L’Arabie saoudite vise 3 300 milliards de dollars en investissements cumulés d’ici à 2030

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Publié le Lundi 08 août 2022

L’Arabie saoudite vise 3 300 milliards de dollars en investissements cumulés d’ici à 2030

  • Au cours de l’entretien, le ministre adjoint révèle que le flux d’IDE au premier trimestre de 2022 a augmenté de 10%
  • Il précise que la compagnie aérienne phare du Royaume, Saudia, ajoutera quatre-vingt-quatorze nouvelles destinations pour attirer les visiteurs vers le Royaume d’ici à 2030

RIYAD: L’Arabie saoudite a adopté plus de six cents réformes économiques depuis le lancement de l’initiative Vision 2030 dans le but d’attirer 12 400 milliards de riyals saoudiens (SAR) en investissements cumulés (soit 3 300 milliards de dollars; 1 dollar = 0,98 euro) et 1 800 milliards de SAR en investissements directs étrangers entre 2021 et 2030, dans le cadre de la Stratégie nationale d’investissement, déclare un ministre adjoint qui travaille au ministère de l’Investissement.
S’adressant à Arab News, Saad al-Shahrani, ministre adjoint par intérim de la promotion des investissements au sein du ministère saoudien de l’Investissement, affirme que le Royaume a réalisé une augmentation de 18% des investissements directs étrangers en 2020, alors que les IDE (investissements directs étrangers, NDLR) mondiaux avaient diminué de 35% en raison de la pandémie.
Le flux d’IDE a augmenté de 257% en 2021 par rapport à 2020, en grande partie grâce à un accord d’infrastructure d’une valeur de 46,5 milliards de SAR conclu par Aramco avec un consortium d’investisseurs mondiaux au deuxième trimestre de 2021.
Si l’on fait abstraction de cet énorme accord d’Aramco, le Royaume a attiré 5,3 milliards de SAR au deuxième trimestre de l’année dernière.
M. Al-Shahrani ajoute que la Stratégie nationale d’investissement, lancée en 2021, a pour objectif de transformer le Royaume en un centre mondial pour les entreprises et les talents.

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Saad al-Shahrani.

Au cours de l’entretien, le ministre adjoint révèle que le flux d’IDE au premier trimestre de 2022 avait augmenté de 10% pour atteindre 7,4 milliards de SAR par rapport à la même période l’année dernière.
Il soutient en outre que la Stratégie nationale d’investissement avait aidé le ministère saoudien de l’Investissement à conclure quarante-neuf accords d’investissement d’une valeur de 3,5 milliards de SAR au deuxième trimestre de 2022, créant deux mille emplois dans l’ensemble des secteurs.
«Ces chiffres témoignent de la bonne exécution de la stratégie du gouvernement et de l’incidence des nouvelles réformes, des initiatives et des possibilités d’investissement», se félicite le ministre adjoint.
Il poursuit en ces termes: «Le Royaume a réalisé des progrès remarquables au niveau de nombreux indicateurs économiques et d’investissement; il arrive en troisième position en termes de facilité de protection des investisseurs minoritaires sur cent trente-deux pays pour l’année 2021.»
Croissance la plus rapide parmi les pays du G20
En outre, le ministre adjoint note que le Royaume a atteint la première place parmi vingt-deux pays au niveau de l’indice mondial de confiance des consommateurs d’Ipsos de mai 2022.
Citant les perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI) pour 2022, M. Al-Shahrani souligne que le Royaume est désormais la nation qui possède la croissance la plus rapide parmi les pays du G20, avec un taux de 7,6%.
«La transformation réglementaire de l’Arabie saoudite a des répercussions directes sur l’économie de base. Parallèlement à une demande saine et à l’intérêt des investisseurs pour le secteur pétrolier, notre économie non pétrolière affiche une forte croissance», souligne-t-il.
Le ministre adjoint déclare que les estimations rapides de la croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre montrent une croissance de 11,8% en glissement annuel – le taux le plus élevé depuis 2011 –, soutenue par la croissance du PIB réel des activités pétrolières et non pétrolières, respectivement de 23,1% et 5,4%.
Hausse de la production industrielle
Commentant la hausse de l’indice de la production industrielle (IPI), M. Al-Shahrani précise: «L’IPI a augmenté de 24% sur un an en mai 2022 et la fabrication a augmenté de plus de 28%. Ces chiffres sont une conséquence directe des efforts actifs de diversification du gouvernement.»
Il affirme également que le Royaume deviendra l’une des économies les plus compétitives du monde et une destination d’investissement attrayante d’ici à 2030.
Le ministre adjoint note par ailleurs que les transactions numériques ont augmenté en Arabie saoudite, conformément à l’objectif du gouvernement de rendre numériques 70% des transactions d’ici à 2025.
«Les décideurs politiques ont écouté les besoins des investisseurs et ils ont répondu de manière appropriée pour créer un écosystème d’investissement qui rivalise avec les meilleurs du monde», poursuit-il.
Le tourisme, l’avenir de l’Arabie saoudite
Le ministre adjoint précise également que le tourisme deviendra bientôt l’un des principaux moteurs de l’économie saoudienne à mesure que l’effort de diversification économique se poursuivra.
Il révèle que le Royaume a déjà fourni plus de 3 500 permis d’investissement touristique, un pas crucial pour que le tourisme atteigne 10% du PIB national d’ici à 2030.
M. Al-Shahrani ajoute que le Royaume accueillera plus de cent millions de touristes d’ici à 2030 et qu’il générera un million d’emplois dans le secteur.
«Neom, le Red Sea Project, AlUla, Soudah, Amaala et Diriyah Gate sont des possibilités énormes pour les investisseurs», renchérit-il.
Le ministre adjoint précise que la compagnie aérienne phare du Royaume, Saudia, ajoutera quatre-vingt-quatorze nouvelles destinations afin d’attirer les visiteurs vers le Royaume d’ici à 2030.
En plus du tourisme, le ministère saoudien de l’Investissement a également signé des accords avec des entreprises des secteurs des énergies renouvelables, de la logistique et de la pharmacie, indique le ministre adjoint.
«Il est clair que les vents contraires qui attisent l’appétit des investisseurs mondiaux ne soufflent pas en direction de l’Arabie saoudite. La stratégie gouvernementale, un leadership inspiré, des talents à tous les niveaux, des réformes bien exécutées ainsi qu’une vision claire de l’avenir font du Royaume une puissance d’investissement», conclut M. Al-Shahrani.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".