Vers un duel générationnel pour la présidence du RN ?

Marine Le Pen réagit à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 19 juillet 2022. (AFP)
Marine Le Pen réagit à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 19 juillet 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 juillet 2022

Vers un duel générationnel pour la présidence du RN ?

  • Chez les militants du parti, le coeur balance entre Jordan Bardella, 26 ans et le chevronné Louis Aliot, 52 ans
  • Le 5 novembre signera la fin de l'ère Le Pen, soit cinquante ans de présidence familiale au Rassemblement national

PARIS: Quel nom pour remplacer celui de Le Pen à la tête du Rassemblement national ? Chez les militants du parti, le coeur balance entre Jordan Bardella, 26 ans, lancé pour l'instant seul vers la présidence du RN, et le chevronné Louis Aliot, 52 ans, qui tarde à dévoiler ses intentions.

Le 5 novembre signera la fin de l'ère Le Pen, soit cinquante ans de présidence familiale au Rassemblement national.

A cette date, lors du congrès du parti à Paris, sera désigné le successeur de Marine Le Pen. Aux manettes depuis 2011, elle a décidé de se consacrer dorénavant à la présidence du groupe des 89 députés RN à l'Assemblée nationale.

Qui pour reprendre le flambeau ? D'un côté, un Jordan Bardella pour un RN "nouvelle génération", de l'autre, un potentiel Louis Aliot, figure de longue date du parti d'extrême droite.

Les deux hommes se disent sur la même ligne sociale et identitaire, même si Jordan Bardella a davantage mis l'accent sur ce dernier aspect en faisant campagne dans le Sud de la France, sur les terres d'un certain Eric Zemmour.

Pour sa part, Louis Aliot, actuel vice-président du RN, dit envisager une candidature. Cela se murmure dans son entourage.

Mais Jordan Bardella, fidèle lieutenant de Marine Le Pen qu'il a remplacée le temps de la campagne présidentielle, a lui déjà formulé le souhait de conserver ses fonctions, censées prendre fin en septembre.

"On ne change pas une équipe qui gagne", a-t-il déclaré mardi sur BFMTV, lui pour qui l'accession pérenne à la tête du parti serait une suite logique et légitime à son parcours politique.

"Le travail que nous avons fait avec Marine Le Pen (...) est un chemin qui nous permet de cultiver cette ambition de victoire", a avancé l'eurodéputé.

Porte-parole du RN, puis tête de liste aux européennes en 2019 et enfin vice-président du mouvement (2017-2019), Jordan Bardella a connu une ascension fulgurante au sein du parti dont il est désormais l'une des principales figures politiques et médiatiques.

Et ses soutiens ne manquent pas, en dépit de certaines inimitiés dans les Hauts-de-France.

Lundi dans le magazine Valeurs Actuelles, la députée du Var Laure Lavalette a exhorté l'ensemble des militants RN à "accorder leur parrainage à Jordan Bardella" puisqu'il s'inscrit dans la "ligne politique portée par Marine Le Pen depuis 2011".

Cet appel a été ardemment relayé sur le réseau social Twitter par une flopée d'élus RN, dont les députés Jean-Philippe Tanguy, Nicolas Meizonnet, Laurent Jacobelli, Hélène Laporte ou encore Mathilde Paris.

«Concurrence saine»

Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, les pronostics vont bon train. "Rien n'est joué d'avance, mais il est évident que Jordan sera élu", glisse à l'AFP le vice-président du groupe RN dans l'hémicycle Alexandre Loubet, pour qui M. Bardella incarne un RN "nouvelle génération".

"Marine Le Pen et Jordan Bardella forment un binôme très complémentaire, qui nous a conduits aux victoires que l'on a connues", poursuit le député de Moselle, évoquant le score de 42% de la candidate d'extrême-droite au second tour de la présidentielle 2022, suivi par une percée du RN aux législatives.

M. Aliot, ancienne plume de Jean-Marie Le Pen puis un temps compagnon de sa fille Marine, avait déclaré en juin : "Je ne me désintéresserai pas de l'avenir de mon parti. Et s'il le faut, en fonction des lignes politiques qui seront choisies, oui je pourrais me porter éventuellement candidat".

Très discret sur ce sujet, le maire de Perpignan qui avait déjà brigué la tête par intérim du parti, n'a pour l'heure rien officialisé, mais le cas écheant sa candidature pourrait avoir du sens pour certains.

"Légitime", pour le député du Gard Victor Meizonnet. "C'est un candidat des territoires, qui a aussi de l'ancienneté et un regard intéressant".

A l'instar de Jordan Bardella, Louis Aliot a "lui aussi une certaine popularité au sein du mouvement", argumente M. Meizonnet. Il incarnerait une "concurrence tout à fait saine" dans un combat pour la présidence d'un parti accusé de monolithisme.

"Le plus à même de l'emporter, c'est Jordan Bardella, mais je ne présume pas d'une élection avant qu'elle ait eu lieu. Et puis, nous aurons peut-être une troisième candidature innattendue !", conclut-il.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.