Uhuru Kenyatta, héritier millionnaire et président insondable

Sur cette photo d'archive prise le 9 mars 2022, le président kényan Uhuru Kenyatta attend l'arrivée du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa au State House à Nairobi, au Kenya. (Photo par Yasuyoshi Chiba / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 9 mars 2022, le président kényan Uhuru Kenyatta attend l'arrivée du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa au State House à Nairobi, au Kenya. (Photo par Yasuyoshi Chiba / AFP)
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Publié le Vendredi 05 août 2022

Uhuru Kenyatta, héritier millionnaire et président insondable

  • «Prince» de la politique kényane, Uhuru Muigai Kenyatta est indissociable de sa famille, la plus riche du pays et la seule qui lui ait donné deux présidents
  • Depuis sa réélection en 2017, l'ancien golden boy éduqué aux Etats-Unis s'est notamment efforcé de renforcer la stature internationale du Kenya, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU

NAIROBI, Kenya : Marionnette ou stratège, héritier dilettante ou assoiffé de pouvoir ? Au soir d'une quasi-décennie de présidence du Kenya, Uhuru Muigai Kenyatta reste un chef d'État insondable, au bilan en demi-teinte.

Une chose est sûre: le «prince» de la politique kényane est indissociable de sa famille, la plus riche du pays et la seule qui lui ait donné deux présidents.

Silhouette massive, visage rond marqué de lourdes poches sous les yeux, cet homme de 60 ans a consacré son deuxième et dernier mandat à tenter de consolider son héritage politique, tout en gardant une main sur l'avenir en soutenant son ancien rival Raila Odinga pour la présidentielle du 9 août.

Depuis sa réélection en 2017, l'ancien golden boy éduqué aux Etats-Unis s'est notamment efforcé de renforcer la stature internationale du Kenya, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU et s'affiche fièrement comme la locomotive économique de l'Afrique de l'Est.

Au prix d'une explosion de la dette, l'ancien ministre des Finances (2009-2012) a également poursuivi le développement des infrastructures, dont une voie rapide inaugurée fin juillet à Nairobi, et affiché sa lutte contre la corruption.

Mais l'apathie, voire l'ironie, ont accueilli ce discours dans un pays où les Kenyatta sont perçus comme l'incarnation d'une élite politique corrompue et peu concernée par l'intérêt général.

Au-delà d'un empire financier qui s'étend de l'agroalimentaire (Brookside) à la banque (NCBA) en passant par les médias (Mediamax), la famille est le premier propriétaire terrien du pays - un patrimoine à l'origine critiquée.

La fortune du seul Uhuru, catholique pratiquant et père de trois enfants, était estimée à 500 millions de dollars par Forbes en 2011.

- Fréquentable -

Uhuru («liberté» en swahili) est le fils du président Jomo Kenyatta (1964-1978), considéré comme le père de l'indépendance, et de son influente quatrième épouse «Mama» Ngina.

Il se lancera en politique au milieu des années 90, poussé par le successeur de son père, l'autocrate Daniel arap Moi (1978-2002).

Battu à sa première tentative présidentielle en 2002, il soutiendra en 2007 le sortant Mwai Kibaki, dont la courte victoire va dégénérer en tueries politico-ethniques opposant Kikuyu et Kalenjin, deux des principales ethnies du pays.

Kenyatta intègre dans la foulée un gouvernement d'union nationale, puis remporte en 2013 la présidentielle.

Le leader kikuyu s'est opportunément allié dans cette course à William Ruto, meneur des Kalenjin. Tous deux sont alors poursuivis par la Cour pénale internationale pour leur rôle dans les tueries de 2007-2008.

Les charges contre le duo exécutif seront finalement abandonnées pendant ce premier mandat, le tribunal dénonçant des «intimidations de témoins».

Uhuru redevient alors fréquentable et accueille tour à tour Barack Obama, le pape François, ainsi qu'une kyrielle d'investisseurs impatients de gagner ce pays dynamique.

