Bill Russell, légende du basket et défenseur des droits civiques

Bill Russell assiste aux NBA Awards 2019 au Barker Hangar, le 24 juin 2019, à Santa Monica, en Californie. (Photo, AFP)
Bill Russell assiste aux NBA Awards 2019 au Barker Hangar, le 24 juin 2019, à Santa Monica, en Californie. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 31 juillet 2022

Bill Russell, légende du basket et défenseur des droits civiques

Bill Russell assiste aux NBA Awards 2019 au Barker Hangar, le 24 juin 2019, à Santa Monica, en Californie. (Photo, AFP)
  • Joueur le plus titré de l'histoire de la NBA, le basketteur Bill Russell, décédé dimanche à 88 ans
  • Sur le terrain, Russell était un exemple d'altruisme

PARIS: Joueur le plus titré de l'histoire de la NBA, le basketteur Bill Russell, décédé dimanche à 88 ans, a révolutionné son sport en y imposant une nouvelle arme, le contre, et en montrant la voie aux noirs américains dont il a toujours défendu, passionnément, les droits. 

Russell a été champion onze fois avec les Boston Celtics, un record qui tient toujours, dont huit d'affilée de 1959 à 1966, et les deux dernières fois en tant qu'entraîneur-joueur. Il fut le premier noir américain nommé à la tête d'une franchise d'un sport professionnel américain et le premier à être sacré, dès sa deuxième année (1967). 

S'il était un joueur au talent offensif honorable (15,1 points de moyenne par match), c'est sa défense qui fit sa gloire. Doté d'une belle détente, il propulsait ses 208 cm, taille exceptionnelle pour l'époque, à une hauteur phénoménale qui intimida tous ses rivaux pendant treize saisons. « L'idée n'était pas de contrer tous leurs tirs, mais de les convaincre que chacun d'eux pouvait l'être », expliquait-il dans un documentaire produit par la NBA. 

Un style aérien 

Du temps de sa formation universitaire à San Francisco, durant laquelle il gagna deux fois le titre NCAA et fut champion olympique en 1956 à Melbourne, il batailla pour convertir à sa façon de jouer des entraîneurs pour lesquels la défense devait se faire pieds au sol. C'est avec le légendaire Red Auerbach à Boston que ce joueur cérébral put perfectionner un style aérien appelé à faire école jusqu'à aujourd'hui. 

Né en 1934 en Louisiane, dans un Sud profond vivant encore sous le régime de la discrimination raciale, avant de déménager avec sa famille en Californie dans les années 1940, Russell ne fut pas le premier noir à jouer en NBA, mais il fut la première superstar afro-américaine du basket. 

Il mit à profit sa notoriété pour faire avancer la cause des droits civiques. En 1967, il apparut aux côtés d'une autre légende de la NBA, Kareem Abdul-Jabbar, de la vedette du football américain Jim Brown et de Muhammad Ali au « sommet de Cleveland » où il soutint le boxeur, poursuivi par la justice pour avoir refusé de rejoindre l'armée. 

En 1963, il avait participé à la Marche sur Washington de Martin Luther King, mais il avait refusé d'être mis en avant. Car Russell avait un caractère singulier, introverti et parfois considéré comme inaccessible, voire arrogant, notamment parce qu'il ne signait pas volontiers d'autographes. 

Rivalité avec Chamberlain 

Ce sont surtout ses prises de position ardentes contre le racisme, y compris en faveur du leader Malcolm X, qui lui valurent l'animosité et même la haine de certains: sa maison à Boston fut un jour saccagée et souillée d'excréments. 

Sur le terrain, Russell était un exemple d'altruisme. Avec ses contres innombrables, au sens propre puisque la NBA ne les comptabilisa qu'à partir de 1973, et ses rebonds (21.620, soit le deuxième total de l'histoire), il fut la rampe de lancement du jeu rapide des Celtics, mené par des joueurs comme Bob Cousy et John Havlicek. 

Son grand rival fut le joueur de Philadelphie Wilt Chamberlain, un autre géant (2,16 m) de l'histoire du basket à la personnalité totalement différente, extravertie et individualiste, qui lui vola souvent la vedette dans les médias mais avec qui il s'entendit fort bien en dehors des matchs. Au bout du compte, les records individuels furent pour Chamberlain (celui des 100 points dans le même match!) et les réussites collectives pour Russell (onze titres à deux). 

