The Line de NEOM: L'harmonie entre le développement urbain et la préservation de la nature

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a annoncé les plans du projet The Line à NEOM le 25 juillet (Photo fournie).
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a annoncé les plans du projet The Line à NEOM le 25 juillet (Photo fournie).
Short Url
Publié le Mardi 26 juillet 2022

The Line de NEOM: L'harmonie entre le développement urbain et la préservation de la nature

  • Selon Mohammed ben Salmane, le projet mettra en lumière des modes de vie alternatifs
  • Le design étroit vise à réduire l'empreinte de l'homme sur le paysage et à améliorer l'efficacité

RIYAD: Avec quelque 56 % de la population mondiale vivant aujourd'hui dans les villes, la durabilité urbaine et le bien-être public deviennent une source de préoccupation croissante pour les gouvernements du monde entier.

Pour relever ces défis, l'Arabie saoudite expérimente de manière audacieuse la conception des espaces urbains avec sa ville intelligente et révolutionnaire NEOM et son projet phare, The Line.

Lundi, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a annoncé les plans de The Line, l'un des nombreux mégaprojets en cours dans le cadre du plan de réforme et de diversification économique Vision 2030 du Royaume.

EN CHIFFRES

The Line: Une position stratégique

40 % du monde est à moins de six heures de vol

13 % du commerce mondial traverse la mer Rouge

Il a déclaré que la conception permettrait de clarifier la structure interne de la ville sur plusieurs niveaux et de résoudre les problèmes des villes horizontales et plates traditionnelles, en parvenant à une harmonie entre le développement urbain et la préservation de la nature, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a lancé en janvier 2021 l'idée et la vision initiales de la ville qui redéfinit le concept de développement urbain et ce à quoi les villes du futur devraient ressembler.

Lors de l'annonce, lundi, le prince héritier a déclaré que The Line permettrait d'atteindre une «vie idéale» et de relever les défis urgents auxquels l'humanité est confrontée.

Le concept de The Line incarne la façon dont les communautés urbaines vivront à l'avenir dans un environnement sans routes, sans voitures et sans émissions. (Photo fournie)

«NEOM est l'un des projets les plus importants de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite et The Line est l'affirmation de notre ferme engagement à présenter un projet au monde entier. NEOM est un lieu pour ceux qui rêvent d'un avenir meilleur», a-t-il déclaré.

Le concept de The Line incarne la façon dont les communautés urbaines vivront à l'avenir dans un environnement sans routes, sans voitures et sans émissions, a-t-il ajouté.

Le prince héritier a déclaré que le projet, qui offre une nouvelle approche de l’urbanisme, fonctionnera avec 100 % d'énergie renouvelable et donnera la priorité à la santé des personnes.

Différent des grands bâtiments, le concept superpose les parcs publics et les zones piétonnes, les écoles, les habitations et les lieux de travail. (Photo fournie)

«L'idée de superposer verticalement les fonctions de la ville et de donner aux gens la possibilité de se déplacer de manière fluide en trois dimensions pour y accéder est un concept appelé urbanisme à gravité zéro», a-t-il déclaré.

Selon le plan de conception révélé lundi, The Line aura une façade extérieure en miroir qui donnera à la structure son caractère unique et permettra même à sa petite superficie de se fondre dans la nature, tandis que son intérieur sera construit pour créer «des expériences extraordinaires et des moments magiques», a ajouté le prince héritier.

The Line pourra accueillir à terme 9 millions de résidents et sera construite sur une superficie de 34 kilomètres carrés, ce qui est inédit par rapport à d'autres villes de capacité similaire, selon la déclaration de lundi.

Le concept de The Line incarne la façon dont les communautés urbaines vivront à l'avenir dans un environnement sans routes, sans voitures et sans émissions. (Photo fournie)

À la différence des hauts immeubles, le concept superpose des parcs publics et des zones piétonnes, des écoles, des habitations et des lieux de travail.

