Les anciens chiens sibériens comptaient sur les hommes pour manger du poisson

Les chercheurs ont analysé les restes d'environ 200 chiens ayant vécu jusqu'à il y a 11.000 ans (Photo, Wikipedia).
Les chercheurs ont analysé les restes d'environ 200 chiens ayant vécu jusqu'à il y a 11.000 ans (Photo, Wikipedia).
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Publié le Samedi 23 juillet 2022

Les anciens chiens sibériens comptaient sur les hommes pour manger du poisson

  • Ces recherches aident à comprendre comment la population de premiers chiens a pu se développer
  • Ces nouveaux régimes alimentaires ont apporté aux chiens leur lot d'avantages et d'inconvénients

WASHINGTON: À partir d'il y a 7.400 ans, les chiens de Sibérie ont évolué vers une taille bien plus petite que les loups. Ils étaient ainsi dépendants des humains pour leur nourriture, constituée notamment de mammifères marins et de poissons coincés sous la glace, selon une nouvelle étude.

Ces recherches aident à comprendre comment la population de premiers chiens a pu se développer, selon Robert Losey, de l'Université d'Alberta et auteur principal de cette étude publiée vendredi dans la revue Science Advances.

"Les changements de long terme dans le régime alimentaire des chiens ont souvent été simplifiés", a-t-il dit à l'AFP, expliquant que les précédents travaux s'étaient concentrés sur seulement deux hypothèses pour expliquer la transition de chiens à loups, un processus ayant commencé il y a 40.000 ans.

La première est que des loups plus amicaux ayant approché des humains pour obtenir de la viande se sont retrouvés isolés de leurs congénères, et ont finalement été domestiqués. La seconde est que certains chiens ont développé une meilleure capacité à digérer les féculents après la révolution agricole.

Afin d'étudier le régime alimentaire des chiens anciens plus en profondeur, Robert Losey et ses collègues ont analysé les restes d'environ 200 chiens ayant vécu jusqu'à il y a 11.000 ans, et un nombre similaire de loups.

"Nous avons été chercher dans les collections partout en Sibérie, nous avons analysé les os, pris des échantillons de collagène, et analysé les protéines en laboratoire", a-t-il détaillé.

Ils ont découvert que les chiens d'il y a entre 7.000 et 8.000 ans étaient "déjà assez petits, ce qui veut dire qu'ils ne pouvaient tout simplement pas faire ce que la plupart des loups pouvaient faire", a expliqué Robert Losey.

Ils étaient ainsi davantage dépendants des humains pour leur nourriture, ou de la chasse de petites proies, plutôt que les grosses auxquelles les loups pouvaient eux s'attaquer.

Les chercheurs ont constaté que les chiens mangeaient "des poissons, des crustacés, des phoques et des lions de mer, ce qu'il ne pouvait pas facilement attraper eux-mêmes", a noté M. Losey. Ils avaient cette alimentation "dans des endroits de Sibérie où les lacs et les rivières sont gelés pendant sept à huit mois de l'année".

Les loups quant à eux chassaient à l'époque (et toujours) en meute, diverses espèces de cervidés.

Ces nouveaux régimes alimentaires ont apporté aux chiens leur lot d'avantages et d'inconvénients.

"Des bénéfices, car ils avaient accès à la nourriture des humains, ce qui était des repas généralement faciles, mais en échange ils ont contracté toutes ces nouvelles maladies et ces problèmes, comme la dénutrition", a souligné le chercheur.

Si les nouvelles bactéries et parasites rencontrés en auraient aidé certains à s'adapter (en digérant mieux les glucides par exemple), d'autres populations n'auraient pas survécu.


Le Louvre accueille des oeuvres ukrainiennes pour les protéger

Des visiteurs traversent le passage Richelieu en direction de la pyramide du Louvre à Paris le 13 janvier 2023. (Photo ALAIN JOCARD / AFP)
Des visiteurs traversent le passage Richelieu en direction de la pyramide du Louvre à Paris le 13 janvier 2023. (Photo ALAIN JOCARD / AFP)
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  • Parmi ces oeuvres, dont le plus grand musée du monde a piloté l'évacuation: cinq icônes byzantines provenant du musée Bohdan et Varvara Khanenko, musée national des arts de Kiev
  • Onze autres oeuvres, «parmi les plus emblématiques et les plus fragiles» du musée ukrainien, sélectionnées en vue d'une collaboration scientifique sur la restauration des oeuvres au Louvre, seront hébergées dans les réserves

PARIS: Le musée du Louvre accueille 16 oeuvres d'art, dont de précieuses icônes byzantines en provenance de Kiev, afin de les protéger de la guerre en Ukraine, a-t-on appris mercredi auprès de sa présidente.

"Dès le début de la guerre, comme d'autres grandes institutions muséales, notre préoccupation a été de voir comment apporter notre soutien à nos confrères ukrainiens. A l'automne, face à l'intensité du conflit, nous avons décidé de ce sauvetage", a précisé à l'AFP Laurence des Cars, confirmant une information du journal Le Monde.