Bill Russell s'impliquait avec tellement d'intensité dans son sport qu'il s'en rendait presque malade. Il vomissait avant chaque rencontre. Son envie de vaincre était féroce. « Je porte toujours des costumes noirs parce que je viens pour enterrer mes adversaires », disait le quintuple MVP. 

Mort de Bill Russell, légende de la NBA: les réactions

Principales réactions à la mort de Bill Russell, légende de la NBA, dimanche: 

  • Adam Silver, patron de la NBA: « Bill défendait quelque chose de bien plus grand que le sport: les valeurs d'égalité, de respect et d'inclusion qu'il a inscrites dans l'ADN de notre ligue. Au sommet de sa carrière sportive, Bill a vigoureusement défendu les droits civiques et la justice sociale, un héritage qu'il a transmis aux générations de joueurs de la NBA qui ont suivi ses traces. » 

  • Barack Obama, ancien président des États-Unis: « Aujourd'hui, nous avons perdu un géant. Sur le terrain, il était le plus grand champion de l'histoire du basket-ball. En dehors du terrain, il était un pionnier des droits civiques, marchant avec le Dr (Martin Luther) King et se tenant aux côtés de Mohamed Ali. » 

  • Earvin « Magic » Johnson, ancien meneur des Lakers de Los Angeles, dans les années 1980-1990: « Bill Russell était mon idole. Il a été l'un des premiers athlètes à se battre en première ligne pour la justice sociale, l'équité, l'égalité et les droits civiques. C'est pourquoi je l'admirais et l'aimais tant. » 

  • Jaylen Brown, joueur des Celtics de Boston: « Merci d'avoir ouvert la voie et d'avoir inspiré tant de gens. » 

  • Grant Hill, joueur des Celtics de Boston: « Tu as changé non seulement la ligue (NBA) mais le monde. » 

  • Patrick Ewing, ancien pivot des Knicks de New York, dans les années 1980-1990: « Le monde a perdu une légende avec le décès de Bill Russell. Son impact sur le basket-ball et la société ne sera pas oublié. » 

  • Paul Pierce, ancien joueur des Celtics de Boston, à propos de sa rencontre avec Bill Russell: « Je n'oublierai jamais ce jour où nous étions comme des enfants autour d'un feu de camp à t'écouter raconter tes histoires. » 

  • Isiah Thomas, ancien joueur des Pistons de Detroit: « Repose en paix Bill Russell, tu étais tout ce que nous aspirions à être, ton esprit de gagneur vivra pour toujours mon ami. Merci pour tes mots et ta sagesse. » 

  • Pau Gasol, ancien joueur de NBA dans les années 2000-2010: « L'un des joueurs les plus dominants de l'histoire de la NBA. » 


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.


L'envoyé de Trump rencontre Netanyahu, Israël face à des critiques accrues

L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël
  • Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël

Jérusalem, Non défini: L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël.

Après 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs.

Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël, selon la Défense civile locale qui a fait état de 38 Palestiniens tués jeudi.

Plusieurs dizaines de corps gisaient empilés à la morgue de l'hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza, dans l'attente d'être collectés par leurs proches, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas CAPITULE ET LIBÈRE LES OTAGES !!!", a déclaré le président américain Donald Trump sur X.

Rien n'a filtré de la rencontre entre MM. Witkoff et Netanyahu mais en début de semaine, M. Trump a semblé se distancer de son allié israélien en évoquant une "vraie famine" à Gaza.

Avant l'arrivée jeudi de l'émissaire de M. Trump, des dizaines de mères et proches d'otages encore aux mains du Hamas ont manifesté devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, exigeant un "accord global" qui garantirait la libération des 49 otages encore détenus à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée.

- "Position minoritaire" -

L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza jugées fiables par l'ONU. La campagne aérienne et terrestre a dévasté le territoire et provoqué un désastre humanitaire.

Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a lui rencontré à Jérusalem son homologue israélien Gideon Saar, avant de rencontrer M. Netanyahu.

Avant de décoller pour Israël, M. Wadephul a estimé qu'Israël était "de plus en plus en position minoritaire", alors qu'un "nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un Etat palestinien sans processus de négociation préalable".

Ces visites interviennent après la multiplication des alertes d'organisations internationales sur une famine à Gaza et l'échec de négociations indirectes, sous médiation américaine, qatarie et égyptienne, entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu.

