A Zagreb, un «Tito tour» pour un plongeon dans l'Histoire

Danijela Matijevic (à gauche) parle devant le Théâtre national alors qu'elle dirige une visite historique à pied racontant l'histoire de l'ancien dirigeant yougoslave Josip Broz Tito à Zagreb, en Croatie, le 8 juillet 2022. (Photo de Denis Lovrovic / AFP)
Danijela Matijevic (à gauche) parle devant le Théâtre national alors qu'elle dirige une visite historique à pied racontant l'histoire de l'ancien dirigeant yougoslave Josip Broz Tito à Zagreb, en Croatie, le 8 juillet 2022. (Photo de Denis Lovrovic / AFP)
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Publié le Dimanche 07 août 2022

A Zagreb, un «Tito tour» pour un plongeon dans l'Histoire

  • Un nouveau «Tito tour» ambitionne de retracer et d'expliquer l'héritage de l'ex-patron de la Yougoslavie
  • La tournée «Marche avec Tito», lancée voici un an, emmène les visiteurs dans huit sites du centre de Zagreb ayant un rapport avec l'ex-leader et ses partisans

ZAGREB, Croatie : A Zagreb, nulle rue, nulle statue ne porte son nom. Mais un nouveau «Tito tour» ambitionne de retracer et d'expliquer l'héritage de l'ex-patron de la Yougoslavie, toujours controversé des décennies après sa mort.

Adoré par les uns pour son charisme unificateur, haï par les autres pour son autoritarisme, Josip Broz Tito reste un personnage clivant dans les anciennes Républiques yougoslaves.

Danijela Matijevic, organisatrice de la tournée, explique en avoir eu l'idée en 2017 quand les autorités municipales ont rebaptisé la place Tito de la capitale.

Décision qui ne faisait que confirmer une tendance des autorités à vouloir effacer le passé yougoslave de la Croatie, où pourtant Tito est né d'un père croate et d'une mère slovène. Plaques et monuments volatilisés, noms de rue changés au profit d'autres figures historiques ou de personnages nationalistes.

Mais pour Danijela Matijevic, 39 ans, l'Histoire a toujours un sens.

«Tito fut sans conteste l'un des géants politiques du XXe siècle», dit-elle.

La tournée «Marche avec Tito», lancée voici un an, emmène les visiteurs dans huit sites du centre de Zagreb ayant un rapport avec l'ex-leader et ses partisans, le mouvement anti-fasciste fondé au début de la Seconde guerre mondiale.

La visite passe par l'ancienne place Tito, la principale gare d'où le régime oustachi pro-nazi déportait des gens vers des camps de concentration ou les statues de deux soeurs héroïnes de la résistance. Capturées et torturées par les oustachis, l'une mourut et l'autre se suicida.

- «Frissons» -

«La seule chose qu'elles révélèrent à leurs tortionnaires fut leur nom», raconte la guide à un groupe de quatre femmes devant les bustes des soeurs Bakovic. «J'ai toujours des frissons ici».

Les touristes sont invités à se pencher sur les succès du dirigeant yougoslave comme sur les maux de l'ex-Yougoslavie.

Celui-ci est connu dans le monde pour son refus de s'aligner sur l'Est ou l'Ouest durant la Guerre froide, devenant l'un des pères fondateurs du Mouvement des non-alignés. Ce positionnement permit au pays de rester à l'écart du chaos de cette période et de développer une certaine prospérité.

«Tito avait des bonnes relations avec l'Ouest mais ne négligeait pas non plus ses relations avec l'Est, plaçant la Yougoslavie quelque part au milieu, profitant des deux camps», souligne l'historien Hrvoje Klasic.

Mais beaucoup d'anciens Yougoslaves se souviennent aussi que Tito avait réprimé d'une main de fer toutes les oppositions et tous les nationalismes.

Après sa mort en 1980, la mosaïque de peuples et de religions qui constituaient la Fédération yougoslave n'a résisté qu'une décennie avant d'exploser en une série de guerres qui ont fait plus de 130.000 morts.

Après l'indépendance en 1991, la Croatie a tourné le dos à son passé yougoslave présenté comme une aberration.

Danijela Matijevic, dont deux grands-parents ont combattu dans les rangs des partisans, a vécu deux ans en Allemagne.

- L'exemple allemand -

Elle est admirative de la façon dont ce pays a confronté son passé, ce qui a inspiré son projet.

«(J'ai été) éblouie par la manière dont les Allemands ont géré leur histoire», dit-elle.

Mais tout ne va pas sans heurts. Depuis qu'elle a commencé ses «Tito tour», la guide est la cible de messages haineux sur les réseaux sociaux et a également été menacée de violences, ce qui a déclenché l'ouverture d'une enquête des autorités.

En décembre, un conseiller municipal de droite s'était insurgé contre l'office du tourisme de Zagreb pour avoir inclus des informations sur la visite dans ses brochures.

«C'est absolument insupportable, (...), une provocation idéologique et une honte pour Zagreb», avait lancé Igor Peternel.

Un avis que ne partagent pas ceux qui ont fait le parcours.

Vedrana Basic, une économiste, s'est dite heureuse «d'apprendre quelque chose de nouveau», disant qu'il était difficile «d'entendre quoi que ce soit sur Tito à Zagreb».

Tanja Simic, journaliste retraitée, est d'accord.

«On doit capitaliser sur notre histoire dans un but touristique, quoi qu'on pense de certains aspects de celle-ci».


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.