Se loger à New York après la pandémie: mission quasi impossible pour les locataires

ouer un logement à New York a toujours été un sport de combat. Mais depuis la sortie de la pandémie, c'est mission quasi impossible pour de nombreux locataires face à une flambée des prix sans précédent (AFP)
ouer un logement à New York a toujours été un sport de combat. Mais depuis la sortie de la pandémie, c'est mission quasi impossible pour de nombreux locataires face à une flambée des prix sans précédent (AFP)
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Publié le Mardi 09 août 2022

Se loger à New York après la pandémie: mission quasi impossible pour les locataires

  • Sur un marché de l'achat quasiment inaccessible aux classes moyennes, trouver la perle rare à louer a toujours été une gageure dans cette ville mythique
  • A Manhattan, une famille consacre 55% de ses revenus pour se loger. Le taux atteint 60% à Brooklyn et 43% dans le populaire Queens

NEW YORK: Louer un logement à New York a toujours été un sport de combat. Mais depuis la sortie de la pandémie, c'est mission quasi impossible pour de nombreux locataires face à une flambée des prix sans précédent.

Au printemps, où se renégocient les baux, Paula Sevilla, une jeune femme espagnole, et ses colocataires se sont vu imposer une augmentation de 800 dollars par mois pour rester dans leur appartement partagé de Brooklyn, le plus grand et le plus à la mode des cinq arrondissements de New York.

Elles se mettent alors en quête effrénée d'un nouveau chez-soi: après deux mois de visites -- souvent des logements sans fenêtre, à la limite de l'insalubrité -- de longues files d'attente et des dossiers de candidature toujours plus exigeants, elle sont sélectionnées pour un trois-pièces pour 3.000 dollars par mois.

"Il nous est arrivé de +perdre+ un appartement pour avoir candidaté ... quatre minutes trop tard", raconte à l'AFP l'Espagnole de 26 ans, New-Yorkaise d'adoption.

Sur un marché de l'achat quasiment inaccessible aux classes moyennes, trouver la perle rare à louer a toujours été une gageure dans cette ville mythique, aimant économique et culturel mondial mais aux criantes inégalités socio-économiques.

40 fois le salaire 

Après une petite accalmie en 2021, à la sortie de la pandémie de Covid-19 qui avait mis la mégapole à genoux et fait fuir des dizaines de milliers de familles, les prix à la location ont bondi sur un an de 20,4% au deuxième trimestre cette année, selon le site immobilier StreetEasy.

Les propriétaires -- parfois des fonds d'investissements dissimulés derrière des agents immobiliers et autres "brokers"--  exigent un salaire annuel représentant 40 fois le loyer mensuel, aucune dette, des relevés bancaires et feuilles d'impôts presque parfaits.

Paula Sevilla gagne 75.000 dollars par an, légèrement au-dessus du salaire médian à New York. Mais pas assez pour louer seule. Les locataires doivent aussi parfois s'acquitter de commissions aux agents, représentant un mois de loyer, voire 15% du coût annuel.

Il faut ajouter un contexte économique inflationniste, la piètre qualité de construction des immeubles en termes d'isolations thermique et phonique, notamment à Brooklyn et dans le Queens, et une pénurie chronique de nouveaux logements dans une mégapole de 8,5 millions d'âmes. Il en manquait 340.000 en 2019 pour toute l'agglomération new-yorkaise, selon le centre de recherche de Washington Up For Growth.

Loyers "stabilisés" 

Il y a "trop de clients et pas assez d'appartements", résume tout simplement Miguel Urbina, un agent immobilier.

La municipalité de New York -- ville qui penche à gauche -- a imposé des loyers "stabilisés" pour un million de logements et deux millions de locataires.

Mais les prix, qui dépendent d'un vote du conseil municipal à majorité démocrate, ne sont pas pour autant bloqués.

Sous le très à gauche maire Bill de Blasio (2014-2021), les loyers "stabilisés" n'ont augmenté que de 1,5% sur un an. Sous son successeur de l'aile droite du parti démocrate, l'ancien policier afro-américain Eric Adams, les prix sont en train de flamber comme jamais depuis au moins dix ans (de +3,5% à +5% en juin sur un an).

"Charge faramineuse" 

A Manhattan, une famille consacre 55% de ses revenus pour se loger. Le taux atteint 60% à Brooklyn et 43% dans le populaire Queens, selon des données de StreetEasy qui dénonce "une charge financière faramineuse".

L'île de Manhattan, poumon financier des Etats-Unis, offre des petits appartements pour 5.000 dollars par mois en moyenne, explique à l'AFP Gea Elika, agent immobilier. On y trouve aussi des duplex géants avec terrasses autour de Central Park sur la célébrissime 5e avenue proposés à... 140.000 dollars par mois.

De quoi pousser les classes moyennes et les jeunes générations vers des quartiers plus défavorisés où vivent les communautés afro-américaines, hispaniques et asiatiques, alimentant la gentrification.

Et les perspectives sont sombres: la "skyline" de Manhattan, qui change presque à vue d'oeil, concentre la construction de gratte-ciel de bureaux et d'appartements de luxe. Et malgré des chantiers à Brooklyn, dans le Queens et le New Jersey de l'autre côté du fleuve Hudson, personne n'envisage un ralentissement des prix.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.