La milice houthie enlève cent femmes accusées de prostitution

La milice houthie, soutenue par l’Iran, a enlevé près de cent femmes pour des allégations de prostitution depuis le début du mois de juillet dans la province de Hajjah, au nord-ouest du Yémen. (Reuters)
La milice houthie, soutenue par l’Iran, a enlevé près de cent femmes pour des allégations de prostitution depuis le début du mois de juillet dans la province de Hajjah, au nord-ouest du Yémen. (Reuters)
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Publié le Mardi 26 juillet 2022

La milice houthie enlève cent femmes accusées de prostitution

  • De nombreuses femmes enlevées ont souffert d’une intense stigmatisation sociale à la suite des arrestations, certaines étant même ostracisées par des membres de leur famille
  • Les Houthis ont également rejeté une proposition de médiation des dignitaires locaux et des chefs tribaux qui tentaient d’obtenir la libération des femmes enlevées

AL-MOUKALLA: La milice houthie, soutenue par l’Iran, a enlevé près de cent femmes à leur domicile pour des allégations de prostitution depuis le début du mois de juillet dans la province de Hajjah, au nord-ouest du Yémen, ont averti lundi des militants et des groupes de défense des droits yéménites. 

L’organisation SAM pour les droits et les libertés, basée à Genève, déclare avoir reçu des informations selon lesquelles les autorités houthies de la ville de Hajjah, capitale du gouvernorat de Hajjah, étaient entrées par effraction dans des maisons de la ville, arrêtant quelque soixante femmes avant de les jeter en prison. 

«Nous tenons à dire que ce qui s’est passé avec ces femmes est un crime d’enlèvement à part entière qui ne tient pas compte des contrôles juridiques imposés par la loi», déclare l’organisation. «Nous appelons les Houthis à libérer toutes les femmes immédiatement et sans condition.» 

L’organisation affirme que plusieurs responsables houthis, dont le chef de la sécurité de la ville, Mohammed Salbah, et une autre personnalité, Hisham Wahban, ont pris d’assaut des rassemblements de femmes et des maisons à Hajjah. 

Des responsables yéménites et des militants des droits de l’homme estiment que le nombre de femmes enlevées s’élève à près de cent, avertissant que les Houthis accusent à tort les prisonnières de prostitution sans apporter de preuves pour appuyer leurs allégations. 

De nombreuses femmes enlevées ont souffert d’une intense stigmatisation sociale à la suite des arrestations, certaines étant même ostracisées par des membres de leur famille. 

Hadi Wardan, avocat et membre du Comité national pour les allégations de violations des droits de l’homme au Yémen, déclare à Arab News que des Houthis armés ont pris d’assaut des maisons et des logements pour étudiantes dans la ville de Hajjah et qu’ils ont arrêté au moins quatre-vingt-quinze femmes, dont de nombreuses personnes originaires des quartiers voisins de Haresh et d’Abes. La milice a jeté les femmes dans des prisons et des cellules de détention secrètes au sein de la ville, ajoute M. Wardan. 

«Ils font peur aux gens en expliquant que ces femmes pratiquent l’adultère, la prostitution et des actes immoraux. Aucune d’entre elles n’a cependant été prise en flagrant délit», souligne M. Wardan, ajoutant qu’aucun homme n’avait été arrêté lors des raids. 

Les Houthis ont également rejeté une proposition de médiation des dignitaires locaux et des chefs tribaux qui tentaient d’obtenir la libération des femmes enlevées, déclare le militant yéménite. 

Les militants pensent que les Houthis ont recouru aux enlèvements après avoir suscité une colère locale croissante face aux répressions morales de la milice, qui prend pour cible des femmes ayant prétendument violé les codes vestimentaires islamiques ou fréquenté des hommes. 

M. Wardan ajoute: «Comment autant de femmes peuvent-elles être impliquées dans la prostitution et pourquoi n’ont-ils arrêté aucun homme?» 

À la suite de ces raids, certains maris ont divorcé de leurs femmes enlevées tandis que d’autres femmes sont devenues des parias de la société. 

«De nombreuses femmes préfèrent désormais rester en prison plutôt que de retourner chez elles après que les Houthis ont souillé leur réputation. Dans l’un des cas, ils ont arrêté une mère, sa fille et sa belle-fille», précise M. Wardan. 

M. Wardan accuse des membres houthis de la province, dont Naïf Abdullah Abu Khorfesha, chef de la sécurité de la province de Hajjah; Mohammed Salbah, chef de la sécurité de la ville de Hajjah; Sadeq al-Gailil, un officier, et Mohammed al-Madwami, directeur adjoint des enquêtes criminelles dans la ville de Hajjah, d’avoir orchestré les enlèvements. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.