Cette conception étroite vise à réduire l'empreinte de l'homme sur le paysage et à améliorer l'efficacité. La ville sera dotée d'une liaison ferroviaire à grande vitesse dont le temps de transit de bout en bout ne dépassera pas les vingt minutes.

Le climat idéal au sein de la structure, tout au long de l'année, permettra aux résidents de profiter de la nature environnante tout en se promenant. Les résidents auront également accès à toutes les installations de The Line à moins de cinq minutes de marche.

«The Line sera créée par une équipe d'architectes et d'ingénieurs de renommée mondiale, dirigée par NEOM, afin de développer ce concept révolutionnaire pour la ville du futur», a déclaré le prince héritier Mohammed ben Salmane.

En outre, la conception de la ville sera entièrement numérisée, et la construction sera amplement industrialisée grâce à des technologies de construction et des processus de fabrication qui progressent considérablement.

Le climat idéal au sein de la structure, tout au long de l'année, permettra aux résidents de profiter de la nature environnante tout en se promenant. (Photo fournie)

Le projet a déjà été bien accueilli pour son audace et son ambition. Selon Mohammed Ramady, un économiste basé à Londres, la vision de The Line n'est rien moins que révolutionnaire, malgré un certain scepticisme de la part des promoteurs urbains traditionnels.

«Le concept d'urbanisme à gravité zéro sera accepté par les générations futures comme un mode de vie urbain viable, basé sur les énergies renouvelables, comparable aux développements urbains historiques qui n'ont pas été facilement acceptés», a déclaré M. Ramady à Arab News.

«Les propositions audacieuses du prince héritier soulignent avec justesse ce qu'est NEOM, dont toute l'humanité, et pas seulement l'Arabie saoudite, pourra bénéficier.»

Pour Mohammed al-Suwayed, PDG de Razeen Capital, l'attrait de NEOM réside dans sa jeunesse et sa volonté de rompre avec les anciennes façons de construire et de vivre.

«Je ne suis toujours pas sûr que le monde ait compris le message du prince héritier à propos de NEOM», a déclaré Al-Suwayed à Arab News.

«C'est une idée qui vise à défier les normes. Je pense que NEOM n'est pas destiné à ceux qui ont des compétences et une expérience traditionnelles. Il est destiné aux jeunes dont l'expérience traditionnelle est limitée, mais qui sont ambitieux et visionnaires, et en même temps pragmatiques.»

Situé dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite, au bord de la mer Rouge, sur une superficie d'environ 26 500 kilomètres carrés et composé de 41 îles côtières, NEOM – qui signifie «nouvel avenir» – est présenté comme un laboratoire vivant pour l'entrepreneuriat, les nouvelles technologies, les nouveaux modèles d'habitabilité et la préservation de l'environnement.

Soutenu par le Fonds d'investissement public saoudien, ainsi que par des investisseurs locaux et internationaux, le projet NEOM, d'une valeur de 500 milliards de dollars, comprendra des villes hyperconnectées et cognitives, des ports et des zones d'activité, des centres de recherche, des centres de sport et de divertissement et des destinations touristiques.

Sa situation géographique montre qu'il est idéalement placé pour attirer les investissements mondiaux en tirant parti des routes commerciales existantes. Près de 13 % du commerce mondial passe par la mer Rouge, et quelque 40 % du monde se trouve à moins de six heures de vol.

La situation géographique unique de NEOM garantit un climat tempéré, environ 10 degrés Celsius plus frais en moyenne que le reste du Conseil de coopération du Golfe, dans une région montagneuse qui abrite certains des terrains les plus variés du Royaume.

La durabilité étant au cœur du projet, quelque 95 % des terres de NEOM sont conservées pour protéger l'environnement. Toute l'énergie de NEOM sera 100 % renouvelable, qu'il s'agisse de l'énergie solaire, de l'énergie éolienne ou de la production d'hydrogène, ce qui garantit un environnement urbain propre et non pollué.

Les communautés seront construites autour des personnes, et non des voitures, avec des passerelles surélevées reliant le site. Les routes et les rues seront remplacées par des places et des boulevards piétonniers remplis de parcs et d'espaces verts. Les communautés dotées d'intelligence artificielle apprendront et prévoiront des moyens de faciliter la vie et faire gagner du temps aux résidents et aux entreprises.

