Le maréchal Haftar condamné aux Etats-Unis à dédommager des familles libyennes

Le chef militaire de l'Est libyen Khalifa Haftar (Photo, AFP).
Le chef militaire de l'Est libyen Khalifa Haftar (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 juillet 2022

Le maréchal Haftar condamné aux Etats-Unis à dédommager des familles libyennes

  • En 2019 et 2020, des familles libyennes avaient porté plainte au civil contre le maréchal Haftar
  • La justice américaine avait gelé le dossier avant les élections prévues en décembre 2021 pour ne pas influer sur le scrutin

WASHINGTON: Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est de la Libye, a perdu vendredi une bataille dans la guerre judiciaire qui l'oppose, aux États-Unis, à des ressortissants de son pays l'accusant de tortures et d'exécutions extra-judiciaires.

Une juge fédérale a estimé que le maréchal Haftar n'avait pas coopéré avec la justice et qu'il pouvait donc être condamné "par défaut" à verser des dommages et intérêts aux plaignants.

Il peut encore faire appel de cette décision et il faudra d'autres audiences pour déterminer le montant des compensations, mais cette décision représente un revers majeur pour le maréchal.

"La justice a gagné, Haftar va devoir répondre de ses crimes de guerre", a ainsi estimé Faisal Gill, l'un des avocats à l'origine de la procédure, dans un communiqué transmis à l'AFP.

En 2019 et 2020, des familles libyennes avaient porté plainte au civil contre le maréchal Haftar responsable selon eux de la mort de leurs proches, tués dans des bombardements.

A la tête de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), "il s'est engagé dans une guerre sans discernement contre la population libyenne : il a tué de nombreux hommes, femmes et enfants dans des bombardements, et torturé d'autres civils", écrivaient-ils.

Ces familles ont appuyé leur demande sur une loi américaine de 1991, le "Torture Victim Protection Act" qui permet de poursuivre au civil toute personne qui, agissant à titre officiel pour une nation étrangère, a commis des actes de torture et/ou des exécutions extrajudiciaires.

La justice américaine avait gelé le dossier avant les élections prévues en décembre 2021 pour ne pas influer sur le scrutin. Comme ces élections n’ont pas eu lieu, l'affaire avait repris, bien que Khalifa Haftar ait tenté, en vain, d'invoquer une immunité de chef d'État.

Pays pétrolier du nord de l'Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et se retrouve minée par les divisions entre l'Est et l'Ouest du pays.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir : l'un basé à Tripoli et un autre soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar.

Né il y a 78 ans, ce soldat formé en Union soviétique avait pris part au coup d'État ayant porté Khadafi au pouvoir en 1969. Engagé dans son armée, il avait été fait prisonnier dans la guerre contre le Tchad, et lâché par le dirigeant.

Les Américains étaient parvenus à le libérer de prison lors d'une opération qui reste aujourd'hui encore une énigme, et lui avait accordé l'asile politique.

Installé pendant une vingtaine d'années aux États-Unis, il avait rejoint l'opposition libyenne et a acquis, selon le Wall Street Journal, plusieurs propriétés valant des millions de dollars.


Santé, science et qualité de vie : l’Arabie saoudite entre dans une nouvelle ère

La désignation de Djeddah par l'OMS comme ville saine est l'aboutissement des efforts déployés par cette ville de la côte de la mer Rouge pour améliorer les services de santé et promouvoir un mode de vie sain et actif. (SPA)
La désignation de Djeddah par l'OMS comme ville saine est l'aboutissement des efforts déployés par cette ville de la côte de la mer Rouge pour améliorer les services de santé et promouvoir un mode de vie sain et actif. (SPA)
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  • Djeddah et Médine se distinguent comme les premières villes du Moyen-Orient de plus de 2 millions d’habitants à obtenir cette accréditation

RIYAD : Le système national de santé d’Arabie saoudite continue de consolider sa place sur la scène mondiale à travers une série de réalisations majeures en recherche scientifique et en reconnaissance internationale.

