La nouvelle Assemblée nationale en cinq temps forts

Elisabeth Borne appelle les députés à «bâtir ensemble» des «compromis» pour répondre aux défis économiques ou climatiques (Photo, AFP).
Elisabeth Borne appelle les députés à «bâtir ensemble» des «compromis» pour répondre aux défis économiques ou climatiques (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 05 août 2022

La nouvelle Assemblée nationale en cinq temps forts

  • Dans la nuit du 12 au 13 juillet, les oppositions coalisées suppriment un article clé du premier projet de loi au menu, qui programmait un possible retour du pass sanitaire anti-Covid à l'entrée dans l'Hexagone
  • Le sujet était au coeur des dernières élections, et la bataille a repris de plus belle dans l'hémicycle

PARIS: Arrivée en masse fin juin des troupes RN et Nupes, une première femme au Perchoir, des textes de loi votés après des joutes jusqu'au petit matin: La nouvelle Assemblée nationale, où les macronistes ont perdu la majorité absolue, a démarré au pas de charge.

Les oppositions débarquent en force

Après la "claque" des législatives de juin, les macronistes, qui ont fondu de 345 à 250 députés, sont amers et inquiets. Ils voient débarquer au Palais Bourbon quelque 150 élus de l'alliance des gauches Nupes, dont les mélenchonistes porteurs de la "colère populaire", qui promettent d'être "offensifs". Sur la forme, ces députés bousculent les codes, en se démultipliant sur les réseaux sociaux et en portant moins volontiers cravate et costume, ce qui hérisse certains collègues.

A l'autre bord, la finaliste de la présidentielle Marine Le Pen constitue le plus gros groupe d'extrême droite de toute l'histoire en France, avec 89 députés. Ils accèdent à des postes clés de l'institution, affichent leur "sérieux" et jouent le contraste avec le "cirque" imputé à la Nupes ou le "melon" reproché à la majorité. Et s'autoproclament "la seule opposition réelle", même si leur quête de respectabilité dilue la radicalité qui a fait le succès du Rassemblement national.

Les femmes au pouvoir

"Qu'il est long et sinueux le chemin de l'égalité entre les hommes et les femmes": à 51 ans, la députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet, encore novice en politique en 2017, monte au Perchoir le 28 juin. Pour la première fois dans le pays, une femme est élue présidente de l'Assemblée nationale.

C'est inédit: une femme occupe également Matignon, Elisabeth Borne, et une autre la tête du groupe majoritaire LREM (rebaptisé Renaissance), Aurore Bergé. En outre, Marine Le Pen dirige le groupe RN, et Mathilde Panot le groupe LFI. Petit bémol à cette féminisation: la proportion de femmes députées a elle légèrement reflué depuis juin, passant à 37%.

Tensions

Première séance orageuse pour la Première ministre le 6 juillet: Elisabeth Borne appelle les députés à "bâtir ensemble" des "compromis" pour répondre aux défis économiques ou climatiques, dans sa déclaration de politique générale sur laquelle elle ne demande pas de vote de confiance. Responsables LFI et RN épinglent une "fuite" et une "provocation", sur fond de claquements de pupitre et d'invectives.

La Nupes défend en vain quelques jours après une motion de censure, présentée plutôt comme une "motion de défiance". Quelques socialistes font défection, illustrant les divisions de ligne à gauche. Ni le groupe RN ni LR, qui veut juger sur pièces l'action du nouveau gouvernement, ne votent la motion. Chahut, pics de tension et peu de concessions des oppositions: l'ensemble de la séquence campe le décor de la mandature.

La nuit du pass sanitaire

Premier revers pour le gouvernement: dans la nuit du 12 au 13 juillet, les oppositions coalisées suppriment un article clé du premier projet de loi au menu, qui programmait un possible retour du pass sanitaire anti-Covid à l'entrée dans l'Hexagone. "Je me battrai pour que l'esprit de responsabilité l'emporte au Sénat", assure la cheffe du gouvernement.

Mais l'exécutif doit en rabattre. Le texte finalement adopté fin juillet prévoit la simple possibilité d'imposer un test de dépistage au Covid négatif à l'embarquement en direction du territoire français et pour les voyages Outre-mer. C'est le Sénat dominé par la droite qui a imposé ses vues.

Le paquet pouvoir d'achat au forceps

Le sujet était au coeur des dernières élections, et la bataille a repris de plus belle dans l'hémicycle, pour un marathon de trois semaines avec des votes jusqu'à 4H00 ou 6H00 du matin parfois. En jeu: 20 milliards de dépenses pour une revalorisation des retraites et allocations, ou la poursuite de la remise carburant.

La gauche tient la tranchée pour réclamer plus que des "miettes", et s'opposer à la vision jugée "libérale" du gouvernement. Les élus RN oscillent entre votes pour et abstention. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ne ménage pas sa peine, et les deux volets de mesures sont validés moyennant des compromis passés avec les LR, devenus partenaires privilégiés. La majorité acte qu'une "nouvelle culture collective" est en construction, dans une nouvelle ère où le Parlement n'est plus une "chambre d'enregistrement".

Dernière sonnerie jeudi: après d'ultimes passes d'armes, les visages sont défaits. "Tout le monde a besoin de vacances dans cet hémicycle", lâche le ministre. Reprise des hostilités en octobre.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Short Url
  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.