- Incognito -

A Nairobi, observateurs et diplomates peinent à cerner sa personnalité. Certains décrivent «un fêtard porté sur la bouteille qui ne voulait pas le job», quand d'autres peignent un homme «assez charismatique», «politiquement capable et qui sait parler aux gens».

Mais la capitale bruisse des récits de ses virées nocturnes, incognito au volant d'une banale voiture, protégé par seulement quelques gardes du corps.

Le 1er septembre 2017, après l'annulation historique de sa réélection par la Cour suprême, un Uhuru étonnamment hilare, juché sur le toit d'un 4x4, traitera les juges d'«escrocs» devant les caméras.

Quelques heures plus tard, il acceptera cependant le verdict, et sera définitivement réélu deux mois plus tard.

Mais ses relations avec la justice restent amères. En 2020, il fait fi d'une décision de la Cour suprême de dissoudre le Parlement - qui ne respecte pas le quota de femmes fixé par la Constitution.

- «Des vacances» -

La réélection de 2017 a eu lieu dans un pays fracturé, où les manifestations de l'opposition - dont le leader Raila Odinga a boycotté le deuxième scrutin - ont été impitoyablement réprimées par la police.

Si bien que début 2018, le président prend tout le monde de court en concluant une trêve avec Odinga lors d'une poignée de main restée célèbre sous le nom de «Handshake».

Ce pacte a attiré au coeur du pouvoir M. Odinga, tout en mettant sur la touche l'ambitieux vice-président William Ruto - à qui Kenyatta avait initialement promis son soutien pour 2022.

Kenyatta et Odinga porteront ensemble un projet de réforme constitutionnelle, baptisé «Building Bridges Initiative» (BBI) et créant notamment un poste de Premier ministre que beaucoup voyaient destiné au président sortant. Il sera finalement retoqué par la justice.

Le président s'apprête aujourd'hui à quitter, du moins en apparence, la scène politique.

Interrogé l'année dernière sur son désir de rester au pouvoir, un Uhuru souriant déclarait à France 24, levant les yeux au ciel: «Oh, s'il vous plaît, s'il vous plaît ! J'aimerais mieux savourer des vacances en France chaque été.»


Commémorations du 8-Mai: Charles III mène l'hommage du Royaume-Uni

Le roi Charles III de Grande-Bretagne marche avec le doyen de Westminster David Hoyle alors qu'il arrive pour assister à un service d'action de grâce pour marquer le 80e anniversaire du VE Day, ou Jour de la Victoire en Europe, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, à l'abbaye de Westminster à Londres, le 8 mai 2025. (AFP)
Le roi Charles III de Grande-Bretagne marche avec le doyen de Westminster David Hoyle alors qu'il arrive pour assister à un service d'action de grâce pour marquer le 80e anniversaire du VE Day, ou Jour de la Victoire en Europe, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, à l'abbaye de Westminster à Londres, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • Charles III a rendu hommage aux soldats britanniques morts durant la Seconde Guerre mondiale lors d'une cérémonie jeudi à l'abbaye de Westminster, à l'occasion du 80e anniversaire de la fin du conflit en Europe

LONDRES: Charles III a rendu hommage aux soldats britanniques morts durant la Seconde Guerre mondiale lors d'une cérémonie jeudi à l'abbaye de Westminster, à l'occasion du 80e anniversaire de la fin du conflit en Europe.

Le roi et la reine Camilla sont accompagnés notamment par le prince héritier William et son épouse Kate sans leurs trois enfants (George, Charlotte et Louis) qui avaient été présents lundi, au premier jour des commémorations au Royaume-Uni.

A 12H00 locale, (11H00 GMT) deux minutes de silence ont été observées lors de cette cérémonie --qui se déroule en présence du Premier ministre Keir Starmer et d'anciens combattants-- et partout dans le pays.

