Feux: sur le pourtour méditerranéen, inquiétude sur le manque de bombardiers d'eau

Sur le pourtour méditerranéen français, des élus, responsables des services de secours et de parcs régionaux s’inquiètent de «l'insuffisance» des moyens aériens disponibles contre les incendies (Photo, AFP).
Sur le pourtour méditerranéen français, des élus, responsables des services de secours et de parcs régionaux s’inquiètent de «l'insuffisance» des moyens aériens disponibles contre les incendies (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 juillet 2022

Feux: sur le pourtour méditerranéen, inquiétude sur le manque de bombardiers d'eau

  • Ce département à la fois très boisé et très touristique avait été touché par le plus important incendie de l'été en France en 2021
  • Plus de 6 000 hectares avaient brûlé dans l'arrière-pays de la station balnéaire de Saint-Tropez

MARSEILLE: "L'Etat doit nous entendre": sur le pourtour méditerranéen français, des élus, responsables des services de secours et de parcs régionaux s’inquiètent de "l'insuffisance" des moyens aériens disponibles contre les incendies, au moment où des feux touchent d'autres régions.

Le président Emmanuel Macron a promis mercredi l'achat d'avions supplémentaires pour lutter contre les incendies, lors d'un déplacement en Gironde, où deux méga-feux ont détruit près de 21 000 hectares de forêts.

"Les 22 avions dont est dotée la Protection civile étaient suffisants ces dernières années.  (...) Est-ce-qu'il faut en avoir davantage ? La réponse est oui", a-t-il jugé.

Avec le réchauffement climatique, les incendies devraient en effet s'intensifier dans des régions où ils sont déjà récurrents, comme le Sud-Est, mais aussi toucher des régions plus au nord jusque là "immunisées" contre ces désastres naturels, avaient mis en garde fin juin des scientifiques de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).

"Le contexte national qui impose un déplacement des moyens aériens en dehors de la zone habituelle d'action met en péril la couverture des départements méditerranéens", a mis en garde cette semaine le président du Service d'incendie et de secours du Var (SDIS 83), Dominique Lain.

Ce département à la fois très boisé et très touristique avait été touché par le plus important incendie de l'été en France en 2021. Plus de 6 000 hectares avaient brûlé dans l'arrière-pays de la station balnéaire de Saint-Tropez.

Et cette année, sécheresse et canicule font peser d'importants risques.

Or il n'est plus possible aujourd'hui de "pré-positionner comme chaque année sur le département des Canadair ou des hélicoptères lourds" quand "le risque devient maximum", a regretté M. Lain auprès de l'AFP, en raison de la mobilisation de ces moyens ailleurs, en Gironde principalement.

"La stratégie d'attaque rapide et massive (...) sur les feux naissants, qui a fait ses preuves depuis 30 ans, avec une réduction des surfaces brûlées, est fortement dégradée", a-t-il affirmé.

"Le nombre global de Canadair (avions bombardiers d'eau) est insuffisant pour le territoire", a également jugé cette semaine le président du parc des Alpilles et du réseau des parcs naturels de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean Mangion.

"C'est aujourd'hui que les recrutements des pilotes doivent être faits, aujourd'hui que les commandes de Canadair doivent être passées. (...) Tout cela prend du temps et n'a pas été prévu. Demain, il sera peut-être trop tard", prévient-il, quelques jours après un feu qui a parcouru 1 600 hectares dans le massif provençal de la Montagnette.

Avions vieillissants

Sur le papier, la France dispose de 19 avions bombardiers d'eau basés à Nîmes-Garons (Gard): 12 Canadair capables de transporter chacun 6 000 litres d'eau et sept avions Dash de 10 000 litres (NDLR: un huitième est attendu en 2023), qui se ravitaillent au sol dans l'un des 22 "pélicandromes" prévus à cet effet en France.

Trois avions de reconnaissance "Beechcraft" et des hélicoptères dont deux bombardiers d'eau lourds (4 000 litres d'eau) complètent le dispositif.

La France a par ailleurs acquis deux Canadair supplémentaires pour 2025 dans le cadre d'une commande européenne groupée.

Le président de la région Paca, Renaud Muselier, a fait savoir jeudi que la région était prête à financer un troisième appareil. Mais il attend le feu vert de l'Etat, seul habilité à passer commande. "Ils ne veulent pas, je ne comprends pas pourquoi", regrette-t-il auprès de l'AFP.

