Quotas, tarifs progressifs de l'eau, irrigation raisonnée, des pistes pour préserver l'eau

Cette photo prise le 3 août 2022 montre le "lac de l'Entonnoir" asséché connu sous le nom de "lac du Bouverans" à Bouverans, dans l'est de la France. (Photo de Sebastien Bozon / AFP)
Cette photo prise le 3 août 2022 montre le "lac de l'Entonnoir" asséché connu sous le nom de "lac du Bouverans" à Bouverans, dans l'est de la France. (Photo de Sebastien Bozon / AFP)
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Publié le Dimanche 07 août 2022

Quotas, tarifs progressifs de l'eau, irrigation raisonnée, des pistes pour préserver l'eau

  • Pendant l'hiver, les précipitations rechargent les nappes phréatiques et alimentent les rivières
  • L'agriculture représente 45% de la consommation pour seulement 9% des prélèvements, devant le refroidissement des centrales électriques (31% de la consommation), l’eau potable (21%) et l'industrie (3%), selon le gouvernement

PARIS : Instaurer un tarif progressif de l'eau, voire des quotas, ne pas trop encourager l'irrigation agricole... Des pistes existent pour préserver l'eau, ressource vitale mise à mal par le changement climatique, explique Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.

«La principale source d'eau dont nous disposons en France, ce sont les précipitations», rappelle cette spécialiste du cycle de l'eau et des impacts du changement climatique en France.

Pendant l'hiver, ces précipitations rechargent les nappes phréatiques et alimentent les rivières.

Cette année, «tout l'hiver et le printemps, hormis juin, nous avons eu des déficits de pluie sur une bonne partie du territoire, ce qui fait qu'à la fois les nappes et les débits sont plus bas que la moyenne», constate la chercheuse.

Les canicules successives renforcent le phénomène, les sols perdant l'eau par évaporation, tandis que «les nappes phréatiques se vident en alimentant les rivières et en étant pompées par les activités humaines», poursuit-elle.

L'agriculture est l'activité la plus gourmande en eau. On prélève environ 40 milliards de m3 d'eau par an en France dont cinq milliards sont consommés, c'est-à-dire non restitués aux milieux.

L'agriculture représente 45% de la consommation pour seulement 9% des prélèvements, devant le refroidissement des centrales électriques (31% de la consommation), l’eau potable (21%) et l'industrie (3%), selon le gouvernement.

Les impacts de l'agriculture «sont importants, car ils sont concentrés sur une seule période de l’année – les trois mois d’été –, où l’agriculture peut représenter jusqu’à 80% de l’eau consommée», toujours selon le gouvernement.

Aujourd'hui, en cas de sécheresse, des restrictions plus ou moins sévères des usages de l'eau sont mises en place suivant le niveau d'alerte.

Si ce système est «un bon principe», comment aller plus loin, alors que le réchauffement climatique va intensifier la durée et l'intensité des sécheresses? Depuis 2001, la France métropolitaine a perdu 14% de ses ressources en eau renouvelable par rapport à la période 1990-2001.

- «Pas de miracle» -

«Une tarification progressive de l'eau peut être mise en oeuvre: le premier m3 serait gratuit et ensuite l'eau serait de plus en plus chère», par palier, suggère la chercheuse. «Les gens qui utilisent beaucoup d'eau la payeraient au prix fort», argumente-t-elle.

Cette piste a été mise en avant par le gouvernement en 2019 lors des Assises de l'eau.

Une solution plus radicale serait l'instauration de «quotas» en eau par utilisateur, poursuit Agnès Ducharne.

Ces mesures «inciteraient à des comportements plus sobres en eau», fait-elle valoir.

Le principal syndicat agricole, la FNSEA, défend la construction de retenues d'eau qui se remplissent en hiver, pour irriguer l'été car ces retenues ne sont pas concernées par les restrictions. «Ce serait idiot de dire qu'il n'en faut pas, ce serait idiot d'en faire trop», avertit la chercheuse.

«On a constaté par le passé qu'avec le développement de retenues d'eau, la surface irriguée augmente» et que les agriculteurs «restent tout aussi vulnérables aux sécheresses», indique-t-elle en citant comme contre-exemple l'Espagne.

«Il faut éviter ce type de mal-adaptation au changement climatique», insiste-t-elle.

«La meilleure place pour stocker l'eau est dans les nappes, à l'abri de l'évaporation et de la pollution», contrairement aux retenues d'eau où «elle s'évapore et est perdue», souligne encore la spécialiste en hydrologie.

Autres pistes, «des cultures plus adaptées à la sécheresse estivale», manger moins de viande pour réduire les besoins en aliments pour les animaux ou encore irriguer à la surface du sol plutôt que par dispersion où de l'eau se perd par évaporation, suggère Agnès Ducharne.

La réutilisation des eaux usées fait aussi partie des pistes, pour des usages agricoles ou autres (golfs, jardins...) tout comme des économies faites par les particuliers.

Le choix du nucléaire est aussi soulevé par la chercheuse. «Je ne suis pas sûre que vouloir développer la production électrique en France via le nucléaire principalement soit, face aux futurs problèmes de sécheresse, la solution la plus évidente», commente-t-elle.

«Quand il n'y a plus d'eau du tout, on ne peut pas en fabriquer, on peut juste en amener. Il n'y a pas de miracle à attendre», prévient la chercheuse.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
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  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.