L'arrière-arrière-petit-fils de Winston Churchill, âgé de 10 ans, doit allumer une bougie de la paix.

"C'est vraiment super de pouvoir représenter ma famille et aussi la jeune génération afin qu'elle se souvienne de tous ceux qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale", a déclaré jeudi matin le garçon à la chaine de radio BBC 4.

Le souverain de 76 ans et son fils William doivent déposer des couronnes de fleurs sur la tombe du soldat inconnu. Le roi le fera au nom de la nation et William au nom des anciens combattants.

À l'extérieur de l'abbaye, Camilla et Kate doivent déposer des fleurs au mémorial des victimes, en hommage aux morts de la guerre.

Un concert sur la place de Horse Guards Parade de Londres doit conclure la journée, marquant ainsi la fin des quatre jours d'événements pour le 80e anniversaire de la fin du conflit.

Cet anniversaire est l'une des dernières grandes commémorations de la Seconde Guerre mondiale à avoir lieu en présence d'un nombre substantiel de vétérans.

Lundi, un défilé militaire en fanfare et une apparition de la famille royale au balcon du palais de Buckingham avaient lancé les célébrations dans le pays.


Israël menace de faire à Téhéran ce qu'il a "fait au Hamas à Gaza"

Des Iraniens brandissent les drapeaux palestinien et iranien lors d'un rassemblement pro-palestinien à Téhéran, le 2 mai 2025. L'Iran a déclaré le 2 mai que le maintien des sanctions américaines contre ses partenaires commerciaux ne modifiera pas sa politique, après que le président Donald Trump a menacé de pénaliser les pays ou les individus qui font le commerce du pétrole iranien. (AFP)
Des Iraniens brandissent les drapeaux palestinien et iranien lors d'un rassemblement pro-palestinien à Téhéran, le 2 mai 2025. L'Iran a déclaré le 2 mai que le maintien des sanctions américaines contre ses partenaires commerciaux ne modifiera pas sa politique, après que le président Donald Trump a menacé de pénaliser les pays ou les individus qui font le commerce du pétrole iranien. (AFP)
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  • Israël fera subir aux dirigeants à Téhéran ce qu'il a "fait au Hamas à Gaza", a menacé jeudi le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, quatre jours après un tir des rebelles yéménites Houthis

JERUSALEM: Israël fera subir aux dirigeants à Téhéran ce qu'il a "fait au Hamas à Gaza", a menacé jeudi le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, quatre jours après un tir des rebelles yéménites Houthis, alliés de la République islamique, sur l'aéroport de Tel-Aviv.

"J'avertis (...) les dirigeants iraniens qui financent, arment et exploitent l'organisation terroriste des Houthis: le système de (vos) mandataires est terminé et l'axe du mal s'est effondré", déclare M. Katz dans un communiqué.

"Vous êtes directement responsables. Ce que nous avons fait au (mouvement islamiste libanais) Hezbollah à Beyrouth, au (mouvement islamiste palestinien) Hamas à Gaza, (au dirigeant syrien Bachar al-)Assad à Damas, nous vous le ferons aussi à Téhéran", a-t-il ajouté.

En riposte à un tir de missile des Houthis dimanche sur le principal aéroport international d'Israël, l'armée israélienne a mené des frappes cette semaine contre l'aéroport de Sanaa --la capitale du Yémen--, des stations électriques de la région et des cimenteries.

Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les Houthis font partie, avec le Hamas et le Hezbollah notamment, de ce que Téhéran présente comme "l'axe de la résistance" face à Israël. L'Iran dément néanmoins leur fournir une aide militaire.

Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ils ont revendiqué des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

S'ils ont conclu un accord de cessez-le-feu avec les Etats-Unis, les Houthis ont affirmé qu'ils continueraient à s'en prendre à Israël et disent avoir lancé trois drones contre le territoire israélien mercredi.

Parallèlement, Israël poursuit son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza en riposte à l'attaque sans précédent perpétrée sur son sol par des commandos du mouvement palestinien le 7 octobre 2023.