M. Muselier explique vouloir également financer un nouveau "pélicandrome" à Hyères (Var) et attendre aussi pour cela une autorisation de l'Etat.

"On a voulu faire des économies d'échelle. (...)  Aujourd'hui, la réalité, c'est que les Canadair sont de vieux avions dont seulement six sur 12 sont opérationnels, pour des questions d'entretien ou de pièces détachées", dit-il à propos du dispositif aérien français.

Résultat, certains des départements les plus exposés aux feux sont contraints de financer eux-mêmes chaque année la location de moyens aériens pour compléter le dispositif national, comme dans le Var où le SDIS 83 investit plus de 1,5 million d'euros par an pour quatre hélicoptères bombardiers d'eau.

"L'Etat doit nous aider financièrement", implore Dominique Lain, qui a pris rendez-vous avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour dire son inquiétude. Il appelle à "une prise de conscience collective".


Budget : le ministre de l'Économie Antoine Armand appelle à la « responsabilité »

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
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  • « L'absence de budget, l'instabilité politique entraîneraient une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française », a-t-il fait valoir lors d'un point presse.
  • « Dans ce moment crucial, au-delà des clivages partisans, dans l'intérêt général, notre pays a besoin d'un budget et j'en appelle à la responsabilité de chacun », a-t-il plaidé.

PARIS : Samedi, alors que le gouvernement est en pleine crise politique sur son projet de budget, actuellement examiné par le Sénat, le ministre de l’Économie Antoine Armand a appelé « chacun à ses responsabilités ».

« L'absence de budget, l'instabilité politique entraîneraient une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française », a-t-il fait valoir lors d'un point presse, le lendemain de la décision de l'agence S&P de maintenir la note de la France.

« Dans ce moment crucial, au-delà des clivages partisans, dans l'intérêt général, notre pays a besoin d'un budget et j'en appelle à la responsabilité de chacun », a-t-il plaidé.

Minoritaire, le gouvernement multiplie les compromis pour tenter d'échapper à une motion de censure. Celle-ci pourrait intervenir dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, si le gouvernement a recours au 49.3 pour l'adopter sans vote.

Après avoir reculé sur les retraites et les cotisations patronales, le gouvernement a accepté de ne pas augmenter la taxe sur l'électricité au-delà de son niveau d'avant le bouclier tarifaire afin de satisfaire le Rassemblement national, qui menace de s'allier à la gauche pour le renverser.

Malgré tout, Marine Le Pen ne semble pas disposée à renoncer à la censure du gouvernement. Vendredi, la cheffe de file du parti a ainsi exigé des réponses avant lundi, date après laquelle le gouvernement ne pourra plus amender son projet de budget de la Sécurité sociale.

Les exigences du RN en matière d'« économies structurelles » risquent de faire tousser Matignon, dans la mesure où ces annonces — notamment celle sur l'électricité, qui représente un manque à gagner de 3,4 milliards d'euros — ont été faites pour répondre en partie aux « lignes rouges » du parti d'extrême droite.

- « Crédit atteint » -

« Au fond, on peut se poser des questions quand celles et ceux qui avaient certaines lignes rouges en annoncent d'autres au fur et à mesure », a commenté Antoine Armand samedi.

En cas de censure du gouvernement, « notre crédit serait atteint », a estimé de son côté le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, dans un entretien à La Tribune Dimanche.

« Quand on examine objectivement les différents scénarios, on voit qu'il ne faut pas tomber dans le catastrophisme, mais pas non plus se rassurer à bon compte », a-t-il poursuivi.

« Le coût de notre dette est désormais plus élevé que celui de la dette grecque. Cela dégrade notre crédit et notre crédibilité, et la situation pourrait s'aggraver », alerte-t-il.

« L'absence de budget, c'est du perdant, perdant, perdant », a aussi réagi Laurent Saint-Martin, ministre des Comptes publics, interrogé par Le Parisien.

« Je tire la sonnette d'alarme quant à la facture de la censure », a-t-il poursuivi. « Si on reconduit le budget 2024, 380 000 foyers français supplémentaires rentreront mécaniquement dans l'impôt sur le revenu parce que le barème n'aura pas suivi l'inflation, et 17 millions de foyers paieront plus d'impôt également », a-t-il détaillé, précisant que l'État devrait en outre « renoncer aux nouvelles mesures fiscales : taxation des rachats d'actions, contribution des grandes entreprises, contribution sur les très hauts revenus ».