"C'est peu de choses dans un océan de tristesse et de désolation mais c'est tout un symbole", a-t-elle ajouté, "consciente de l'importance de sauver ce patrimoine millénaire au coeur de l'Europe et de la nécessité de le transmettre".

Parmi ces oeuvres, dont le plus grand musée du monde a piloté l'évacuation: cinq icônes byzantines provenant du musée Bohdan et Varvara Khanenko, musée national des arts de Kiev. Elles seront exposées au public à partir du 14 juin et jusqu'au 6 novembre, a précisé à l'AFP Mme des Cars.

240 sites endommagés par la guerre

Onze autres oeuvres, "parmi les plus emblématiques et les plus fragiles" du musée ukrainien, sélectionnées en vue d'une collaboration scientifique sur la restauration des oeuvres au Louvre, seront hébergées dans les réserves, a détaillé le Louvre.

Fin octobre 2022, Mme des Cars avait reçu une délégation ukrainienne de représentants des musées, dont la directrice du musée Khanenko, au moment où l'Unesco avait identifié 240 sites endommagés par la guerre. L'inventaire du ministère de la Culture ukrainien faisait alors état de 468 sites culturels endommagés, détruits ou abîmés, dont 35 musées.

Une roquette était tombée début octobre près du musée Khanenko, soufflant les fenêtres. A l'exception de grands tableaux, les oeuvres d'art avaient pour la majorité été "déplacées dans les réserves, où elles sont soumises à des variations de température et à des coupures d'électricité, qui inquiètent nos homologues", a raconté Mme des Cars.

Opération de sauvetage

L'opération de sauvetage des 16 oeuvres sélectionnées, soutenue financièrement par l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit, a été actée officiellement lors d'un déplacement en Ukraine de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, en février et les oeuvres ont été escortées militairement via la Pologne et l'Allemagne début mai.

Intitulée "Aux origines de l'image sacrée", l'exposition des icônes byzantines préfigurera l'ouverture en 2027 d'un nouveau département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient.


Le Fonds de la mer Rouge reçoit les candidatures de cinéastes pour soutenir la production de films

Le Fonds de la mer Rouge a eu une incidence considérable dans le monde du cinéma en apportant son soutien à des films qui ont été présentés et récompensés dans des festivals prestigieux comme la Berlinale et Cannes. (Photo, Fonds de la mer Rouge)
Le Fonds de la mer Rouge a eu une incidence considérable dans le monde du cinéma en apportant son soutien à des films qui ont été présentés et récompensés dans des festivals prestigieux comme la Berlinale et Cannes. (Photo, Fonds de la mer Rouge)
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  • Les organisateurs de la fondation du Festival international du film de la mer Rouge ont annoncé mardi le lancement d’un troisième cycle de subventions de soutien du Fonds de la mer Rouge
  • «Nous sommes vraiment impressionnés par le talent exceptionnel des cinéastes en herbe et de renommée mondiale lors cette 2e édition», confie le directeur du fonds

LONDRES: Les responsables d’un fonds qui offre des subventions pour aider à la production de films arabes et africains accueillent de nouvelles candidatures pour un soutien financier.

Les organisateurs de la fondation du Festival international du film de la mer Rouge ont annoncé mardi le lancement d’un troisième cycle de subventions de soutien du Fonds de la mer Rouge.

Du 6 juin au 2 juillet, ils accueilleront les candidatures de films prêts à passer à l’étape de la production, avec jusqu’à 500 000 dollars (1 dollar = 0,94 euro) disponibles par film pour les cinéastes.

Le directeur du fonds, Emad Eskander, confie: «Nous sommes vraiment impressionnés par le talent exceptionnel des cinéastes en herbe et de renommée mondiale lors cette 2e édition.»

Le troisième cycle de financement soutiendra des projets de réalisateurs en Arabie saoudite, en Afrique et dans le monde arabe en vue de lancer une nouvelle génération de producteurs de films.

«Il est évident que la barre a été placée haut, mais nous ne doutons pas de l’aptitude des cinéastes à relever le défi.»

«Nous sommes convaincus que les cinéastes continueront de repousser les limites de la créativité et de l’innovation en prévision du cycle de production de la 3e édition», ajoute M. Eskander.

Le Fonds de la mer Rouge a eu une incidence considérable dans le monde du cinéma en apportant son soutien à des films qui ont été présentés et récompensés dans des festivals prestigieux comme la Berlinale et Cannes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mobile Film Festival Africa: Un tremplin pour les réalisateurs du continent

Pour cette 2e édition du Mobile Film Festival Africa, le Maroc est le pays qui compte le plus de participants. (Photo fournie)
Pour cette 2e édition du Mobile Film Festival Africa, le Maroc est le pays qui compte le plus de participants. (Photo fournie)
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  • Cette année, ils sont plusieurs centaines à avoir tenté leur chance pour remporter les 46 000 dollars de bourses et bénéficier d’un accompagnement dans leur carrière
  • Pour participer, selon les organisateurs, rien de plus facile; il suffit d’envoyer un film d’une minute, réalisé avec son Smartphone

CASABLANCA: Plus qu’une journée avant de connaître le nom des lauréats du Mobile Film Festival Africa. Pour sa 2e édition en Afrique, l’événement a pris ses quartiers dans la capitale marocaine. Cette année, cinquante-quatre finalistes participent au concours. Ils ont chacun réalisé un film d’une minute, à l’aide d’un Smartphone.