The Line elle-même reliera quatre écologies distinctes: la côte, le désert, les montagnes et la haute vallée. La nature sera intégrée au cœur des communautés, ce qui améliore l'habitabilité et le bien-être. Elle sera également soutenue par des zones agricoles, favorisant une production alimentaire locale et durable.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a lancé l'idée et la vision initiales dans le but de redéfinir le concept de développement urbain et ce à quoi devraient ressembler les villes du futur.

«Lors du lancement de The Line l'année dernière, nous nous sommes engagés à une révolution civilisationnelle qui met l'humain au premier plan, basée sur un changement radical de la planification urbaine», a-t-il déclaré lundi.

«Les conceptions révélées aujourd'hui pour les communautés verticales de la ville remettront en question les villes plates et horizontales traditionnelles et créeront un modèle de préservation de la nature et d'amélioration de l'habitabilité.»

«The Line s'attaquera aux défis auxquels l'humanité est confrontée dans la vie urbaine d'aujourd'hui et mettra en lumière d'autres façons de vivre.»

 «Nous ne pouvons pas ignorer les crises de l'habitabilité et de l'environnement auxquelles sont confrontées les villes du monde entier, et NEOM est à la pointe de la recherche de solutions nouvelles et innovantes pour résoudre ces problèmes. NEOM conduit une équipe composée des esprits les plus brillants en matière d'architecture, d'ingénierie et de construction pour faire de l'idée de construire vers le haut une réalité», a-t-il ajouté.

L'annonce des plans de The Line s'inscrit dans la continuité des progrès réalisés par NEOM dans le développement de ses projets phares, tels qu'Oxagon, sa ville de fabrication et d'innovation réimaginée, et Trojena, sa destination de tourisme de montagne qui offrira la première station de ski en plein air du Golfe Arabique.

D'une superficie d'environ 48 kilomètres carrés, Oxagon comprendra la plus grande plateforme flottante du monde et sera alimentée à 100 % par des énergies propres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi de Bahreïn et le président égyptien insistent sur la nécessité d’une réponse arabe unifiée à la crise de Gaza

Short Url
  • Abdel Fattah al-Sissi et le roi Hamad s’engagent à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza
  • Le roi Hamad et le président égyptien ont également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain

LE CAIRE: Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Hamed de Bahreïn se sont engagés à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza et à ses répercussions sur la région.

M. Al-Sissi a reçu le roi Hamed au Caire mercredi. Les deux dirigeants ont fait part de leur espoir de voir les efforts de paix déboucher sur une nouvelle voie pour la région, ce qui permet d’envisager un avenir dans lequel leurs pays œuvreraient ensemble à la prospérité.

Le roi Hamed a précisé lors d’une conférence de presse conjointe que le président égyptien et lui avaient également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain.

M. Al-Sissi et le roi de Bahreïn ont insisté sur la nécessité d’adopter des politiques claires pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.

Le roi a déclaré avoir discuté avec le président Al-Sissi de plusieurs questions qui concernent le renforcement de la coopération arabe.

M. Al-Sissi et le roi Hamed ont discuté des efforts déployés par leurs pays et de «l’action arabe commune pour faire face à cette situation intenable, pour y mettre un terme et, surtout, pour empêcher qu’elle ne se reproduise».

«Ainsi, la communauté internationale doit s’unir pour imposer un cessez-le-feu immédiat, urgent et durable dans la bande de Gaza ainsi que mettre fin à toute tentative de déplacement forcé, de famine ou de punition collective du peuple palestinien frère. Elle doit s’unir pour garantir l’acheminement complet, durable et sans entraves de quantités suffisantes d’aide humanitaire et de secours dont le secteur a désespérément besoin», a ajouté le dirigeant égyptien.

