A Kaboul, un drone américain tue le chef d'Al-Qaïda sur son balcon

Le président américain Joe Biden s'exprime depuis le balcon de la salle bleue de la Maison Blanche le 1er août 2022 à Washington, DC. Biden a annoncé qu'au cours du week-end, les forces américaines avaient lancé une frappe aérienne en Afghanistan qui avait tué le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri. Jim Watson-Pool/Getty Images/AFP
Le président américain Joe Biden s'exprime depuis le balcon de la salle bleue de la Maison Blanche le 1er août 2022 à Washington, DC. Biden a annoncé qu'au cours du week-end, les forces américaines avaient lancé une frappe aérienne en Afghanistan qui avait tué le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri. Jim Watson-Pool/Getty Images/AFP
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Publié le Mardi 02 août 2022

A Kaboul, un drone américain tue le chef d'Al-Qaïda sur son balcon

  • A 6H18 dimanche matin, heure de Kaboul, il fait environ 17°C, le soleil s'est levé depuis une heure environ, le chef d'Al-Qaïda est levé.
  • Autour de la maison où vivent sa femme, sa fille et ses petits-enfants, les traces d'une frappe sont minimes, aucune explosion ne semble s'être produite, aucune autre victime n'est connue

WASHINGTON: L'aube s'est déjà levée sur Kaboul dimanche, un drone américain survole la capitale afghane et Ayman al-Zawahiri se tient sur le balcon de sa maison. Sur décision de Joe Biden et après des années de traque, deux missiles sont tirés, le chef d'Al-Quaïda est mort.

Autour de la maison où vivent sa femme, sa fille et ses petits-enfants, les traces d'une frappe sont minimes, aucune explosion ne semble s'être produite, aucune autre victime n'est connue.

Cette attaque est, selon les Etats-Unis, le résultat d'années de traque, de mois de repérage et d'une frappe aérienne dans un ciel d'été.

Recherché depuis des années par les services secrets américains, et plus encore depuis la mort en 2011 d'Oussama Ben Laden à qui il a succédé à la tête de la nébuleuse jihadiste, Ayman al-Zawahiri semblait se terrer entre le Pakistan et l'Afghanistan.

Selon un haut responsable américain, Washington repère en 2022 sa famille dans une maison servant de cache dans la capitale afghane -- d'où l'armée américaine s'était retirée en catastrophe en août dernier face à la prise de pouvoir des talibans.

Un travail de renseignement confirme dans les mois qui suivent la présence d'Ayman al- Zawahiri lui-même sur place. Les Américains étudient la structure de la maison, les risques pour les civils, son mode de vie: il ne sort jamais.

Maquette présentée à la Maison Blanche

"Nous avons identifié Zawahiri à de nombreuses reprises, et pour de longs moments, sur son balcon, là où il a finalement été abattu", a expliqué lundi soir un haut responsable américain, tandis que Joe Biden annonçait la nouvelle depuis la Maison Blanche.

Pendant la préparation, en mai et juin, seuls une poignée de responsables américains sont tenus dans la confidence.

Le 1er juillet, un projet d'opération est présenté au président démocrate dans la "Situation Room", pièce ultra-sécurisée de la Maison Blanche où, selon une photo devenue célèbre, Barack Obama suivait en direct l'assaut contre Ben Laden en 2011, Joe Biden, alors vice- président, à ses côtés.

A la suite de cette présentation, on amène même au président une maquette de la maison.

Le 25 juillet, le président -- positif au Covid-19 -- rassemble ses principaux conseillers et "cherche à en savoir plus sur l'organisation des pièces derrière la porte et la fenêtre du troisième étage". Il demande l'avis de tous puis "autorise une frappe aérienne précise et sur- mesure," toujours selon un haut responsable américain ayant requis l'anonymat.

A 6H18 dimanche matin, heure de Kaboul, il fait environ 17°C, le soleil s'est levé depuis une heure environ, le chef d'Al-Qaïda est levé.

"La frappe a finalement été menée (...) par un aéronef sans pilote. Deux missiles Hellfire (sont tirés sur) Ayman al-Zawahiri, qui est tué", a raconté un haut responsable américain. "Il a été tué sur le balcon."

Missile secret

Il ajoute que, "selon de multiples sources de renseignement", c'est bien lui qui est mort, et lui seul.

Pas ses proches vivant à quelques mètres, pas de civil. Les talibans, qui contrôlent le pays, disent alors à l'AFP qu'une roquette a touché une maison vide dans le quartier résidentiel aisé de Sherpur sans faire de victime.

Selon Washington, l'opération n'a nécessité aucun effectif militaire au sol à Kaboul.

Comment?

Ces multiples éléments suggèrent l'utilisation, par les Etats-Unis, d'une arme dont l'existence même n'a jamais été confirmée: les missiles Hellfire R9X "flying ginsu", du nom d'une marque américaine de couteaux inspirés du Japon.

Cette version modifiée du missile américain serait dépourvue de charge explosive mais dotée de six lames qui se déploient avant l'impact pour découper sa cible sans effet de souffle.

Une photo de la voiture d'une cible supposée en Syrie en 2017 montre un énorme trou sur le toit du véhicule, l'intérieur déchiqueté, mais l'avant et l'arrière intacts.

"Cette mission a été préparée avec attention", s'est félicité Joe Biden dans son allocution, et elle a été "un succès."


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.