Pour les départager, les organisateurs ont fait appel à un prestigieux jury composé de six membres, dont trois Marocains: la comédienne Samia Akariou, la réalisatrice Sofia Alaoui, l’humoriste et président du jury, Gad Elmaleh. Le showman est d’ailleurs en terrain connu; dix ans auparavant, il avait déjà été invité par le fondateur de l’événement, Bruno Smadja, lors de l’édition française.

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Les organisateurs ont fait appel à un prestigieux jury composé de six membres, dont trois Marocains. (Photo fournie)

«On est très fier de l’avoir et je connais de surcroît son immense générosité. Ce qui est amusant, c’est que Guillaume Renusson, le lauréat de l’année où il avait été président du jury, vient de sortir un long-métrage. C’est une jolie boucle, car Gad aussi l’a suivi et nous sommes heureux de cette évolution», explique le créateur du festival.

Cette année, ils sont plusieurs centaines à avoir tenté leur chance pour remporter les 46 000 dollars (1 dollar = 0,94 euro) de bourses et bénéficier d’un accompagnement dans leur carrière. C’est d’ailleurs l’objectif de ce festival né en France en 2005. Dès son inauguration, son créateur avait pour ambition «d’aider de jeunes réalisateurs et leur permettre d’aller plus loin».

Une minute chrono

Pour participer, selon les organisateurs, rien de plus facile. Il suffit d’envoyer un film d’une minute, réalisé avec son Smartphone. Si le «challenge est intéressant», la durée imposée par le règlement représente une «véritable contrainte».

Malgré cette difficulté, en soixante secondes, tous les participants ont réussi à raconter des histoires comiques ou dramatiques en abordant de nombreux sujets de société.

«C'était très important pour nous que ces films aient du sens, qu'ils soient engagés. Je pense que lorsque les réalisateurs répondent à un appel à candidatures, ils savent qu'on est sensible à cela», indique Bruno Smadja à Arab News en français.

Talents du Maroc

Parmi les courts-métrages sélectionnés, douze ont été réalisés au Maroc, notamment: The Craft dans lequel Abdelali Demlak met en avant le travail des artisans; Une porte sur le futur, d’Alia ben Hida qui traite de la migration, ou encore La Vie en rose, de Vanessa Pellegrin.

«C'était très important pour nous que ces films aient du sens, qu'ils soient engagés. Je pense que lorsque les réalisateurs répondent à un appel à candidatures, ils savent qu'on est sensible à cela.»

Dans ce court-métrage, la Franco-Tunisienne, qui a grandi au Maroc, met en lumière le contraste entre la vie réelle et l’univers des réseaux sociaux.

«J’en ai discuté avec mon frère. Il a eu l’idée de parler de ces influenceurs qui n’ont pas la vie qu’ils décrivent, et ça m’a marquée! On a voulu mettre en évidence la dichotomie entre la fiction et la réalité; il s’agissait de montrer le contraste entre la célébrité et la dépendance financière d’une femme de ménage. J’ai d’ailleurs énormément de respect pour ces femmes qui travaillent dur», raconte Vanessa Pellegrin à Arab News en français.

Véritable passionnée, la réalisatrice de deux courts-métrages espère que cette «expérience sera synonyme de tremplin».

Mobile Film Festival à l’international

Pour cette 2e édition du Mobile Film Festival Africa, le Maroc est le pays qui compte le plus de participants. Fort de son succès, cet événement a donné de nombreuses idées aux organisateurs.

«Nous avons pu organiser cette édition au Maroc grâce à Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique), une organisation internationale qui a eu l'idée de développer des capitales africaines de la culture. Rabat a décidé d'être la première après le confinement. Nous souhaitons également installer le festival au Maroc sur une édition marocaine et ça me tient à cœur, car ce pays nous a merveilleusement accueillis», confie Bruno Smadja.

Après le 8 juin, date de la cérémonie de remise des prix, l’événement international va poursuivre sa route sur les écrans. Grâce à un partenariat avec six cents salles de cinéma, les films d’une minute seront diffusés dans toute l’Afrique.

Par ailleurs, le fondateur du Mobile Film Festival a l’ambition d’étendre son champ d’action vers un autre continent. En effet, Bruno Smadja espère organiser une nouvelle édition du Mobile Film Festival entièrement dédiée au monde arabe. Des discussions seraient en cours…