Le PCF propose « un pacte social » à mener par un gouvernement « capable de construire des majorités »

«C'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut être», a déclaré lundi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. (AFP)
«C'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut être», a déclaré lundi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. (AFP)
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  • Les communistes, qui voteront la censure du gouvernement de Michel Barnier, ont appelé samedi à un « pacte social » qui serait appliqué par un exécutif « capable de construire des majorités »
  • Pour mener à bien ce programme, M. Roussel souhaite « la constitution d'un gouvernement qui soit en capacité de construire des majorités », laissant entendre qu'il ne devrait pas se limiter au Nouveau Front populaire (NFP).

PARIS : Les communistes, qui voteront la censure du gouvernement de Michel Barnier, ont appelé samedi à un « pacte social » qui serait appliqué par un exécutif « capable de construire des majorités », tout en refusant pour l'instant d'évoquer la présidentielle, à la différence de LFI.

« S'il y a 49.3, nous voterons les motions de censure », a affirmé à l'AFP le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, à l'issue d'une réunion du Conseil national du parti qui a adopté une résolution fixant ses priorités.

« J'ai appelé de mes vœux l'urgence d'un pacte social à construire en France durant cette période d'instabilité politique et de crise économique », a-t-il souligné, précisant que les principaux axes seraient le pouvoir d'achat, les salaires et le coût de l'énergie.

Pour mener à bien ce programme, M. Roussel souhaite « la constitution d'un gouvernement qui soit en capacité de construire des majorités », laissant entendre qu'il ne devrait pas se limiter au Nouveau Front populaire (NFP).

« Je mesure bien qu'il n'y a pas de majorité absolue pour notre coalition », a-t-il reconnu.

Parmi les points principaux du « pacte social » du PCF, figurent l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires et des pensions, ainsi que la baisse de 30 % du coût de l'énergie.

« Nous demandons aussi à ce qu'il y ait une convocation en urgence du Parlement pour qu'il y ait des mesures fortes pour protéger nos emplois, notamment l'interdiction des licenciements boursiers », a ajouté M. Roussel.

Sans attendre, les communistes appellent les Français à se mobiliser et à « construire des rassemblements populaires et majoritaires pour changer de politique ».

Au lendemain de l'appel de Jean-Luc Mélenchon en faveur de la constitution d'une « candidature commune » en cas d'élection présidentielle anticipée, M. Roussel a jugé que le « pacte social » était prioritaire.
« L'heure n'est pas aujourd'hui à se projeter sur une élection présidentielle et à repartir dans des mois de campagne. L'heure est d'apporter des réponses immédiates aux Français, et notamment aux salariés inquiets pour leur emploi », a-t-il affirmé.


Macron prédit «un choc d'espérance» avec la réouverture de Notre-Dame

Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans. (AFP)
Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans. (AFP)
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  • "Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède par la volonté, par le travail, par l'engagement (...) Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible"
  • "Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace (...) C’est une fierté immense pour la nation tout entière", a salué M. Macron qui a souhaité que "perdure" l’esprit de "fraternité" du chantier

PARIS: Emmanuel Macron a prédit vendredi un "choc d'espérance" lors de la réouverture de Notre-Dame qui sera "aussi fort que celui de l'incendie" en avril 2019.

"Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède par la volonté, par le travail, par l'engagement (...) Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible", a lancé le président de la République aux artisans présents lors de cette dernière visite de chantier avant la réouverture officielle les 7 et 8 décembre.

"Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace (...) C’est une fierté immense pour la nation tout entière", a salué M. Macron qui a souhaité que "perdure" l’esprit de "fraternité" du chantier.

Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans.

"On nous a beaucoup dit au début que ce ne serait pas possible, que c'était fou, que c'était arbitraire, qu'on allait mal faire. Mais au fond, derrière cet objectif simple, il y a eu une agrégation de toutes les volontés et vous l'avez fait", a-t-il souligné.

Le chef de l'Etat a rendu un hommage ému au général Georgelin qui fut de 2019 à 2023, année de son décès, "le visage et la voix du chantier".

"Je crois qu'il aurait été fier et heureux, qu'il vous aurait chacun salué par votre nom, votre prénom, comme à son habitude, avec cette voix de stentor", a-t-il dit.