La frontière entre l'Inde et le Pakistan s'embrase, au moins 34 morts

Des soldats paramilitaires inspectent le bâtiment endommagé du complexe gouvernemental de santé et d'éducation après les frappes indiennes à Muridke, à environ 30 kilomètres de Lahore, le 7 mai 2025. (AFP)
Des soldats paramilitaires inspectent le bâtiment endommagé du complexe gouvernemental de santé et d'éducation après les frappes indiennes à Muridke, à environ 30 kilomètres de Lahore, le 7 mai 2025. (AFP)
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  • L'Inde et le Pakistan se sont mutuellement bombardés tôt mercredi, faisant au moins 26 morts côté pakistanais et huit autres côté indien

MUZAFFARABAD: L'Inde et le Pakistan se sont mutuellement bombardés tôt mercredi, faisant au moins 26 morts côté pakistanais et huit autres côté indien, ce qui semble être les violences les plus importantes entre les deux puissances nucléaires en deux décennies.

Depuis que des hommes armés ont abattu 26 hommes au Cachemire indien le 22 avril, le feu couvait entre les deux voisins, rivaux depuis leur partition en 1947. Mais l'escalade diplomatique est devenue militaire dans la nuit de mardi à mercredi.

Les deux armées ont échangé des tirs d'artillerie le long de leur frontière contestée au Cachemire, quelques heures après des frappes indiennes sur le sol pakistanais en représailles à l'attentat meurtrier de Pahalgam.

Les missiles indiens qui se sont abattus sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs au Cachemire ont tué au moins 26 civils, dont deux fillettes de trois ans et un garçonnet de cinq ans, et en ont blessé 46 autres, selon le porte-parole de l'armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry.

L'Inde a pour sa part fait état de huit morts et 29 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch (nord-ouest) lors des tirs d'artillerie.

Engagée dans la nuit, la bataille s'est poursuivie le matin autour du village visé par de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l'AFP.

La localité était surmontée d'un nuage de fumée noire et secouée à intervalles réguliers de très fortes explosions.

"Nous avons été réveillés par des tirs (...) j'ai vu des obus tomber. J'ai dit à mes associés de sortir du bâtiment, j'ai eu peur que le toit ne s'écroule", a rapporté à l'agence Press Trust of India (PTI) un habitant de Poonch, Farooq.

De violentes explosions ont également été entendues plus tôt dans la nuit autour de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire.

- "Infrastructures terroristes" -

Au matin, une source sécuritaire indienne a indiqué à l'AFP que trois chasseurs de l'armée de l'air indienne s'étaient écrasés, pour des raisons qui n'ont pas été immédiatement précisées.

Les débris de deux appareils ont été retrouvés dans la partie indienne du Cachemire, l'autre dans l'Etat indien du Pendjab (nord-ouest), a précisé sous couvert d'anonymat cette source, sans donner de précision sur le sort des pilotes.

Plus tôt, le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif avait assuré à l'AFP que le Pakistan avait abattu "cinq avions ennemis" sans donner plus de détails. Il était également revenu sur une déclaration précédente dans laquelle il assurait que des soldats indiens avaient été capturés.

Un photographe de l'AFP a observé les débris d'un aéronef portant des inscriptions en français dans un champ à Wuyan, non loin de Srinagar.

L'avion est un Mirage 2000 de l'armée de l'air indienne, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire indienne. Le sort de son pilote n'était pas immédiatement connu, a-t-elle ajouté.

L'armée indienne et le Comité de la sécurité nationale, convoqué uniquement pour les urgences extrêmes à Islamabad, doivent tenir dans la matinée des points de presse.

Deux semaines après l'attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, l'Inde, qui assure qu'Islamabad est derrière cette attaque malgré ses dénégations, a mis ses menaces à exécution.

Dans la nuit de mardi à mercredi, elle a tiré des missiles sur neuf sites abritant selon elle des "infrastructures terroristes" au Pakistan.

