L'Allemagne vole au secours de son géant gazier

Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la baisse depuis mi-juin des livraisons de gaz russe. (Photo, AFP)
Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la baisse depuis mi-juin des livraisons de gaz russe. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

L'Allemagne vole au secours de son géant gazier

  • « Uniper est une entreprise d'une importance capitale» pour le pays, a déclaré le chancelier allemand vendredi pour justifier cette nouvelle intervention massive de l'Etat qui va débourser jusqu'à 15 milliards d'euros
  • Pour éviter la faillite, en attendant que ces fonds soient disponibles, Uniper voit sa facilité de crédit passer de 2 à 9 milliards d'euros via la banque publique KfW

BERLIN : Le gouvernement d'Olaf Scholz va injecter des milliards d'euros pour sauver l'un des géants allemands de l'énergie, Uniper, asphyxié par les coupures de gaz russe, et promet un bouclier tarifaire aux ménages frappés par la crise énergétique.

"Uniper est une entreprise d'une importance capitale" pour le pays, a déclaré le chancelier allemand vendredi pour justifier cette nouvelle intervention massive de l'Etat qui va débourser jusqu'à 15 milliards d'euros.

Principales mesures du plan de sauvetage: l'entrée de l'État au capital du groupe à hauteur de 30% et une émission d'obligations convertibles en actions pour un montant pouvant atteindre 7,7 milliards d'euros.

Pour éviter la faillite, en attendant que ces fonds soient disponibles, Uniper voit sa facilité de crédit passer de 2 à 9 milliards d'euros via la banque publique KfW.

La béquille publique est devenue indispensable à cause de "la pénurie d'énergie créée artificiellement par la Russie", a accusé le ministre de l'Economie Robert Habeck.

Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la baisse depuis mi-juin des livraisons de gaz russe.

Les contribuables vont également devoir mettre la main au portefeuille: Berlin va autoriser Uniper à répercuter les hausses du prix du gaz à ses clients.

Leur facture énergétique risque de s'envoler, a admis M. Scholz. Il a assuré que son gouvernement ferait "tout, aussi longtemps que nécessaire", pour surmonter cette crise énergétique.

Interrompant ses vacances pour une allocution à la chancellerie, le dirigeant a promis que l'État dégainerait prochainement un nouveau paquet de soutien aux ménages, encore non chiffré, et augmenterait les aides au logement.

L'Allemagne a déjà débloqué plus de 30 milliards d'euros pour le pouvoir d'achat face notamment aux répercussions de la guerre en Ukraine.

Pertes en milliard

Arguant de l'absence d'une turbine, le géant russe Gazprom a réduit de 60% ses livraisons via le gazoduc Nord Stream, indispensable pour l'approvisionnement de l'Allemagne.

Uniper doit désormais, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant où les prix ont explosé.

Résultat: le groupe allemand, qui emploie près de 12.000 salariés dans le monde, va perdre "plus de 6 milliards d'euros" entre juin et septembre, a expliqué à la presse son patron Klaus-Dieter Maubach.

Des centaines de services publics municipaux et fournisseurs d'énergie allemands sont clients d'Uniper.

Lorsque les prix seront répercutés aux clients à partir d'octobre, les charges supplémentaires pourront "s'élever à 200 ou 300 euros par an pour une famille de quatre personnes", a prévenu Olaf Scholz.

Mais l'État sera là, a-t-il assuré. "You'll Never Walk Alone" (tu ne marcheras jamais seul), a répété à plusieurs reprises le chancelier reprenant le titre de cet hymne cher à de nombreux fans de football.

Olaf Scholz s'était engagé à empêcher une faillite d'Uniper qui menacerait, par effet domino, de disloquer le marché énergétique et d'entraîner des pénuries.

Budget compromis

M. Scholz et son gouvernement agitent depuis plusieurs semaines le spectre d'un "Lehman Brothers" de l'énergie, en référence à la banque américaine dont la faillite avait précipité la grande crise financière de 2008 aux États-Unis et dans le monde.

Mais les discussions pour sauver Uniper ont été âpres avec l'actionnaire majoritaire du groupe, Fortum, détenu par l'État finlandais.

Ce dernier plaidait pour le transfert des activités menacées dans une entité distincte, aboutissant à un démantèlement du groupe. Berlin demandait de son côté à Fortum de participer au sauvetage.

Le renflouement d'Uniper et la prochaine enveloppe d'aides aux ménages risquent de compliquer le retour de l'Allemagne à la discipline budgétaire, promis pour 2023.

L'Allemagne a fait sauter ses strictes règles financières pendant la pandémie de coronavirus pour aider particuliers et entreprises. L'État était ainsi entré à hauteur de 20% au capital de Lufthansa.

Et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce n'est pas la première fois qu'il doit venir au secours du secteur de l'énergie. Début avril, le gouvernement a pris le contrôle de la filiale allemande du groupe Gazprom qui exploite des installations de stockage et de transport de gaz vitales pour l'Allemagne.

Là encore, une aide de 9 à 10 milliards d'euros, via la banque publique KfW, a dû être débloquée.


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com