«En parallèle, les parties doivent s’engager immédiatement et sérieusement sur des voies propices à une solution politique juste et durable à la cause palestinienne, fondée sur la solution à deux États ainsi que sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain, selon les frontières du 4 juin 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale. Cet État palestinien devrait jouir à la fois de la reconnaissance internationale et être membre à part entière des Nations unies.»

M. Al-Sissi a indiqué que l’Égypte avait mis en garde à plusieurs reprises contre les conséquences désastreuses qui pourraient résulter de la guerre en cours en Palestine occupée. Ce conflit entraîne des appels à l’escalade et des représailles, créant un cycle de violence qui détruit toute chance de paix et de stabilité dans la région.

«En effet, ces derniers mois, la région est en proie aux conséquences dévastatrices de la guerre en cours, dont les flammes se sont propagées à l’extérieur. Cette situation a engendré l’état actuel de tension et de péril dans la région, qui menace gravement la sécurité, la stabilité et l’avenir de notre peuple», a-t-il poursuivi.

Selon le président égyptien, les dirigeants «ont longuement discuté de ces développements régionaux troublants et des solutions que nous envisageons, animés par notre conviction commune de l’importance cruciale de préserver la sécurité et la stabilité de la région et de ses peuples face aux multiples menaces, et de ne pas abandonner leur sort à la volonté des bellicistes. Cet engagement est fondé sur le principe consistant à accorder la priorité à la sécurité arabe commune, que nous considérons comme indivisible».

M. Al-Sissi a précisé que les deux dirigeants étaient convenus de la nécessité de déployer et d’encourager des efforts immédiats et intensifs en vue d’une désescalade dans les territoires palestiniens et au niveau régional.

«Nous avons par ailleurs discuté de l’importance d’exhorter les parties à adopter une approche rationnelle, à opter pour des solutions politiques et à abandonner les solutions militaires et les notions de domination et d’hégémonie», a déclaré le président.

«Nous sommes aujourd’hui réunis à une heure extrêmement grave en raison de la guerre sanglante menée par Israël contre la bande de Gaza et de la perte inexorable de milliers de civils innocents et sans défense dans des scènes d’une horreur indicible.»

«Ils n’ont rien fait d’autre que de vivre sur leur terre, de rester attachés à leur maison et à leur patrie, et d’aspirer à une vie empreinte de dignité, de fierté et d’humanité.»

«Il s’agit sans aucun doute d’un moment décisif qui restera dans les annales, étant donné le recours scandaleux à la force militaire pour terroriser, affamer et infliger des souffrances inimaginables à des civils innocents, collectivement et sans distinction, pour les terrifier et les pousser à abandonner leurs maisons, et pour les déplacer de force de leur terre.»

«Tout cela se produit alors que la communauté internationale reste les bras croisés, incapable de faire respecter la justice et le droit international, le droit humanitaire international ou même les principes fondamentaux de l’humanité, ou ne voulant pas», a conclu le président égyptien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la Ligue arabe exprime ses craintes concernant le conflit à Gaza lors d’une réunion avec un responsable de l’ONU

Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
Short Url
  • Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’est entretenu avec le général de division de l’ONU, Patrick Gauchat
  • Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU

LE CAIRE: Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à un haut responsable de l’ONU qu’il redoutait que le conflit à Gaza ne devienne incontrôlable et ne menace la sécurité régionale. 

Lors d’une réunion au Caire avec le général de division Patrick Gauchat, chef de mission et chef de l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve (Onust), M. Aboul Gheit a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution sur le cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU et de fournir une aide humanitaire urgente à la population affamée de Gaza.

Selon Gamal Roshdy, porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe, la réunion portait sur la situation régionale. M. Aboul Gheit a affirmé que la guerre menée par Israël contre Gaza violait le droit international et les principes humanitaires.

Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU, notamment la Ligne bleue, qui délimite la trêve entre le Liban et Israël.

M. Aboul Gheit a estimé que les résolutions politiques demeuraient le moyen le plus efficace pour assurer la sécurité de toutes les parties.

Toutefois, la mise en œuvre de ces résolutions reste difficile dans la mesure où Israël poursuit ses objectifs en recourant à la force militaire et en prenant des civils pour cible, a-t-il ajouté.

