En Crimée, des vacances à quelques encablures des combats

Des milliers de Russes passent leurs vacances dans la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée en 2014 par Moscou et base arrière de l'armée russe à l'offensive en Ukraine. (AFP)
Des milliers de Russes passent leurs vacances dans la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée en 2014 par Moscou et base arrière de l'armée russe à l'offensive en Ukraine. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 juillet 2022

En Crimée, des vacances à quelques encablures des combats

  • A 300 ou 400 km au nord de Sébastopol, les combats sont une réalité au quotidien
  • Et cette ville portuaire abrite la flotte russe de la mer Noire dont les navires, déployés en mer, tirent presque tous les jours sur le territoire ukrainien

SEBASTOPOL: Alexandra Roumiantseva bronze sur une plage dans les faubourgs de Sébastopol et s'efforce d'occulter de son esprit les nouvelles liées à l'assaut russe contre l'Ukraine quand, soudain, un avion de combat russe fend le ciel.

"Je ne peux pas dire qu'on soit totalement détendus", admet cette femme de 31 ans, responsable d'un fonds caritatif, arrivée de Saint-Pétersbourg avec son mari et ses deux jeunes fils. "Si on sent que ça se gâte, on rentre".

Comme elle, des milliers de Russes passent leurs vacances dans la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée en 2014 par Moscou et base arrière de l'armée russe à l'offensive en Ukraine.

Si les adolescents sautant des rochers dans la mer et les voyageurs torse nu, bière à la main et grillades sur le feu, donnent un air de normalité estivale à ce lieu de villégiature, la réalité est que le front n'est pas si loin.

Des combats à 300 ou 400 km 

A 300 ou 400 km au nord de Sébastopol, les combats sont une réalité au quotidien. Et cette ville portuaire abrite la flotte russe de la mer Noire dont les navires, déployés en mer, tirent presque tous les jours sur le territoire ukrainien.

Les liaisons aériennes civiles vers la Crimée sont d'ailleurs suspendues depuis fin février, du fait des affrontements à proximité.

Le trajet se fait donc en voiture et en train.

Pour gagner les plages, Alexandra Roumiantseva raconte avoir couvert, avec sa famille, 2 500 kilomètres en voiture à partir de Saint-Pétersbourg, empruntant le viaduc qui relie le territoire russe à la péninsule.

Et cela en dépit des rumeurs sur des tentatives ukrainiennes d'attaquer ce pont. "Évidemment, cela inquiète les gens".

Sur la route des vacances, elle dit aussi avoir croisé une colonne de véhicules militaires russes.

Au cours d'un passage à Sébastopol mi-juillet, les journalistes de l'AFP ont aussi observé des navires de guerre russes croisant à l'horizon et, de jour comme de nuit, des avions de combat étaient audibles ou visibles dans les cieux.

Dans la ville, des chants patriotiques résonnent et des souvenirs frappés de la lettre "Z", symbole des forces armées russes en Ukraine, sont vendus aux touristes.

«Ils ont peur»

Mais surtout, la Crimée est frontalière de la région ukrainienne de Kherson, en partie occupée par les soldats russes. Or les forces ukrainiennes y ont déclenché, avec de premiers succès, une contre-offensive, avec l'objectif de la reprendre d'ici à la fin de l'été.

Les autorités ukrainiennes ont en outre toujours clamé ces huit dernières années qu'un jour elles reprendraient aussi la péninsule.

Du coup, l'éventualité de frappes en Crimée n'est pas à exclure, d'autant que Kiev possède des drones et des canons de longue portée fournis par ses alliés. En juin déjà, des plateformes de forage d'hydrocarbures au large de ce territoire, ont été touchées par des tirs ukrainiens.

Les risques liés au conflit, les difficultés d'accès, mais aussi les premiers effets des sanctions occidentales sur le portefeuille des Russes ont sans surprise entraîné une baisse de la fréquentation touristique en Crimée. La saison s'annonce donc morose.

"On dirait que seuls les locaux se reposent ici cette année", constate Anna Zaloujnaïa, une habitante de Sébastopol de 28 ans, interviewée par l'AFP sur une plage de sable du nord de la ville.

Albert Agagoulian, 69 ans, tient un petit restaurant de grillades à proximité. L'endroit est quasiment vide. Ce colonel à la retraite de l'armée de l'air soviétique ne peut que constater la chute de ses revenus.

"A ma grande honte, je n'ai pas pu payer une colonie de vacances à mon enfant", explique cet homme en débardeur, assis d'arrière le comptoir de son commerce. "Les gens ne viennent pas parce qu'ils ont peur".

Viktor Borodouline, un ingénieur toujours actif du haut de ses 77 ans, dit, quant à lui, être "très inquiet" à cause du conflit, confiant sa "douleur" après que l'Ukraine a réussi à couler en avril le navire amiral de la Russie en mer Noire, le Moskva, une gifle pour Moscou.

Mais, cet habitant du village de Katcha en Crimée se réjouit à l'inverse de pouvoir se procurer des fruits et des légumes en provenance des territoires ukrainiens récemment occupés par la Russie.

"Aujourd'hui, j'ai pu acheter des produits venus de Kherson, pour moi, c'est une grande joie".


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.