La Russie trafique de l'or du Soudan pour financer la guerre, selon CNN

CNN affirme qu'un lanceur d'alerte au sein de la Banque centrale soudanaise a estimé que 32,7 tonnes d'or n'étaient pas comptabilisées en 2021 (Photo, Reuters).
CNN affirme qu'un lanceur d'alerte au sein de la Banque centrale soudanaise a estimé que 32,7 tonnes d'or n'étaient pas comptabilisées en 2021 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 02 août 2022

La Russie trafique de l'or du Soudan pour financer la guerre, selon CNN

  • Moscou «collabore avec l'armée de Khartoum pour écraser la dissidence»
  • Une somme non vérifiée de 13,4 milliards de dollars, soit 90 % de la production, est perdue à cause de transactions illicites

KHARTOUM: Un réseau de chefs militaires russes et soudanais s'entendent pour piller les réserves et la production d'or de la nation africaine, permettant à Moscou de financer sa guerre actuelle en Ukraine dans un contexte de sanctions occidentales de plus en plus sévères, selon un rapport de CNN publié récemment.

Selon les sources du média américain, la Russie aurait effectué 16 vols au départ du Soudan, troisième producteur africain du métal précieux, au cours des 18 derniers mois.

CNN affirme qu'un lanceur d'alerte au sein de la Banque centrale soudanaise a montré aux journalistes la photo d'une feuille de calcul révélant que 32,7 tonnes n'avaient pas été comptabilisées en 2021. En utilisant les prix actuels, cela représente 1,9 milliard de dollars d'or manquant, à 60 millions de dollars la tonne.

Le rapport indique même que ce chiffre pourrait être sous-estimé et que 13,4 milliards de dollars, soit 90 % de la production du pays, sont perdus chaque année par des biais illicites. CNN n'a pas pu vérifier ces chiffres dans le rapport.

Le rapport de CNN affirme que ce système est le résultat d'un accord avec les dirigeants militaires soudanais, de plus en plus impopulaires, en échange du soutien militaire de la Russie pour réprimer le mouvement pro-démocratique du pays.

D'anciens et d'actuels responsables américains cités par CNN affirment que la Russie a activement soutenu le coup d'État militaire de 2021 au Soudan, qui a destitué un gouvernement civil de transition.

Il s'agissait d'un coup dur pour le mouvement pro-démocratique soudanais, qui avait renversé le président Omar al-Bachir deux ans auparavant.

Le reportage de CNN affirme que Yevgeny Prigozhin, un oligarque russe et allié clé du président Vladimir Poutine, est au cœur de ce pacte entre Moscou et la junte militaire de Khartoum.

Le média affirme disposer de factures montrant que le principal véhicule de Prigozhin au Soudan est une société sanctionnée par les États-Unis, Meroe Gold, qui extrait de l'or tout en fournissant des armes et des formations à l'armée et aux groupes paramilitaires du pays.

Le rapport, compilé par CNN en collaboration avec le Dossier Center basé à Londres, indique qu'au moins un agent de haut niveau du Groupe Wagner, Alexander Sergeyevich Kuznetsov, a supervisé des opérations dans le secteur clé de l'extraction de l'or au Soudan ces dernières années.

Le Dossier Center a été créé par Mikhail Khodorkovsky, autrefois l'homme le plus riche de Russie, qui vit aujourd'hui en exil à Londres. Wagner est un groupe paramilitaire lié à des allégations de torture, de massacres et de pillages dans plusieurs pays ravagés par la guerre, notamment en Syrie et en République centrafricaine. Prigozhin nie tout lien avec Wagner.

En 2021, l'Union européenne a sanctionné Kuznetsov pour les activités du groupe Wagner qui, selon elle, mettaient en danger la paix, la stabilité et la sécurité de la Libye.

CNN a sollicité une réponse de la part des ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi qu'à l'organisation mère du groupe de sociétés de Prigozhin, mais n'a reçu aucune réponse.

«Nous suivons de près cette question, y compris les activités signalées de Meroe Gold, du groupe Wagner soutenu par le Kremlin et d'autres acteurs sanctionnés au Soudan, dans la région et dans l'ensemble du commerce de l'or», a déclaré un porte-parole du département d'État américain, en réponse à l'enquête de CNN.

«Nous soutenons le peuple soudanais dans sa quête d'un Soudan démocratique et prospère qui respecte les droits de l'homme», a ajouté le porte-parole. «Nous continuerons à faire part clairement de nos préoccupations aux responsables militaires soudanais concernant l'impact néfaste de Wagner, de Meroe Gold et d'autres acteurs.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.