Le ministère de la Santé a souligné la désignation de 16 sites en tant que « Villes-Santé » selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Parmi elles, Djeddah et Médine se démarquent en devenant les premières villes du Moyen-Orient de plus de 2 millions d’habitants à recevoir cette accréditation, marquant une étape clé du programme « Villes-Santé » du ministère et de ses efforts pour améliorer la qualité de vie.

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Le style architectural distinctif de Médine et les initiatives urbaines centrées sur l'homme ont renforcé l'identité visuelle de la ville sainte et amélioré l'accès des piétons à la mosquée du prophète. (SPA)

Cette réussite reflète la collaboration efficace entre les acteurs gouvernementaux et communautaires, à travers l’application de plus de 80 critères internationaux répartis en neuf domaines clés couvrant la santé, le développement et la durabilité.

L’Arabie saoudite a également réalisé des avancées remarquables en matière de recherche médicale et d’innovation.

Une étude menée par le Centre hospitalier et de recherche spécialisé King Faisal sur la transplantation hépatique robotisée a été classée parmi les 10 publications scientifiques les plus influentes de 2024 par l’American Society of Transplantation.

Par ailleurs, sept hôpitaux saoudiens figurent dans le rapport 2025 de Brand Finance sur les 250 meilleurs hôpitaux mondiaux, mettant en lumière l'infrastructure de santé solide du Royaume, sa compétitivité internationale et son engagement envers des soins de qualité.

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La désignation de Djeddah par l'OMS comme ville saine est l'aboutissement des efforts déployés par cette ville de la côte de la mer Rouge pour améliorer les services de santé et promouvoir un mode de vie sain et actif. (SPA)

Ces accomplissements s’inscrivent pleinement dans les objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, en particulier les piliers « Une société dynamique » et « Une économie prospère », qui visent à améliorer la qualité de vie tout en soutenant l’innovation et le progrès scientifique.

Ensemble, ces avancées illustrent les efforts intégrés du système national de santé et des différents secteurs, renforçant la position du Royaume en tant que pôle régional et destination mondiale de la santé avancée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef du Hezbollah avertit le gouvernement libanais qu'il ne rendra pas ses armes

Des partisans du Hezbollah écoutent un discours télévisé du chef du mouvement, Naim Qassem, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 6 juillet 2025. (Photo d'archives AFP)
Des partisans du Hezbollah écoutent un discours télévisé du chef du mouvement, Naim Qassem, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 6 juillet 2025. (Photo d'archives AFP)
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  • Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a accusé vendredi le gouvernement libanais de "livrer" le pays à Israël en poussant au désarmement de son mouvement et a mis en garde contre une "guerre civile", après une rencontre avec un responsable iranien
  • Le mouvement chiite libanais a déjà rejeté la décision du gouvernement de confisquer ses armes, annoncée le 5 août

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a accusé vendredi le gouvernement libanais de "livrer" le pays à Israël en poussant au désarmement de son mouvement et a mis en garde contre une "guerre civile", après une rencontre avec un responsable iranien.

Le Hezbollah est sorti très affaibli d'une guerre en 2024 contre Israël, qui a détruit une partie de son arsenal et décimé sa direction. Puissant mouvement armé qui avait dominé pendant des années la vie politique au Liban, le Hezbollah a été fondé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël.

Le mouvement chiite libanais a déjà rejeté la décision du gouvernement de confisquer ses armes, annoncée le 5 août.

Sous pression des Etats-Unis et face aux craintes d'une intensification des attaques israéliennes au Liban, le gouvernement a ainsi chargé l'armée de préparer un plan pour désarmer d'ici la fin de l'année le Hezbollah.

"Ce gouvernement exécute l'ordre américano-israélien de mettre fin à la résistance, même si cela entraîne une guerre civile et des conflits internes", a accusé M. Qassem, dans un discours diffusé par la télévision du Hezbollah Al-Manar.

