La France traverse une troisième canicule estivale sur fond de sécheresse record

Une mère rafraîchit son enfant dans une fontaine d'eau au centre-ville de Nîmes, dans le sud de la France, alors qu'une vague de chaleur frappe la France le 1er août 2022. (AFP)
Une mère rafraîchit son enfant dans une fontaine d'eau au centre-ville de Nîmes, dans le sud de la France, alors qu'une vague de chaleur frappe la France le 1er août 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 01 août 2022

La France traverse une troisième canicule estivale sur fond de sécheresse record

  • Cette multiplication d'épisodes de fortes chaleurs est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques
  • Avec 9,7 millimètres de précipitations agrégées en France métropolitaine, juillet 2022 se place juste derrière le minima de 7,8 mm de mars 1961

PARIS: Un troisième épisode de canicule estivale a débuté lundi dans le sud-est de la France et devrait s'étendre à la majeure partie du pays, toujours en proie à une sécheresse historique après avoir connu son mois de juillet le moins pluvieux jamais enregistré.

Avec 9,7 millimètres de précipitations agrégées en France métropolitaine, juillet 2022 se place juste derrière le minima de 7,8 mm de mars 1961. C'est aussi nettement plus aride que le précédent mois de juillet le plus sec, en 2020 (16,7 mm), selon Météo-France, dont les premiers relevés remontent à août 1958.

La sécheresse et la répétition rapprochée de ces vagues de chaleur, directement imputées par le consensus scientifique au changement climatique, ont sévèrement fait chuter les débits des cours d'eaux dans de nombreuses régions.

A Gérardmer (Vosges), le débit des sources est tellement faible que la commune va approvisionner avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat, à partir du 3 août, l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques.

Ce n'est jamais arrivé "aussi tôt" dans la saison : "on a deux mois d'avance par rapport à des étés chauds", regrette le maire Stessy Speissman, indiquant qu'il s'agit d'une "solution d'urgence qui met en danger le lac".

En Auvergne-Rhône-Alpes, à cause de l'étiage bas des cours d'eau, les loueurs de canoë-kayak rapportent une perte de 35% de chiffre d'affaires, selon leur Fédération nationale professionnelle. Pierre Capiez, gérant d'une société de location de canoë-kayak dans la Drôme, a dû fermer temporairement son activité: "Ça devenait ridicule pour les touristes et dangereux pour l'environnement", abîmé par le passage des gens obligés de débarquer aux points de passage trop difficiles.

Dans les Hautes-Alpes, le très faible niveau d'eau du lac de barrage de Serre-Ponçon, attraction touristique de la région, a entraîné la fermeture au public de plusieurs points de baignade depuis la mi-juillet.

Pic de chaleur mercredi et jeudi 

Concernant le nouvel épisode caniculaire, son "intensité et (sa) durée seront moindres que celles de l'épisode précédent" quelques jours plus tôt, a répété Météo-France dans son bulletin lundi.

Quatre départements du Sud-Est (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) et les Pyrénées-Orientales restent placés en vigilance orange par Météo-France, qui a étendu pour mardi son niveau d'alerte jaune à 50 autres départements au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'à l'Alsace.

"Un épisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centré sur mercredi et jeudi avec des températures maximales entre 34 à 38 °C et localement 40°C", a indiqué Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur la fin de cet épisode.

Au sud de Nîmes (Gard), attisé par le Mistral et la Tramontane, un incendie a détruit 370 hectares de pinède dimanche soir, avant d'être fixé dans la nuit. Quatre pompiers ont été blessés dont un gravement, brûlé aux mains et au visage.

L'incendie qui a débuté dimanche en fin de journée sur la commune forestière de Mano (Landes) à la frontière avec la Gironde, "ne progresse plus" après avoir parcouru une zone de 300 hectares. Un autre feu, "inaccessible" aux équipes terrestres, a ravagé lundi "au moins 200 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro di Tenda en Haute-Corse, sans qu'il ne menace d'habitation.

Cette multiplication d'épisodes de fortes chaleurs est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre (liées à la production d'énergie, aux transports, à l'industrie) augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

57 départements en crise sécheresse 

A différents niveaux, 93 des 96 départements de métropole connaissaient des alertes sécheresse, synonymes de restrictions d'usage d'eau, a rappelé lundi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, en visite dans l'Isère.

Seuls les départements des Hauts-de-Seine, de Paris et de la Seine-Saint-Denis ne sont pas concernés à ce stade par ces restrictions, qui ont été localement portées au niveau maximal de crise dans 57 préfectures, selon le site de l'information sécheresse du gouvernement Propluvia.

"C'est cette adaptation humaine qui est nécessaire (...), on diminue nos consommations en eau, on économise, on lutte contre le gaspillage", a prôné Christophe Béchu.

L’Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles se sont déclenchés des feux de forêt ravageurs, de la Gironde à la Grèce.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.