Le gouvernement israélien a annoncé dimanche une pause limitée dans l'offensive afin de permettre l'acheminement de l'aide dans le petit territoire pauvre où s'entassent plus de deux millions de Palestiniens.

Mais ces aides sont jugées insuffisantes par les organisations internationales face aux besoins immenses de la population.

- "Pression déformée"

Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l'Etat de Palestine, après que plusieurs pays dont le Canada, la France et le Royaume-Uni ont annoncé leur intention de faire de même en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.

Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Dans ce contexte, Israël a dénoncé une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas et nuire aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza".

Les Etats-Unis, qui ont dénoncé les annonces sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, ont imposé des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), accusant les deux organismes d'avoir pris des mesures pour "internationaliser leur conflit avec Israël" et de "continuer à soutenir le terrorisme".

Le gouvernement Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza et a annoncé son intention de contrôler le territoire, semble peiner à trancher sur une solution politique d'après-guerre.

Dans ce contexte, la frange la plus radicale de sa coalition gouvernementale plaide pour un retour des colonies à Gaza, évacuées en 2005 avec le retrait unilatéral israélien du territoire après 38 ans d'occupation.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé le retrait du nord de Gaza de sa 98e Division, composée d'unités parachutistes et de commandos d'élite, qui a "se prépare désormais à de nouvelles missions".


Une experte de l’ONU : « La famine imposée à Gaza est une atteinte grave à la dignité humaine »

Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
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  • Alice Jill Edwards dénonce une privation prolongée de nourriture entraînant malnutrition, défaillances d’organes et décès, notamment chez les nourrissons et femmes enceintes
  • « Des règles changeantes, une distribution militarisée et l’incertitude permanente sur l’accès aux besoins de base provoquent désespoir, stress et traumatismes », alerte-t-elle

NEW YORK: La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, a exprimé mercredi sa vive inquiétude face à l’augmentation du nombre de décès liés à la famine parmi les Palestiniens de Gaza.

Elle a qualifié la famine infligée aux civils de « meurtrière, inhumaine et dégradante », appelant à une aide humanitaire rapide et sans entrave vers l’enclave dévastée.

« Priver des gens de nourriture, d’eau et de dignité constitue une violation grave et répétée dans ce conflit. Cela doit cesser », a-t-elle déclaré, citant des rapports « choquants » de civils tués en faisant la queue pour se nourrir, et des cas généralisés de faim et de malnutrition.

Elle a alerté sur un risque croissant de famine généralisée à Gaza, soulignant que toutes les parties au conflit ont des obligations juridiques, au regard du droit international, d’assurer un accès à l’eau et à la nourriture pour les civils sous leur contrôle, et de faciliter l’aide humanitaire.

« Ils ne doivent ni voler, ni détourner, ni bloquer délibérément l’acheminement de l’aide », a-t-elle averti.

Elle a décrit les « conséquences physiologiques catastrophiques » de la privation prolongée de calories : malnutrition, défaillance d’organes et décès, touchant particulièrement les groupes vulnérables comme les nourrissons et les femmes enceintes.

« L’impact psychologique d’un tel déni est d’une cruauté intrinsèque », a-t-elle poursuivi.

« Des règles constamment changeantes, des distributions militarisées, et une incertitude quotidienne sur l’accès aux besoins fondamentaux plongent les gens dans un désespoir et une détresse extrêmes. »

Elle a salué l’annonce par Israël de pauses humanitaires permettant au Programme alimentaire mondial d’opérer pendant trois mois, tout en soulignant que « davantage doit être fait » pour mettre fin aux hostilités et établir une paix durable fondée sur la solution à deux États.

« Personne ne devrait subir l’humiliation de devoir mendier pour se nourrir, surtout quand des stocks suffisants sont disponibles », a-t-elle déclaré.

Edwards a également renouvelé son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, à la libération des Palestiniens détenus arbitrairement, et à la mise en place d’enquêtes indépendantes sur les allégations de torture, de mauvais traitements et d’éventuels crimes de guerre, de la part de toutes les parties.

Elle a indiqué avoir exprimé ses préoccupations à plusieurs reprises aux autorités concernées et continuer de réclamer une pleine reddition de comptes.

Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils sont indépendants, ne sont pas membres du personnel des Nations unies et travaillent bénévolement.