Algérie: Relever le défi de la production céréalière et de la sécurité alimentaire

Considéré comme l’une des priorités du gouvernement, le secteur agricole fait l’objet de nombreuses mesures incitatives qui permettraient de dynamiser les productions essentielles, dont les céréales, les grandes cultures, la production animale et les fourrages. (AFP).
Considéré comme l’une des priorités du gouvernement, le secteur agricole fait l’objet de nombreuses mesures incitatives qui permettraient de dynamiser les productions essentielles, dont les céréales, les grandes cultures, la production animale et les fourrages. (AFP).
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Publié le Mardi 09 août 2022

Algérie: Relever le défi de la production céréalière et de la sécurité alimentaire

  • Considéré comme l’une des priorités du gouvernement algérien, le secteur agricole fait l’objet de nombreuses mesures incitatives
  • Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire de façon progressive, l’Algérie doit augmenter ses investissements dans le secteur agricole

PARIS: L’Algérie s’apprête-t-elle à produire plus de céréales? En raison des fluctuations des prix du blé à l’échelle mondiale, le pays, grand importateur de blé, souhaite assurer sa sécurité alimentaire. Lors du Conseil des ministres du 17 juillet 2022, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a demandé au gouvernement d’intensifier les efforts pour garantir la sécurité alimentaire en produisant plus de céréales. Le chef de l’État a ordonné un nouveau plan pour la réorganisation du secteur, l’expansion des terres agricoles et la levée des obstacles pour la production de fourrage à travers l’utilisation de moyens techniques modernes.

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Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire de façon progressive, l’Algérie doit intensifier les investissements dans le secteur agricole. (Photo fournie)

Considéré comme l’une des priorités du gouvernement, le secteur agricole fait l’objet de nombreuses mesures incitatives qui permettraient de dynamiser les productions essentielles, dont les céréales, les grandes cultures, la production animale et les fourrages. «Il s’agit là d’un défi devant être relevé, quels que soient les difficultés et les obstacles, car le potentiel et les capacités matérielles et naturelles de l’Algérie la qualifient pour atteindre cet objectif stratégique», indique le communiqué de la présidence de la république.

Pour Akli Moussouni, expert agronome, ce plan nécessite une refonte globale de cette filière et il permettra aux acteurs du secteur d’exploiter de façon rationnelle les potentialités en matière de ressources en eau et en terrain agricoles. «Il est impératif de mettre en place des mécanismes exigés par la sécurité alimentaire, dont la planification, la disponibilité des produits et un marché normalisé qui puisse assurer une traçabilité du produit présenté au consommateur», souligne-t-il.

Réorganisation des subventions des agriculteurs

Khaled ben Mohamed, directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder), un organisme sous tutelle du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, indique que de nouvelles mesures sont en cours de préparation parmi lesquelles la reconsidération des paramètres définissant les subventions agricoles. Concernant la filière céréalière, le directeur du Bneder souligne qu’il existe des inégalités en matière de production selon les régions. Pour y remédier, le gouvernement compte prendre des mesures pour réorienter les subventions vers les zones plus productives. L’objectif de cette mesure est d’encourager les céréaliculteurs d’accroître leur production et d’accompagner les producteurs des zones les moins productives afin de se convertir vers d’autres cultures comme les fourrages.

Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire de façon progressive, l’Algérie doit intensifier les investissements dans le secteur agricole, l’accompagnement des agriculteurs et l’introduction des nouvelles techniques en matière de production agricole. Pour Mounib Oubiri, président de l’Union nationale des ingénieurs agronomes, cet objectif nécessite une meilleure disponibilité en ressources en eau et l’implication du capital humain, techniciens et ingénieurs agronomes, bureaux d’études et instituts spécialisés, dans le développement de cette filière stratégique.

«Les besoins céréaliers de l’Algérie dépassent 7 millions de tonnes, et ils pourraient atteindre 10 millions de tonnes, tandis que la production nationale est égale à 4 millions de tonnes», explique M. Oubiri, précisant que pour répondre aux besoins nationaux, il faudra étendre la zone d’exploitation des terres destinées à la culture céréalière, en passant de 2 millions d’hectares actuellement, à 5 millions d’hectares.

Pour parvenir à l’autosuffisance en matière de production céréalière, Mounib Oubiri plaide pour la facilitation de l’accès au foncier, aux crédits et aux énergies renouvelables comme le solaire ainsi qu’aux semences et aux machines modernes de récolte et l’augmentation des zones de stockage. Selon les experts, avec ses vastes superficies agricoles, l’Algérie devrait atteindre son objectif d’autosuffisance alimentaire, mais cela ne sera pas possible sans recours aux nouvelles techniques de production agricole et la mise en place d’une stratégie basée sur la qualité et la quantité des produits agricoles.

Pour l’année 2022, un plan de collecte des céréales a été établi avec des prix du blé et de l’orge revus à la hausse pour inciter les agriculteurs à produire plus pour vendre leurs récoltes à l’État.

La loi de finances complémentaire (LFC 2022), dans son article 30, impose aux céréaliers de vendre leurs récoltes à l’Office algérien des céréales (OAIC), l’organisme public chargé de l’importation des céréales dans le pays.

«Tout agriculteur pratiquant la céréaliculture bénéficiant du soutien de l’État, tant en amont qu’en aval, et quelle qu’en soit sa forme ou sa nature, est tenu par l’obligation de céder sa production des blés et orges à l’Office algérien interprofessionnel des céréales», stipule l’article de la loi de finances 2022.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com