Islamabad a démenti toute implication dans l'attentat, le plus meurtrier à avoir visé des civils au Cachemire depuis plus de 20 ans.

L'un des sites ciblés dans la nuit par l'armée indienne est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT).

L'Inde accuse ce groupe, soupçonné des attaques qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008, d'avoir mené l'attentat de Pahalgam.

- "Désamorcer la situation" -

Les villes de Kotli et Muzaffarabad, à 120 et 130 kilomètres d'Islamabad, font partie des cibles visées par les missiles indiens, selon le Pakistan.

A Muzaffarabad, la police et l'armée ont bloqué tous les accès à la mosquée Bilal, visée par sept projectiles indiens. Plusieurs habitations alentour ont été aussi été touchées et la population du quartier évacuée.

Au Pendjab pakistanais, Mohammed Khourram, un habitant de Mouridke, une autre ville frappée, a raconté à l'AFP que tout avait commencé par "un grand boum, très bizarre".

"J'ai eu très peur, comme si c'était un tremblement de terre. Puis un missile est arrivé et a frappé, et un second une minute après, trois ou quatre ont suivi pendant les trois ou quatre minutes suivantes", a-t-il poursuivi.

GB Rajakumar, chauffeur à New Delhi, lui, se félicitait du fait que le Premier ministre indien Narendra "Modi fait ce qu'il dit".

"Il a vengé les morts (du 22 avril) en détruisant des cibles terroristes. Elles ont été visées une par une. C'est pour cela que ça a pris 10-15 jours pour les venger", a-t-il assuré à l'AFP.

La riposte pakistanaise n'a pas tardé, sous la forme de tirs d'artillerie visant plusieurs points en territoire indien.

"La riposte a commencé et si Dieu le veut, elle va s'accentuer (...) il ne faudra pas beaucoup de temps pour régler le problème", a menacé dans un entretien accordé à l'AFP le ministre Asif.

Environ 200 Pakistanais ont défilé tôt mercredi matin dans la ville méridionale de Hyderabad, brûlant des drapeaux indiens et des portraits de Narendra Modi.

Dans la nuit, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais, les appelant au dialogue pour "désamorcer la situation et éviter une nouvelle escalade", selon la Maison Blanche.

Interrogé peu auparavant, Donald Trump a dit espérer que les affrontements "s'arrêtent très rapidement".

"Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire", a pour sa part plaidé l'ONU.

La Chine a appelé les deux pays "à éviter de prendre des mesures qui compliqueraient davantage la situation".

- Guerre de l'eau -

"Aucune installation militaire pakistanaise n'a été visée", a assuré le gouvernement indien, estimant faire preuve d'une "retenue considérable" pour "éviter toute escalade".

"L'action irresponsable de l'Inde rapproche les deux Etats nucléaires d'un conflit majeur", a pour sa part estimé la diplomatie pakistanaise.

New Delhi doit recevoir mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui était lundi à Islamabad pour une médiation.

Juste avant les premières frappes de son armée, Narendra Modi avait annoncé son intention de "couper l'eau" des fleuves qui prennent leur source en Inde et irriguent le Pakistan -- une menace impossible à mettre à exécution à court terme, selon les experts.

"L'eau appartenant à l'Inde s'écoulait jusque-là vers l'extérieur, elle sera désormais stoppée pour servir les intérêts de l'Inde", a déclaré M. Modi.

Dès le lendemain de l'attentat, l'Inde avait suspendu sa participation à un traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin.

Mardi, le Pakistan avait accusé l'Inde de modifier le débit du fleuve Chenab, l'un des trois placés sous son contrôle selon le traité dit de l'Indus.

Ce document accorde à New Delhi le droit d'utiliser les fleuves partagés pour ses barrages ou ses cultures, mais lui interdit de détourner des cours d'eau ou d'altérer le volume d'eau en aval.