ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, élément déclencheur de la guerre.

Le décret présidentiel, qui évoque les "mesures positives" prises par les autorités syriennes depuis la chute d'Assad, démantèle l'architecture globale qui entoure les sanctions américaines, dont une déclaration "d'urgence nationale" en date de 2004.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité, de stabilité et d'ouverture sur la communauté internationale".

" Avec la levée de ce grand obstacle à la reprise économique, s'ouvrent les portes tant attendues de la reconstruction et du développement, ainsi que de la réhabilitation des infrastructures vitales, créant ainsi les conditions nécessaires pour un retour digne et sûr des déplacés syriens dans leur patrie", a-t-il ajouté.

- Normalisation ? -

Les Etats-Unis maintiennent toutefois les sanctions visant Assad, qui a fui en Russie, "ses associés, les auteurs de violations des droits de l'homme, les trafiquants de drogue et personnes liées à l'Etat islamique", selon le décret.

Le retrait de la Syrie de la liste américaine des pays accusés de soutenir le terrorisme n'est pas encore à l'ordre du jour mais le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a clairement fait savoir que Washington envisageait de le faire.

"Je réexaminerai les désignations de HTS et du président al-Chareh comme terroristes mondiaux spécialement désignés, ainsi que la désignation de la Syrie comme Etat soutenant le terrorisme", a-t-il dit dans un communiqué.

La levée des sanctions américaines survient alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé lundi qu'Israël était "intéressé" par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban dans le cadre des accords d'Abraham de 2020.

Parrainés par le président américain lors de son premier mandat à la Maison Blanche, ces accords ont vu Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël.

L'émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack a assuré à ce sujet lundi que les frappes israéliennes contre l'Iran avait offert une "fenêtre de tir qui n'a jamais existé" auparavant au Moyen-Orient.


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.