Il a fait ce discours après avoir rencontré le chef du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, qui était arrivé mercredi à Beyrouth.

"La résistance ne rendra pas les armes tant que l'agression et l'occupation (israéliennes, ndlr) se poursuivront. Nous livrerons bataille (...) si nécessaire pour contrer ce projet israélo-américain, quel qu'en soit le prix. Nous sommes convaincus de gagner la bataille", a-t-il dit.

M. Qassem a affirmé que la "mission du gouvernement est d'assurer la stabilité et de reconstruire le Liban, et non de livrer le pays à un tyran israélien insatiable ou à un tyran américain".


Maroc: le vaste incendie de forêt dans le nord est "circonscrit"

Un avion de lutte contre les incendies déverse de l'eau sur un feu de forêt près de Derdara, dans la région de Chefchaouen, au nord-ouest du Maroc, le 14 août 2025. (AFP)
Un avion de lutte contre les incendies déverse de l'eau sur un feu de forêt près de Derdara, dans la région de Chefchaouen, au nord-ouest du Maroc, le 14 août 2025. (AFP)
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  • Un vaste incendie qui s'était déclaré mardi dans une zone boisée du nord du Maroc est "circonscrit", a annoncé jeudi soir l'agence marocaine des eaux et forêts
  • Jeudi dans la journée, les équipes d'intervention terrestre s'étaient de nouveau mobilisées pour maîtriser les feux qui avaient ravagé, jusqu'à mercredi soir, environ 500 hectares de forêt et de cultures

Derdara, Maroc: Un vaste incendie qui s'était déclaré mardi dans une zone boisée du nord du Maroc est "circonscrit", a annoncé jeudi soir l'agence marocaine des eaux et forêts (ANEF).

"Les équipes d'intervention ont réussi à circonscrire, jeudi, l'incendie" qui s'est déclenché dans une forêt de la commune de Derdara, près de la ville touristique de Chefchaouen, a annoncé le directeur provincial de l'ANEF Youssef Zarroqi à l'agence marocaine MAP.

"Les opérations de lutte contre l'incendie se poursuivront dans les prochains jours afin d'éteindre complètement le feu de forêt", a ajouté le responsable.

Jeudi dans la journée, les équipes d'intervention terrestre s'étaient de nouveau mobilisées pour maîtriser les feux qui avaient ravagé, jusqu'à mercredi soir, environ 500 hectares de forêt et de cultures.

Des Canadair étaient encore intervenus dans cette région accidentée sous de puissantes rafales de vent.

"Notre vie a basculé. Le feu a tout emporté", a confié à l'AFP Mohammed Darraz, agriculteur spécialisé dans la culture de l'olivier. A 32 ans, il veille sur ce qui reste du troupeau d'un voisin légèrement blessé et hospitalisé, qui a perdu 30 moutons dans l'incendie.

"Le jour où le feu a commencé, nous avons eu très peur (...) Certains animaux ont été brûlés vifs dans leurs enclos. Nous avons essayé de nous entraider, mais face à un tel incendie et au vent, c'était presque impossible."

Ahmed Benali, 45 ans, autre agriculteur, partage son désarroi. "On n'a pas d'autres cultures pour vivre (...) Que peut-on faire maintenant?", dit-il, à quelques pas d'un chien assoiffé.

"Les conditions météorologiques exceptionnelles, caractérisées par une faible humidité de l'air, des températures élevées et des vents dépassant les 40 km/h, en plus de la densité du couvert forestier, ont compliqué les opérations d'extinction de l'incendie", a expliqué le responsable de l'ANEF.

Le Maroc, frappé par une sécheresse persistante depuis 2018, subit actuellement une intense vague de chaleur accompagnée par le chergui, vent chaud et sec venu du Sahara.

Dans le sud de l'Europe, le Portugal, la Grèce, l'Italie et l'Espagne ont continué jeudi de combattre des incendies en pleine canicule.