D’après le site Internet de l’Onust, le Conseil de sécurité, dans la résolution No 50 (1948), appelait à une cessation des hostilités en Palestine le 29 mai 1948 et chargeait le médiateur de l’ONU en Palestine de surveiller l’application de la trêve avec l’aide d’un groupe d’observateurs militaires.

Le premier groupe d'observateurs militaires, créé en 1949 pour superviser la mise en œuvre des accords d’armistice israélo-arabes, est devenu par la suite l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve.

Les observateurs de l’Onust au Moyen-Orient ont pour rôle de surveiller le respect des cessez-le-feu et des accords d’armistice, d’empêcher que des incidents isolés ne dégénèrent et de prêter main-forte à d’autres opérations de maintien de la paix de l’ONU dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux raids meurtriers israéliens à Gaza, sanctions occidentales contre l'Iran

Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
Short Url
  • Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza
  • Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a mené jeudi de nouveaux raids à Gaza qui ont tué des dizaines de Palestiniens dont des femmes et des enfants, a indiqué le Hamas, le jour où des puissances occidentales ont renforcé les sanctions contre l'Iran après son attaque contre Israël.

Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien lancée le 13 avril en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas.

A Téhéran, un haut responsable des Gardiens de la révolution, le général Ahmad Haghtalab, a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que son pays était prêt à lancer en représailles de "puissants missiles" sur les "installations nucléaires de l'ennemi".

"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a prévenu le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d'un "conflit régional généralisé", a renchéri le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.

Alors que la région est déjà ébranlée par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, M. Guterres a dénoncé l'"enfer humanitaire" créé par les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien qui ont fait en plus de six mois 33.970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La campagne israélienne de bombardements aériens intensifs suivie d'une offensive terrestre, a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque d'une ampleur sans précédent et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Avant l'aube, des frappes israéliennes ont ciblé la petite bande de terre assiégée par Israël depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.

Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas a pris le pouvoir en 2007.

"C'est horrible"

"Nous avons récupéré les restes de 12 personnes", a déclaré Abdeljabbar al-Arja, après avoir fouillé les décombres d'une maison touchée par une frappe à Rafah (sud) où s'entassent 1,5 million de personnes en majorité déplacées par la guerre.

"Il y avait des femmes et des enfants, on a trouvé des bras et des pieds. Ils ont tous été mis en pièces. C'est horrible", s'est-il exclamé.

Des bombardements ont aussi touché le camp Al-Mawasi, près de Rafah, devenu un camp aux milliers de tentes abritant des déplacés.

"Notre terre a été rasée, notre maison détruite (...) Nos espoirs et rêves ont été pulvérisés", a dit Shams Majid, 22 ans, un déplacé.

L'armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de "cibles" dans la bande de Gaza, dont des "terroristes, des postes d'observation et des structures militaires".

"Mort, destruction" 

M. Guterres a évoqué devant le Conseil de sécurité deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale". "Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d'aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée."

Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération de tous les otages.

Les pourparlers sur une trêve à Gaza associée à une libération d'otages piétinent depuis des mois, les protagonistes s'accusant de les bloquer.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'UE. Il est décidé à lancer une offensive terrestre contre Rafah, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas.

M. Netanyahu a récusé "les allégations sur une famine à Gaza" et affirmé qu'Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire".

Réponse différente

Le Premier ministre israélien lutte sur un autre front, contre la République islamique d'Iran, son ennemi juré.

En attaquant Israël, l'Iran a dit avoir agir en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

Les dirigeants iraniens ont ensuite souligné qu'ils ne cherchaient "pas une expansion des tensions" avec Israël.

Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie".

D'après le diffuseur public israélien Kan, M. Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans de frappes de représailles rapides après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui cherche à éviter une nouvelle confrontation.

"Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne.

Entretemps, les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, et le Royaume-Uni ont annoncé avoir renforcé leurs sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE a aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.

"Nous faisons en sorte que l'Iran rende des comptes", a dit Joe Biden.