Le gouvernement conservateur grec éclaboussé par un scandale d'espionnage présumé

Panagiotis Kontoleon (Photo, AFP).
Panagiotis Kontoleon (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 août 2022

Le gouvernement conservateur grec éclaboussé par un scandale d'espionnage présumé

  • Le directeur des services grecs du renseignement Panagiotis Kontoleon, nommé en août 2019 peu après l'élection du parti de droite Nouvelle-Démocratie de Kyriakos Mitsotakis, a démissionné vendredi
  • Panagiotis Kontoleon a été aussitôt remplacé par Themistoclis Demiris, jusqu'ici secrétaire général du ministère des Affaires étrangères

ATHENES: Le gouvernement grec du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a été frappé vendredi par une double démission, dont celle du chef des services secrets éclaboussé par un scandale d'espionnage présumé d'un chef de l'opposition et de deux journalistes.

Le directeur des services grecs du renseignement Panagiotis Kontoleon, nommé en août 2019 peu après l'élection du parti de droite Nouvelle-Démocratie de Kyriakos Mitsotakis, a démissionné vendredi.

Il l'a fait en raison d'"erreurs" de gestion dans l'exercice de ses fonctions à la tête des services nationaux du renseignement (EYP), ont annoncé les services du Premier ministre.

Panagiotis Kontoleon a été aussitôt remplacé par Themistoclis Demiris, jusqu'ici secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, selon la même source.

Depuis une des premières réformes du gouvernement en place, très critiquée par l'opposition, le renseignement grec est directement placé sous l'égide du Premier ministre.

Quelques heures plus tôt, un autre responsable du gouvernement Grigoris Dimitriadis, secrétaire général des services du Premier ministre et neveu de ce dernier, a également présenté sa démission et porté plainte contre le site Reporters United et le quotidien grec Efimerida ton syntakton (gauche) qui l'avaient mis en cause.

Ces médias ainsi que les sites d'investigation Inside Story et Solomon ont révélé des faits de surveillance présumée via le logiciel illégal Predator et le renseignement grec.

Ces deux démissions interviennent après la révélation la semaine dernière de la tentative d'écoute de Nikos Androulakis, chef du Kinal-Pasok (socialiste), troisième parti parlementaire, dont le téléphone portable aurait été ciblé par Predator.

"Découvrir celui qui est caché derrière ces pratiques nocives n'est pas une question personnelle mais un devoir démocratique", avait alors déclaré M. Androulakis, exhortant le gouvernement à s'abstenir de "toute tentative (...) de minimiser l'affaire".

«Aveu de culpabilité»

Il s'agit du troisième cas de surveillance présumée en Grèce en moins d'un an: en avril Thanassis Koukakis, journaliste grec spécialisé en affaires financières avait saisi la justice, dénonçant l'attaque de son téléphone par Predator.

Et en février, l'écoute présumée par les services secrets d'un autre journaliste grec d'investigation sur les questions migratoires, Stavros Malichudis, a été portée devant la cour suprême.

Dans les trois cas, le gouvernement a exclu "toute implication de l'Etat".

Le ministre d'Etat George Gerapetritis et bras droit du Premier ministre, avait notamment démenti à l'AFP "toute surveillance des journalistes" en Grèce.

Qualifiée de "scandale immense" par le principal parti d'opposition Syriza (gauche radicale), la tentative de surveillance du patron du Kinal-Pasok a été abordée vendredi à huis clos par la commission parlementaire des Institutions et de la Transparence.

Alors encore à la tête de l'EYP, M. Kontoleon avait laissé entendre que les deux journalistes auraient été surveillés sur ordre de services étrangers, provoquant un tollé.

Alexis Tsipras, leader de Syriza et ex-Premier ministre de gauche, a qualifié vendredi la démission de M. Dimitriadis comme un "aveu de culpabilité". Il a évoqué "les responsabilités du Premier ministre lui-même".

Le gouvernement a nié à plusieurs reprises ces derniers mois toute implication dans ces surveillances présumées soulignant que l'Etat n'a pas acheté ce genre de logiciels.

Son porte-parole Yannis Economou a même suggéré que "vraisemblablement des particuliers" auraient utilisé Predator en Grèce.

«Réalité orwellienne»

Développé initialement en Macédoine du Nord, pays frontalier de la Grèce, par la société Cytrox, puis en Israël, le spyware Predator pirate le téléphone ciblé, et peut accéder aux messages et aux conversations de son utilisateur, selon des experts.

"Predator figure parmi les logiciels espion les plus chers, inaccessibles aux particuliers", a indiqué à l'AFP Anastasios Arampatzis, spécialiste de cybersécurité.

Il comprend "de nombreux niveaux de sécurité dont seulement un Etat pourrait avoir besoin", a estimé ce membre de l'association grecque Homo Digitalis de protection des internautes.

Le gouvernement a rappelé que "toute l'Europe fait face à des menaces de surveillance".

Kostas Karagounis, député de Nouvelle-Démocratie, a indiqué que des hommes politiques en Europe avaient été également les cibles de surveillance. "Est-ce que cela signifie que leurs gouvernements respectifs se trouvent derrière ces surveillances?", a-t-il demandé.

"La sécurité et la protection de la vie privée doivent être assurées par tout régime démocratique. Si un Etat surveille ses citoyens, nous nous dirigeons vers une réalité dystopique, orwellienne", prévient le cyberexpert Anastasios Arampatzis.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."